septembre 26, 2025

Aux Jours qui Viennent – La Boucle de la Violence Conjugale

De : Nathalie Najem

Avec Zita Hanrot, Bastien Bouillon, Alexia Chardard, Marianne Basler

Année : 2025

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Nice, de nos jours. Laura, la trentaine, essaie de se reconstruire après une relation tumultueuse avec Joachim. Elle mène une vie en apparence tranquille, en élevant seule sa petite fille. Mais l’accident de Shirine, la nouvelle compagne de Joachim, va faire ressurgir son passé. Les deux femmes, en proie à la violence du même homme, vont peu à peu se soutenir…

Avis :

Le cinéma, c’est un immense terrain de surprises qui n’aura jamais fini de présenter de nouvelles figures et de nouveaux noms, et ça, même quand ces noms sont déjà connus. Aujourd’hui, je m’arrête sur Nathalie Najem, autrice et metteuse en scène qui a déjà un peu plus de vingt-cinq ans de carrière. Si elle réalise assez vite des courts-métrages, elle va surtout se faire un nom en tant que scénariste. « Le Dernier des fous« , « Vie sauvage« , l’excellent « Gaspard va au mariage« , dans l’écriture de leur scénario, on retrouve son nom. Puis après avoir longtemps écrit pour les autres, voici qu’avec Aux jours qui viennent, elle présente son premier long-métrage.

Pour son premier film, Nathalie Najem réalise un film dans l’air du temps. Un film qui parle très bien à notre époque. « Aux jours qui viennent » est un film qui aborde l’emprise et les violences dans un couple. La réalisatrice voulait un film réel. Un film loin des clichés. Un film qui sonne juste et qui prenne le temps d’amener cette violence au sein d’un couple. Si le sujet est important, à n’en pas douter, « Aux jours qui viennent » est un film dont je ressors assez partagé. Partagé presque en trois, avec une sensation d’un long démarrage, où le film traîne de la pellicule. Puis, il y a une quarantaine de minutes incroyables, avant de se conclure sur un final totalement raté… Dommage.

« Aux jours qui viennent est d’une tension palpable. »

À Nice, Laura tente de reconstruire une vie simple et stable avec sa fille de neuf ans, loin d’un passé amoureux douloureux. Mais cet équilibre fragile vacille lorsque Shirine, la nouvelle compagne de son ancien compagnon, apparaît blessée et en détresse.

« Aux jours qui viennent » est un film qui, malheureusement, s’est posé comme une déception. Pour son premier film, Nathalie Najem a choisi un sujet ô combien difficile, puisqu’elle y parle de violences faites aux femmes. Le cinéma a déjà traité ce sujet, mais ce dernier est si important qu’un nouveau film sur ce thème ne fait jamais de mal. Ici, « Aux jours qui viennent » avait de quoi se faire prenant, car en plus de son sujet, le film avait une intrigue qu’on n’avait pas encore vue, avec cette histoire de compagne qui se réfugie chez l’ex-femme de son compagnon.

Si le film met beaucoup de temps à vraiment nous embarquer dans son intrigue, comme je suis quelqu’un d’optimiste et que j’ai toujours l’envie de voir le verre à moitié plein, j’ai envie de m’arrêter sur la quarantaine de minutes où le film est presque touché par la grâce. En effet, après une cinquantaine de minutes presque pénibles, tant on peut avoir l’impression que le film tourne en rond et qu’il s’aventure dans des clichés, avec le portrait de cet homme drogué qui se réfugie derrière une fragilité, le film démarre enfin, et il nous entraîne vers une intrigue franchement intéressante et prenante. Mieux encore, au fur et à mesure que les événements arrivent, que la réalisatrice amorce ses sujets et que ces téléphones portables ne cessent de vibrer, mettant le doigt sur l’horreur du harcèlement, Aux jours qui viennent est d’une tension palpable.

« la révélation de ce film, c’est Alexia Chardard, qui est incroyable »

Les histoires de ces deux femmes finissent évidemment par se rencontrer, comme nous l’annonce le synopsis, et là, Nathalie Najem et son trio d’acteurs poussent l’emprise et le suspense encore plus loin. Le film arrive même à nous faire oublier les débuts quelque peu laborieux et clichés qu’avait Aux jours qui viennent. Avec ça, il faut mettre la lumière sur son trio de comédiens qui sont parfaits. Si on n’avait aucun doute quant à Zita Hanrot et Bastien Bouillon, la révélation de ce film, c’est Alexia Chardard, qui est incroyable dans la peau de cette femme sous emprise, qui comprend assez vite qu’il lui faut fuir pour retrouver sa liberté. Son évasion est bluffante et d’une grande tension.

Mais voilà, après une quarantaine de minutes, peut-être même un peu plus, où le film tient la route et s’annonce marquant au possible, tout est comme balayé avec son final, qui en plus de ne pas tenir la route, avec notamment une scène de piscine qu’on peine à comprendre, est expédié bien trop vite. On a presque l’impression qu’il manque un bout de film, tant tout arrive vite. Puis avec ça, alors que la réalisatrice a voulu que son film sonne le plus juste possible, ce final a un gros souci de crédibilité. Car bien avant la scène de la piscine, les soucis commencent. Ces choix abîment vraiment tout ce qui a été fait avant.

Ainsi, malgré des séquences assez terribles et une moitié de film qui arrête le temps pour offrir un sacré moment de cinéma, entre son début laborieux et ce final totalement raté, Aux jours qui viennent laisse totalement mitigé, et déçu, finalement. Ce premier film pour Nathalie Najem avait bien des ingrédients pour être merveilleux, et finalement, il n’arrivera pas à s’imposer à cause de choix qu’on a bien du mal à comprendre. Dommage, franchement dommage.

Note : 10/20

Par Cinéted

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