
De : Jake Schreier
Avec Florence Pugh, Sebastian Stan, David Harbour, Wyatt Russell
Année : 2025
Pays : Etats-Unis
Genre : Super-Héros
Résumé :
Marvel Studios rassemble une équipe de anti-héros peu conventionnelle : Yelena Belova, Bucky Barnes, Red Guardian, Le Fantôme, Taskmaster et John Walker. Tombés dans un piège redoutable tendu par Valentina Allegra de Fontaine, ces laissés pour compte complètement désabusés doivent participer à une mission à haut risque qui les forcera à se confronter aux recoins les plus sombres de leur passé. Ce groupe dysfonctionnel se déchirera-t-il ou trouvera-t-il sa rédemption en s’unissant avant qu’il ne soit trop tard ?
Avis :
Jake Schreier est un réalisateur américain né en 1981. Il débute sa carrière en réalisant d’abord des clips pour des artistes comme Francis and the Lights, Kanye West, HAIM et Justin Bieber. Son premier long-métrage, « Robot and Frank« , fut salué par la critique. Restant dans le cinéma indépendant, il réalise un second film en 2015, « La face cachée de Margot« . Par la suite, on retrouve son nom sur le petit écran. Jake Schreier travaille sur beaucoup de séries télés, « Shameless (US)« , « Kidding« , « Acharnés« , « Lodges 49« , ou plus récemment « Star Wars : Skeleton Crew« . « Thunderbolts* » est son troisième long-métrage, le réalisateur revenant après avoir passé dix ans sans avoir fait de film.

Marvel, c’est pour ma part un cinéma pop-corn que je vais voir avec plus de curiosité que de véritable envie. Comme tout le monde, j’ai mes préférés, ceux que je n’aime pas, mes déceptions et puis les bonnes surprises. « Thunderbolts* » peut très aisément prétendre à cette dernière catégorie. Deux mois après le plus qu’anecdotique « Captain America : Brave New World« , le studio revient avec un nouveau film. Cette fois-ci, c’est sur un groupe d’antihéros que Marvel a jeté son dévolu. Lorsque je suis entré en salle, je dois dire que je n’y croyais pas des masses, car sa bande-annonce ne donnait pas plus envie que ça.
« »Thunderbolts* » offre une bien belle différence par rapport aux derniers films »
Et bien à la surprise générale, le film de Jake Schreier est un petit Marvel d’excellence. Moins spectaculaire que ses aînés, plus psychologique, si « Thunderbolts* » commence comme une comédie de super-héros lambda, il mute pour se transformer en un très beau drame sur la dépression. Je n’aurais pas cru !
Yelena Belova travaille en secret pour Valentina Allegra de Fontaine. Le jour où elle lui demande d’arrêter les missions dans l’ombre, Valentina décide de se débarrasser de Yelena, mais aussi d’autres agents qui travaillent pour elle. Réunis dans une même pièce, chacun est la cible de l’autre… Or, rien ne va se passer comme prévu.
Les belles surprises, ça s’impose lorsqu’on s’y attend le moins. « Thunderbolts*« , c’est le Marvel qui avait beaucoup d’ingrédients sur le papier pour me laisser de marbre. Lorsque je m’arrêtais sur le projet, il y avait quelque chose qui me faisait dire qu’on allait droit à l’oubliable. Je me suis trompé. Et je suis même ravi de m’être trompé. Marvel a changé son angle d’attaque, et « Thunderbolts* » offre une bien belle différence par rapport aux derniers qui nous ont été proposés ces dernières années.
« Le film se fait beaucoup plus sombre et intéressant qu’il n’en a l’air. »
Pourtant, lorsqu’on regarde son synopsis, dans ses grandes lignes, « Thunderbolts* » est très classique. Une équipe est réunie. Ils sont ennemis. Finalement, ils font front ensemble et bottent les fesses du méchant. Méchant qui évidemment veut encore une fois avoir le monde à ses pieds. Bref, rien de bien neuf. On peut même dire que c’est du vu, revu, et même re-re-revu. Mais là où Jake Schreier va créer la surprise, c’est qu’il nous raconte quelque chose, et que derrière ça, il se fait beaucoup plus sombre et intéressant qu’il n’en a l’air. Si son ouverture nous invite à suivre un film de super-héros assez basique, très vite, l’ambiance change, se faisant de plus en plus sombre (attention, on reste toutefois chez Marvel, donc on ne parle pas non plus d’ambiance ténébreuse…).
« Thunderbolts* » travaille ses personnages, et au-delà de ça, au travers de ce qui va leur arriver, le film impose deux grands thèmes qu’on n’avait pas vu venir encore. D’un côté « Thunderbolts* » aborde le deuil et la famille. L’importance de celle-ci face à la perte.
« »Thunderbolts* » s’aventure dans une métaphore qui offre du neuf chez Marvel. »
Puis de l’autre, (et c’est là que le film m’a totalement chopé pour ne jamais me laisser) le film de Jake Schreier aborde la dépression. Comment on l’affronte. Comment on s’en sort (ou pas). Et l’importance du collectif face à cela. Certes, il ne le fait pas de manière subtile, on aurait pu réclamer plus, mais ce sujet, avec ces personnages, et notamment celui de Bob, rend tout le film intéressant, prenant, et même touchant. À cela, pour mettre en scène cette idée, « Thunderbolts* » s’aventure dans une métaphore qui offre du neuf chez Marvel. Ça, ce relief, clairement, on ne l’avait pas vu arriver et ça paye. Mieux encore, pour ma part, ça fait que je n’avais pas autant apprécié un Marvel depuis « Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 » qui date de 2023.
L’autre accroche que le film offre, c’est son casting, et plus particulièrement deux acteurs qui portent le film et les émotions sur leurs épaules. Si Wyatt Russell, Sebastian Stan, Hannah John-Kamen ou encore David Harbour sont bons, voire même très bons, ils sont loin derrière Florence Pugh et Lewis Pullman qui tiennent deux personnages vraiment travaillés et touchants.

Ainsi, lorsque j’additionne tout cela, « Thunderbolts* » s’impose comme une excellente surprise. Mieux encore, irais-je jusqu’à dire que c’est un petit coup de cœur… J’ose, tant les reliefs de ces personnages et les émotions qui vont avec ont su m’attraper. En changeant sa formule, Marvel regagne des points, et des films comme celui-là, on en veut plus souvent.
Note : 16/20
Par Cinéted