septembre 26, 2025

Majestica – Power Train

Avis :

Changer de nom pour un groupe peut être assez risqué. On peut perdre des fans qui ne comprendraient pas ce nouveau choix, mais c’est aussi un signe de changement de cap, ce qui peut faire fuir les aficionados de la première heure. De nombreux groupes s’y sont essayés, et se sont pétés les dents, avant de revenir sur leur décision. Si on veut évoquer un « vieux » groupe qui est revenu sur le devant de la scène en 2025, Pentagram a essayé de s’appeler Macabre pendant un an. Pour Majestica, le changement de nom est lié à un renouveau musical, et une signature chez un gros label. Fondé par Tommy Johansson en 2004, ReinXeed devait être un projet solo de Power Métal qui s’est rapidement concrétisé avec des ajouts de musiciens. Après six albums intéressants mais auxquels on reprochait des similitudes, le groupe change de nom.

C’est en 2019, en signant chez Nuclear Blast, que Tommy Johansson décide alors de renommer son groupe Majestica, en gardant avec lui son bassiste. Un premier album sort, et est chaudement accueilli par la critique, puis en 2020, après un changement de batteur, le groupe sort un album concept autour de Noël. Cinq ans plus tard, avec un deuxième guitariste, Majestica propose alors Power Train, qui continue son petit bonhomme de chemin dans le Power symphonique. Et avec autant de bouteille, et un amour fou pour le métal de façon générale, on aurait pu croire que les suédois allaient nous pondre une petite merveille épique, et même si ce n’est pas mauvais, on reste tout de même sur notre faim avec ce neuvième effort (ou troisième si l’on ne compte que Majestica) qui coche toutes les cases du genre sans apporter de réelles nouveautés.

L’album débute avec Power Train, et on rentre en plein dans le vif du sujet. On retrouve tous les éléments clichés du Power classique, avec un rythme effréné, une ambiance bon enfant, un chant qui n’hésite pas à user des aigus, et une orchestration assez massive. Rien de neuf, mais on y prend du plaisir, et c’est déjà pas mal. Ce sera la même chose avec No Pain, no Gain, un morceau avec une production solide, mais qui reste sur des acquis sans apporter de nouveauté. Le refrain est entrainant et reste bien en tête, mais globalement, on a la sensation d’avoir entendu cela des centaines de fois. Battle Cry va être un morceau un peu plus engageant et nerveux. Plus long, plus complexe, le titre veut faire bouger les foules, notamment via un refrain fédérateur et guerrier. Il manque juste un chant plus « profond » pour mieux percuter.

Megatrue se veut plus épique et plus puissant, mais visiblement, Majestica a oublié que faire un morceau long ne veut pas dire qu’il soit épique. Et si on a droit à une chanson honorable et plaisante, ça rassemble tous les tocs du Power des années 90. Tout cela manque d’intérêt. Heureusement, My Epic Dragon va nous amuser un petit peu, tout simplement parce que le groupe rentre pleinement dans l’autodérision. Le début se veut mégalo au possible, et par la suite, le titre se développe et offre un moment agréable et très joyeux. Et c’est finalement dans cet exercice que les suédois s’éclatent le plus. Malheureusement, les choses vont revenir à leur naturel avec Thunder Power. Si la rythme est relevée, et que techniquement, c’est irréprochable, on reste dans un Power métal stéréotypé qui plaira certainement aux fans du genre, mais pour les autres, ça reste terriblement cliché.

A Story in the Night va encore s’amuser avec les codes du genre, notamment via une introduction faite de chants féminins lyriques, et d’une entrée en matière portée par des grattes ultra rapides. Le titre est, comme pour le reste, sympathique, mais il n’y a pas de quoi se relever la nuit. Go Higher aura un petit truc en plus. Ici, on plonge dans les années 80 via des paroles insipides, mais une mélodie très dansante et surtout, une batterie électrique qui change tout, conférant au morceau un côté cheap qui n’est pas déplaisant. Par contre, Victorious est un morceau faiblard qui fait plus office de bouche-trou qu’autre chose. Enfin, Alliance Anthem clôturera de façon intelligente l’album, avec un fort engouement, un chant poussé à son paroxysme et de gros riffs puissants. Tous les potards sont poussés au maximum, mais pour une fois, ça marche bien.

Au final, Power Train, le dernier album de Majestica, ne viendra pas troubler le classement des meilleurs albums de l’année. Stéréotypé à mort, les amoureux de Power à tendance symphonique et classique seront certainement aux anges, mais les autres n’y verront qu’une redite banale d’un genre qui s’essouffle légèrement. Néanmoins, malgré tous les codes respectés à la lettre, l’album s’avère agréable à écouter, avec quelques pièces qui restent en tête, et rien que pour ça, ça mérite de s’y attarder un petit peu.

  • Power Train
  • No Pain, no Gain
  • Battle Cry
  • Megatrue
  • My Epic Dragon
  • Thunder Power
  • A Story in the Night
  • Go Higher
  • Victorious
  • Alliance Anthem

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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