avril 25, 2024

Joker/Mask

Auteurs : Henry Gilroy et Ramon Bachs

Editeur : Wetta

Genre : Super-Héros, Comédie

Résumé :

L’alliance entre le Joker et le Mask donne du fil à retordre à Batman.

Avis :

Héros parmi les héros, Batman est un personnage torturé très sombre qui doit son succès à une forte personnalité et surtout à des méchants hauts en couleurs et relativement charismatiques. D’ailleurs, ne mesure-t-on pas la qualité d’un héros à ses ennemis ? Et que ce soit Double-Face, Gueule d’argile, l’Epouvantail, Mr Freeze ou encore le Pingouin, Batman possède des ennemis qui sont devenus des classiques. Moult fois adapté au cinéma ou encore en série pour la télévision, l’homme chauve-souris est un incontournable de la pop culture. Et tous les genres lui vont, allant de l’enquête policière aux histoires plus noires, de l’action pur jus à l’horreur viscérale, Batman s’adapte sur tous les styles. Mais s’il y a bien un style dans lequel on ne le voit pas, c’est l’humour, la comédie. Et pourtant, certains auteurs s’y sont essayés avec talent, notamment dans le one shot Little Gotham ou encore dans le déjanté et ubuesque Joker/Mask, un crossover qui mélange allègrement le masque de Loki du film The Mask à l’univers de Batman et sa Némésis, le Joker.

Le résultat ne pouvait qu’être explosif mais on pouvait aussi craindre un one shot fait à la va-vite qui n’a pour but que de faire vendre sur le dos du Dark Knight. Que l’on se rassure, Joker/Mask n’a rien du projet débile et c’est certainement le premier segment qui s’essaye à l’humour avec le plus sombre de tous les super-héros. L’histoire de ce comics est assez simple. Le Joker veut faire exploser un musée à cause des masques grimaçants qui y sont exposés. Malheureusement, la police et Batman arrive avant sur les lieux et le Joker s’en sort grâce à son associé qui a volé le masque de Loki. Revêtant le dit masque, le Joker devient alors incontrôlable et invincible, s’octroyant même un show à la télévision. Batman essaye de s’interposer en même temps que le lieutenant Kellaway, qui a déjà rencontré le masque de Loki.

Crossover improbable entre deux licences juteuses durant les années 2000 (au même titre que Aliens Vs Green Lantern dans la même collection), Joker/Mask peut se voir comme une vilaine farce qui ne fait pas honneur à Batman. Cependant, l’intelligence des deux auteurs, c’est de ne pas mettre le héros sur le devant de la scène et laisser libre cours à la folie du Joker. Avec le masque, il possède des possibilités infinies pour faire tous ses mauvais coups et il va s’en donner à cœur joie. Vol de banques, explosion, jeux de mots pourris, tout y passe pour le plus grand plaisir du lecteur qui découvre un Joker jovial mais terriblement dangereux. Une dangerosité qui s’amenuise avec les éléments loufoques du personnage, comme des bombes en forme de fusées dignes des plus grands cartoons ou encore des costumes faisant référence au septième art. Rien n’est fait pour être pris au sérieux, et c’est ce qui déroute le Dark Knight et lui coûte sa première défaite.

Il y a un réelle distance entre les deux personnages dans ce comics et cette ligne qui sépare les deux psychologies, l’ordre et le chaos, est encore plus forte dans cette histoire. Le seul défaut, c’est que le lieutenant Kellaway fait des cachotteries pour rien et que dans l’ensemble, tout cela reste très linéaire. L’ajout de Poison Ivy dans l’histoire permet tout de même d’avancer et de proposer autre chose, tout comme Harley Quinn qui persiste à rester amoureuse d’un type odieux. Mais le plus important dans ce one shot, c’est le plaisir de lecture inéluctable. Ce n’est pas dense, ça se lit vite, mais c’est drôle et on passe un agréable moment, ce qui est l’essentiel. Si le comics en fait des tonnes, on est plus dans le cartoon et un épisode détente qui ne marquera pas l’univers de Batman, mais qui en fera un segment particulier et une bonne alternative à la noirceur ambiante autour du personnage.

Enfin, les dessins sont particulièrement réussis. Le trait est vif, les personnages font très cartoon et le délire est autant littéraire que visuel. On en prend plein les yeux, c’est coloré, c’est chatoyant, c’est excentrique au possible, mais ça fait le taf et c’est très cohérent finalement avec l’histoire et son côté loufoque.

Au final, Joker/Mask est un agréable one shot qui ne perturbera pas l’univers sombre du super-héros, mais qui se présente comme un moment détente délirant et drôle. Le crossover n’est pas si idiot que ça, ajoutant de la folie au Joker qui voit là un exutoire salvateur, mais de courte durée (il se rendre vite compte que faire tout ce qu’il veut est ennuyant au bout d’un moment), et qui donne un peu de couleurs à un univers parfois trop lourd. Bref, une bonne surprise qui ne vieillit pas malgré ses dix-sept ans d’existence.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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