juillet 11, 2025

Miroirs et Fumée – Neil Gaiman

Auteur : Neil Gaiman

Editeur : J’ai Lu/ Au Diable Vauvert

Genre : Fantastique, Horreur, Science-Fiction, Erotique

Résumé :

Une vieille dame achète dans une boutique, sans le savoir, le Saint-Graal. Lorsque le chevalier Galaad vient le quémander croyant sa quête achevée, il ne se doute pas que la négociation sera âpre… Un écrivain anglais débarque à Hollywood pour adapter l’un de ses livres au cinéma. Il va faire une curieuse rencontre dans son hôtel jadis palace des starlettes… Miroirs d’un quotidien – le nôtre – en apparence banal mais glissant imperceptiblement vers le surnaturel ou l’absurde, voici trente textes surprenants, décalés, noirs, érotiques, souvent déroutants, toujours fascinants, qui proposent une réinterprétation brillante et moderne de tous les grands mythes de la littérature fantastique

Avis :

Neil Gaiman est un auteur très prolifique, peut-être un peu trop. Bon, on est d’accord que là, il risque de se calmer un petit peu, puisqu’il est accusé d’agressions sexuelles par plusieurs victimes, et forcément, sa carrière va prendre un petit coup dans l’aile. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, Netflix a pris la décision d’annuler la série The Sandman à la deuxième saison, suite à ces allégations. Mais doit-on pour autant blacklister Neil Gaiman alors qu’il y a encore une enquête et qu’il n’est pas condamné ? Non. En entament Miroirs et Fumée, il faut bien se mettre en tête que ses nouvelles et autres poésies ont été écrites entre les années 80 et les années 90, que certaines ont été écrites sur une demande particulière, et qu’en ce sens, l’auteur n’a pas forcément eu les coudées franches. Et cela se ressent fortement.

En effet, si l’imaginaire de l’auteur est toujours aussi débridé, il va falloir s’accrocher face à ces trente textes inégaux, et qui n’ont strictement aucun liant, sinon celui de mettre un peu de fantastique dans un quotidien qui peut sembler morose. Le tout premier récit est assez étrange, puisqu’il apparait dans l’introduction, au milieu des explications des autres textes. Neil Gaiman joue d’entrée de jeu au petit malin, forçant à lire un prologue qui, au départ, doit juste expliquer les raisons de toutes les nouvelles du recueil, et on se retrouve avec une sorte de miroir qui se retrouve dans une lettre de mariage, changeant au fil des ans, et renvoyant comme un écho malfaisant du couple. C’est plutôt malin, et ça reste l’une des meilleures histoires du livre. Car oui, pour le reste, il va falloir s’accrocher à maintes reprises.

La deuxième nouvelle concerne une vieille dame qui a trouvé le saint-graal dans une ressourcerie. Elle l’achète, et le lendemain, un chevalier de la table ronde arrive chez elle et lui propose d’échanger le graal contre divers objets, c’est tire par les cheveux, mais encore une fois, c’est rempli d’une malice qui fait plaisir. Mais au fil des pages et des autres histoires, on va se rendre compte que notre attention défile, et il n’y a pas grand-chose qui viendra nous sortir d’une certaine torpeur. Et si Neil Gaiman tente plein d’expériences, avec notamment des poésies avec certaines contraintes, ou encore une nouvelle écrite en vieux français, la lecture n’en est jamais facile. De plus, les histoires restent assez conventionnelles, comme ce poème autour d’un vampire, ou encore l’avant-dernier texte avec ce policier version ange, avant que le monde ne soit créé.

Ce manque de liant est d’autant plus prégnant que l’on passe du coq à l’âne sans univers cohérent, ni même date d’écriture. On va passer d’un long récit autour d’un écrivain qui découvre Los Angeles pour la première fois à une sorte de longue poésie sur une route blanche et un renard qui assassine des gens. On pourra aussi compter sur quelques nouvelles érotiques, qui peuvent se dérouler dans le futur, ou encore dans notre époque, avec par exemple, un homme qui couche avec des femmes car il a un gros membre et arrive à lire leur désir dans leur pensée, sauf chez une femme. On a vraiment l’impression de lire un gros fourre-tout, comme s’il était impératif de ranger toutes les nouvelles de Neil Gaiman au sein d’un seul et même ouvrage.

Au final, Miroirs et Fumée s’avère être une petite déception. Si l’on retrouve quelques nouvelles assez agréables, comme cet écrivain perdu dans Los Angeles et qui va sympathiser avec un vieux jardinier, d’autres ne sont vraiment pas intéressantes, ou alors trop alambiquées pour être vraiment percutante. La dernière nouvelle avec cette petite fille vampire dans un univers Fantasy laisse trop un goût bordélique pour totalement convaincre. Bref, si l’on est loin d’une purge et d’un recueil sans intérêt, on sent que l’on est proche d’un objet qui a été fait pour capitaliser à fond sur le nom de l’auteur, et proposer aux fans de la première heure des histoires parues dans divers médias et médiums. En gros, c’est à réserver aux fans hardcore de l’auteur, et personne d’autre…

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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