juillet 20, 2025

Akiavel – InVictus

Avis :

Il semblerait que le Métal, en France, redevienne, petit à petit, mainstream. En effet, on a plusieurs indicateurs là-dessus. Premièrement, il y a une remontée en flèche du genre dans les charts, notamment grâce à l’arrivée massive de tubes qui sont un peu hybrides. Difficile de ne pas penser à Linkin Park et son gros carton ou à des groupes comme Electric Callboy qui sont obligés de changer de salle à Lyon à cause d’une trop forte demande. Puis il y a aussi une belle reconnaissance mondiale de formations plus ou moins récentes. Landmvrks est peut-être le marqueur le plus fort de cette nouvelle génération, mais on peut aussi compter sur des styles autres, comme Akiavel et son Death débridé. Formé en 2018 aux alentours de Toulon, le groupe va rapidement se faire remarquer via les réseaux sociaux, mais aussi par sa frontwoman.

Car oui, si on sait que les femmes peuvent largement faire mieux que les hommes en matière de growl (coucou Alissa White-Gluz et Tatiana Shmayluk), en France, elles restent encore un peu discrète. Sauf Auré de Akiavel, qui est très présente sur les réseaux, et offre à son groupe une belle visibilité. Mais ce n’est pas tout, il faut aussi dire que les sudistes sont des stakhanovistes accomplis, enchainant les concerts comme peu de groupes, et offrent des prestations scéniques de zinzin. Allions à cela une superbe technique et une envie de faire du Death pure souche sans compromis arty, on obtient alors une formation qui monte, à raison, et qui donne tout son potentiel. InVictus est le quatrième effort studio du groupe, et il ne fait que confirmer tout le bien que l’on pense d’eux, avec un album très nerveux, varié, et qui fait mal à la nuque.

Bien évidemment, la première chose qui frappe sur cet album, c’est sa production. En signant sur le label Verycords, le groupe a sans doute plus de moyens, ce qui lui confère un son plus clair, plus dynamique, avec une orchestration plus grandiloquente. Cela se ressent dès le premier titre, Oozing Concrete, qui bénéficie d’une très belle introduction, avant de balancer la sauce. La montée en pression est parfaite, et rapidement, le groupe balance son refrain qui profite d’une belle mélodie. Par la suite, on rentre dans un Death classique, mais fait avec le cœur, et doté d’une énergie dingue. Et ce petit « tic toc » fonctionne à merveille. Auré assure au chant, alternant différents types de growls afin d’être plus percutante. Bref, c’est une réussite. Membrane sera un titre plus long, plus vigoureux dans les riffs, mais aussi plus technique. Le groupe démontre tout son savoir-faire ici.

En effet, on retrouve de la virulence, de la violence, mais aussi des moments plus touchants, avec une mélancolie qui se dégage petit à petit du morceau. Bref, comme début d’album, on ne guère faire mieux. Daddy Defiled Me aura quelque chose de plus classique. La production reste impressionnante, mais on est sur un titre plus brut de décoffrage et qui possède même quelques éléments un peu Black (du blast à la batterie par exemple). Bien évidemment, le refrain est bien catchy comme il faut, et l’ensemble tient bien la route. Tout comme Captured Alive, même si on pourra lui reprocher un côté déjà entendu, baignant dans un Death qui coche toutes les cases attendues par le genre. SK1, célèbre affaire criminelle, poursuit l’excellent chemin du groupe, qui profite encore d’un excellent songwriting, ainsi que d’un refrain qui permet de calmer les choses avant de repartir de plus belle.

Promise to my Daughter débute fortement, avec une sensation d’aller vers un Blackened Death intéressant. Cependant, si le morceau est vraiment bien, il ne se dégagera pas forcément parmi les onze titres. Il est excellent, mais il n’a pas de petit truc en plus pour le faire sortir du lot. Teenage Games une plus belle aura avec son côté Death mélodique dans son introduction. Bien évidemment, le groupe va plus loin que ça, et c’est ce qui fait le charme du titre. Puis Lights for Life viendra mettre un gros coup de pied dans la fourmilière avec quelque chose de puissant, mais de très accessible et réellement réjouissant, tout en arpentant un côté progressif impressionnant. Puis les trois derniers morceaux viendront peaufiner un album déjà complet et puissant. Heart in Chrysanthemums frappe fort, tout comme Guillotine, ou Violet, qui termine sur un bon rollercoaster donnant envie de refaire un tour.

Au final, InVictus, le quatrième album d’Akiavel, est une superbe réussite, tout comme le fut le précédent opus. Les français semblent ne jamais s’arrêter, et pourtant, ils arrivent à sortir un album flamboyant, qualitatif et doté d’une production aux petits oignons, démontrant tout leur talent technique et mélodique. Parmi les sorties françaises de la scène métal, il est fort à parier que l’on est sur l’une des meilleures de l’année, et ça fait rudement plaisir.

  • Oozing Concrete
  • Membrane
  • Daddy Defiled Me
  • Captured Alive
  • SK1
  • Promise to my Daughter
  • Teenage Games
  • Lights for Life
  • Heart in Chrysanthemums
  • Guillotine
  • Violet

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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