septembre 26, 2025

The Unnamed – Redcoat

Auteurs : Geoff Johns et Bryan Hitch

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros, Aventure, Fantastique

Résumé :

Simon Pure, un soldat déserteur de l’armée britannique lors de la Guerre d’Indépendance américaine, voit son destin bouleversé par un rituel magique auquel il n’aurait jamais dû assister. Devenu immortel malgré lui, il balade son arrogance et son inconséquence à travers les époques, s’attirant toujours plus d’ennuis et manquant à chaque fois de provoquer un paradoxe temporel majeur. Et si c’était possible, la vie éternelle de Pure prend un tournant inattendu lorsqu’il croise la route d’un jeune garçon de 13 ans nommé Albert Einstein…

Avis :

Depuis quelques temps, le scénariste Geoff Johns travaille autour de nouveaux super-héros qui n’ont rien à voir avec un quelconque label. En écrivant The Unnamed, il essaye de trouver une alternative à Marvel et DC, afin de jouer avec de nouveaux personnages, au sein d’un récit historique plutôt plaisant. En effet, l’auteur s’amuse à mettre en place des personnages avec des super-pouvoirs sur des timelines différentes, mais qui doivent se regrouper à un moment ou à un autre pour sauver le monde. La saga a commencé avec Geiger, dans un futur post-apocalyptique, où il est question d’un homme radioactif, puis un autre tome est sorti, mettant en scène Junkyard Joe, un soldat-robot durant la guerre du Vietnam. La force de ces histoires réside dans la grosse part d’humanité qu’il y a dans ces super-héros, qui n’ont pas choisi d’avoir des destins aussi étranges.

Car si Geiger pleure la disparition de sa famille dans l’explosion nucléaire, il trouve une nouvelle raison de vivre avec une petite fille à protéger. Tout comme Junkyard Joe qui prend conscience de sa nature lors de l’explosion d’une grenade, et décide alors de sauver le plus d’humains possible. C’est maintenant au tour de Redcoat de faire son apparition, sous les traits de Simon Pure, un soldat durant la guerre d’Indépendance américaine, qui va interférer bien malgré dans un rituel magique, et se retrouver immortel. Couard, lâche et sans aucune attache, à chaque fois qu’il meurt, il n’apprend pas vraiment de ses erreurs, et c’est sa rencontre avec un jeune Albert Einstein qui va faire de lui le futur héros de l’Amérique. Geoff Johns livre, encore une fois, un récit palpitant et surtout ultra novateur, dans un univers super-héroïque plutôt codifié.

Ce premier tome se découpe en deux parties distinctes. La première concerne Einstein et l’immortel, qui se découpe en six chapitres. On y fait la connaissance de Simon Pure, du hasard qui a fait qu’il devienne immortel, et d’un jeune Einstein qui veut sauver ce héros qui pourrait bien être la cause de la fin des Etats-Unis. Petit à petit, le scénario nous dévoile quelques pistes uchroniques plaisantes, avec les pères fondateurs de l’Amérique qui sont aussi immortels, et un grand méchant dont les motivations résident dans la vengeance et la jalousie. C’est relativement bien amené, bien raconté, avec quelques saillies humoristiques qui sont bien venues. Le rythme est mené tambour battant, et dès l’introduction, on sent un fantastique qui ne demande qu’à exploser afin de jouer avec l’Histoire et ce que l’on attend d’un tel récit.

Un récit qui se veut aussi initiatique. Simon Pure n’apprend rien de ses différentes vies, et surtout, il va se rendre compte qu’il est porteur d’une grande malédiction, dont compte bien jouer un méchant revanchard. Le lore se développe logiquement au fil des pages, exprimant alors l’existence de certains immortels avec des pouvoirs plus ou moins grands, des artefacts plus ou moins puissants, et surtout, des malédictions qui peuvent coûter la vie, même à un immortel. Par exemple, Simon Pure ne peut partir des Etats-Unis, sous peine de se transformer en cendres. Geoff Johns dissémine son intrigue avec parcimonie, et peut même se permettre quelques écarts en mettant en scène son héros dans différentes époques. Une chose qu’il va utiliser dans sa deuxième histoire, Le Blizzard, où l’on est en pleine période contemporaine, mais qui ne met pas forcément en scène Redcoat.

Enfin, c’est à moitié vrai. Ce deuxième segment parle d’un transfert de prisonniers en pleine tempête de neige, et le convoi se fait attaquer par une créature féroce qui a le pouvoir de faire émerger les remords des gens. Histoire entièrement horrifique qui pourrait presque se voir comme un huis-clos, l’intervention du héros n’apparait qu’à la toute fin, montrant qu’il a enfin compris que sa vie d’immortel devait avoir du sens. Le seul bémol que l’on peut apporter à ce premier tome provient des dessins. Si Bryan Hitch régale sur la première histoire, avec un très joli trait, il y a une trop grosse rupture avec la deuxième histoire, dessinée par Andrea Mutti, et qui a un trait moins précis pour un résultat qui fait plus crayonné. Si cela sied bien à l’ambiance horrifique recherchée, la cassure entre les graphismes est trop abrupte.

Au final, The Unnamed – Redcoat permet à Geoff Johns de continuer sur son excellente lancée. Comme pour les deux autres tomes déjà sortis, Redcoat est réussi, plaisant à lire, porté par un héros malgré lui qui va devoir apprendre à maîtriser son nouveau super-pouvoir afin de faire le bien. S’ancrant dans un pan de l’histoire qui ne demande qu’à être réécrit, cette uchronie ne trouve, pour l’instant, aucun lien avec les deux autres héros déjà connus, mais on attend avec impatience la suite des aventures de Redcoat, et les connexions qu’il devrait y avoir.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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