mai 20, 2025

Sx Tape – Found-Footage de Petit Zizi

De : Bernard Rose

Avec Caker Folley, Ian Duncan, Daniel Faraldo, Julie Marcus

Année : 2012

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Afin de pimenter leur vie amoureuse, Adam et sa petite amie Jill, décident de tourner une « sex-tape » dans un hôpital désaffecté. En visionnant la vidéo, le jeune homme s’aperçoit que sa petite amie change progressivement de comportement et qu’ils n’étaient apparement pas seul dans l’établissement médical…

Avis :

Devenu un registre à part entière du cinéma de genre, le found footage constitue une source inépuisable d’inspiration pour des réalisateurs qui souhaitent concrétiser un projet avec peu de moyens. Il arrive toutefois que certaines productions bénéficient d’une réputation et d’un budget plus conséquent qu’à l’accoutumée. Cela peut tenir à la présence d’une figure connue à la barre, comme ce fut le cas avec The Bay, sous la direction de Barry Levinson. De prime abord, Sx Tape semble abonder en ce sens, car Bernard Rose est en charge de la mise en scène. Depuis l’excellent Candyman, l’homme a pourtant vu la qualité de sa filmographie décliner jusqu’à atteindre les tréfonds du bis, voire du Z, notamment avec Snuff-Movie ; exécrable expérience, au demeurant.

Avec Sx Tape, on tient un énième métrage de commande où l’on recycle tout ce que l’on peut commettre de pire dans le domaine du found footage. À constater le déroulement laborieux et l’errance narrative qui découlent du scénario, le tournage semble avoir été exécuté dans la plus simple improvisation. Il suffit d’appréhender la première demi-heure pour distinguer l’absence d’intérêt à une surexposition des protagonistes et du contexte. Pour autant, rien n’est développé si ce n’est l’antipathie que suscitent les deux principaux intervenants ; artistes ratés et apprentis vandales de leur état. Dans un premier temps, il faut alors se contenter de leur pérégrination dans le café du coin ou la rue.

« L’ensemble se veut scabreux pour rien »

S’ils n’hésitent pas à se lancer dans quelques ébats charnels à la moindre occasion, le titre et le pitch initial demeurent toutefois mensongers. À aucun moment, il n’est question de tourner une sulfureuse sex tape dans un hôpital désaffecté. À la décharge du synopsis, il aurait été bien délicat de trouver un semblant d’élément notable pour mettre en valeur l’indigence de l’intrigue. Afin de combler les manquements du récit, à défaut d’être entraînant ou immersif, on nous affuble de séquences de sexe inutiles, mal réalisées et simulées sans la moindre conviction. L’ensemble se veut scabreux pour rien et s’arroge les atours d’un film érotique du dimanche.

Dans une telle entreprise, il est de coutume de faire traîner les choses sur la longueur. Sx Tape confirme cet a priori avec un enchaînement de passages prétextes où de nouveaux intervenants n’apportent aucune dynamique à cette piètre initiative. Les dialogues sont aussi vides que les couloirs de l’hôpital. Les confrontations jouent sur la surenchère, sans jamais convaincre. Cela vaut également pour les justifications à se séparer et se lancer… dans un plan à trois. L’aspect urbex du film n’est jamais exploité. La découverte des lieux délabrés s’avère impersonnelle au possible. On ne s’attarde guère sur les pièces visitées ou leurs usages, le passé de l’endroit, même quand on investit la salle des archives ou le bureau de la direction.

« Sx Tape est un found footage aussi raté que mensonger. »

On notera que l’action se déroule de jour. Si cela facilite le travail paresseux du réalisateur, la gestion de l’obscurité est absente, y compris dans les sous-sols. On n’en oublie pas de restaurer l’électricité d’un bâtiment abandonné depuis plusieurs décennies afin de rendre le film lisible et éviter de trouver d’autres subterfuges. Soit dit en passant, l’apprenti cinéaste derrière la caméra multiplie les soubresauts et les cadrages approximatifs. Autant de signes qui trahissent le manque de maîtrise de ce style. Quant aux apparitions, il faut se contenter de deux ou trois silhouettes mal lunées, d’un cas de possession capricieux et d’une plomberie mal en point.

Au final, Sx Tape est un found footage aussi raté que mensonger. Le film de Bernard Rose se montre racoleur et vide de sens. Au fil de séquences où l’agacement va croissant, le réalisateur démontre toute la vacuité de son projet et de son inspiration. On ne pourrait même pas taxer cette misérable bobine d’un opportunisme manifeste tant il se dégage une indifférence totale pour le résultat global. Entre des protagonistes en chaleur, des fantômes à la timidité maladive et une incursion pénible à suivre, il est difficile d’y entrevoir un semblant d’intérêt. Même le potentiel du cadre est saboté au profit de beuglements agaçants, d’allers-retours sans queue ni tête et de considérations confuses quant à un dénouement autant bâclé qu’incohérent. Mauvais, ridicule et sans fondement.

Note : 04/20

Par Dante

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