Bleed From Within - Zenith

Avis :

Comme tout sous-genre du Métal qui se respecte, le Metalcore possède des groupes qui essayent de renouveler le genre, de trouver une identité propre, et d’ainsi se démarquer de la masse. Et dans un genre aussi moderne et pourtant formaté que le Metalcore, c’est assez rare pour être noté. Bleed From Within expérimente tout le temps, afin de proposer des albums qui ont quelques petites pépites en leur sein. Fondé en 2005 à Glasgow, le groupe va se faire connaître avec un style hybride, mélangeant le Death mélodique avec le Metalcore, puis, petit à petit, les écossais vont aller vers la facilité, arpentant un chemin plus moderne, et qui semble mieux fonctionner avec la jeune génération. Cependant, comme dit auparavant, le groupe ne cesse de chercher des choses pour surprendre, parfois sans succès, et parfois avec brio. En atteste l’accueil de certains albums.

Car oui, si le début de carrière de Bleed From Within est tonitruant, 2013 et 2018 voient l’arrivée de deux nouveaux albums, Uprising et Era, et on peut dire que l’accueil fut très froid. Cela n’a pas découragé le groupe pour autant, qui reviendra en 2022 avec Shrine, puis cette année (2025) avec Zenith, leur sixième opus studio. Un album réussi, qui frappe fort, épousant ardemment le Metalcore, tout en proposant des pistes qui peuvent surprendre, avec quelques ajouts intéressants. L’entrée en matière est d’ailleurs très bien avec Violent Nature, qui vient nous percuter en pleine face. Les riffs sont lourds, la batterie est dingue, et le chant crié est tout simplement parfait. Bref, on en prend plein la couenne, et même si on peut reprocher un côté moderne très prononcé (un peu à la Memphis May Fire), on reste sur un début tonitruant et puissant.

Avec In Place of Your Halo, on pourrait croire à un morceau de Machine Head, tant la voix du chanteur se rapproche de celle de Robb Flynn. Si le titre est moins rapide que le précédent, il détient tout de même de sacrés moments de bravoure, et il frappe très fort. De plus, on notera un petit clin d’œil à l’Ecosse, avec une pointe de cornemuse sur la fin du morceau. En faisant ainsi, Bleed From Within tente de montrer une nouvelle approche du genre, et c’est très sympathique. Puis Zenith va débouler dans un déluge de violence, tout en bénéficiant d’une grosse production pour donner plus d’épaisseur au morceau. On fait face à quelque chose de classique, mais qui donne une furieuse envie de sauter de partout et de headbanger comme un débile. Une efficacité qui force le respect et démontre la grande forme du groupe.

Et il ne faut pas oublier le chant clair dans les refrains, donnant alors un nouvel élan à l’ensemble. God Complex sera un morceau assez classique dans le genre, mais il est doté d’une bonne dose de percussion, et sa rythmique donne de suite un tempo imparable. Et puis il faut noter un superbe solo, chose rare dans le Metalcore. A Hope in Hell va marquer un léger tournant dans l’album. Ici, le titre est plus posé, plus complexe dans sa structure, ce qui surprend après quelques passages bien nerveux. Cependant, cela permet de voir la belle technique des musiciens, ainsi qu’une nouvelle facette du groupe. Et ce choix un peu plus progressif se ressent aussi avec Dying Sun. Là, on est quasiment sur de l’expérimentation, sur un morceau quasi impossible à défendre sur scène, mais qui recèle une puissance sourde impressionnante.

Enfin, Immortal Desire clôture un petit peu ce milieu d’album surprenant, qui prouve une belle prise de risque de la part du groupe. Le chant lyrique au départ est pertinent, et il se colle parfaitement au reste du morceau, qui vient frapper fort, avec mélodie, et un chant clair absolument parfait. Bref, il s’agit-là de l’un des meilleurs titres de l’album. Par la suite, le groupe offre deux morceaux purement Metalcore avec Chained to Hate et Known by no Name. Point de demi-mesure sur ces deux titres, on fonce tête baissée, on rentre dans le lard, et parfois, on offre un petit solo des familles qui fait du bien. Hands of Sin pourrait rentrer dans ce moule, mais le morceau est plus finaud qu’il n’y parait. Enfin, Edge of Infinity débute de façon douce et calme, pour mieux laisser parler la poudre par la suite.

Au final, Zenith, le dernier album en date de Bleed From Within, est une belle réussite, avec quelques prises de risque qui méritent une bonne écoute. Si on reste dans un Metalcore assez conventionnel, on a certaines fulgurances qui démontrent que le groupe veut trouver sa propre identité dans un genre très balisé. Bref, on fait face à un joli retour en force des écossais qui, en prime, nous offre une très jolie pochette.