septembre 26, 2025

All That Remains – AntiFragile

Avis :

Formé en 1998, All That Remains a fait les beaux jours du Metalcore américain, et il est assez étrange qu’aujourd’hui, le groupe ne soit pas plus mentionné, alors que Bad Omens ou Motionless in White trustent ce sous-genre. Certes, le groupe a connu des hauts et des bas, et ses mutations vers quelque chose de plus doux ne sont pas forcément judicieuses, mais force est de constater que All That Remains est tombé dans une sorte d’anonymat un peu étrange. AntiFragile est le nouvel album du groupe, qui correspond presque à une renaissance, puisque nous n’avions plus de nouvelles de la formation depuis 2018 et l’album The Victim of the New Disease, effort qui marquait les dernières notes d’Oli Herbert, guitariste emblématique d’All That Remains, disparu en 2017. Une période de six ans qui fut nécessaire à Phil LaBonte pour faire son deuil.

Ainsi donc, la formation américaine va recruter un nouveau gratteux, en la présence de Jason Richardson, qui fut un temps dans All Shall Perish, puis chez Born of Osiris et Chelsea Grin, mais aussi un nouveau batteur avec Anthony Barone, que l’on a vu chez Beneath the Massacre et sur des sessions live de Whitechapel. Bref, deux nouveaux membres aux carrières bien violentes, ce qui laissait présager un gros retour aux sources pour le groupe. Mais en vrai, ce ne sera pas vraiment le cas, et on sent que AntiFragile est entre deux eaux, essayant d’être dans la continuité des précédents efforts (qui furent pourtant boudés), mais voulant revenir à quelque chose de plus fort, de plus percutant, notamment sur la seconde moitié de l’album. Il en résulte un skeud plaisant, mais qui reste dans le tout-venant du genre.

Le groupe fait illusion avec le premier morceau, Divine. Le début est tonitruant, le chant est crié, les riffs sont percutants, mais rapidement, on retombe dans les travers du groupe, à savoir un refrain en chant clair qui se veut mélodique, et une production qui demeure hasardeuse. Le chant est souvent en retrait par rapport aux instruments, le blast de batterie passe mal dans le refrain, et le seul vrai bon point que l’on peut retenir de ce titre se trouve dans le lead de guitare, rapide, moderne, et montrant la technique incroyable du nouvel arrivé. Le constat sera le même avec Kerosene, un titre qui se veut puissant et virulent, mais qui freine à chaque fois qu’il faut pousser un peu. Le seul intérêt réside à la rigueur dans le break qui se veut violent et donne envie de se décrocher la nuque. Mais tout cela reste assez attendu.

No Tomorrow synthétisera un peu toutes les craintes que l’on peut avoir sur All That Remains. Il s’agit d’un titre trop doux, qui rentre trop dans un moule radiophonique pour réellement nous surprendre et nous intéresser. Tout cela sent le passage obligé pour vendre le disque. The Piper contient quelques bons éléments, mais on reste sur quelque chose qui ne vend pas forcément du rêve. Et c’est peut-être à partir de AntiFragile que les choses vont se décanter un peu. Le groupe revient à quelque chose de plus violent, de plus percutant, tout en essayant de glisser quelques éléments modernes. Le groupe tergiverse moins, il verse moins dans le mélo, et finalement, c’est là que la formation est la meilleure. Cette seconde moitié va un peu plus nous convaincre, et montrer qu’il y a encore de l’avenir chez All That Remains.

Forever Cold pourrait créer le doute avec son introduction toute douce, mais il s’avère être un titre efficace et assez bourrin. Chose que l’on retrouvera avec Poison It qui fracasse dès son entrée et ne nous laissera aucun répit. Ça blaste, ça gratte vite et fort, et le chant crié est tout simplement parfait dans ce genre d’exercice. Le genre de titre à faire bouger les fosses. Et on atteindra une sorte d’apex avec Cut Their Tongues Out, qui pousse les curseurs jusqu’au bout pour mieux nous donner envie de taper dans le tas. On retrouve enfin la fougue du groupe, qui ne sombre pas dans un mélo insipide, et fournit un titre qui fait mal. Enfin, Blood & Stone clôture l’album de fort belle manière, en trouvant le juste équilibre entre violence et moment plus calme. Une bonne synthèse qui ressemble au groupe.

Au final, AntiFragile, le dernier album de All That Remains, ménage la chèvre et le chou dans ce retour qui marque une nouvelle ère pour la formation. Le nouveau guitariste est bien intégré, et il a la place de faire étalage de son talent technique, et la seconde moitié du skeud est puissante, nerveuse, et permet de remettre les américains au centre du village. Il est dommage que le démarrage soit si fastidieux, malgré une paire de bonnes idées. Bref, un album sympathique, mais qui ne marquera pas notre année…

  • Divine
  • Kerosene
  • No Tomorrow
  • The Piper
  • AntiFragile
  • Forever Cold
  • Poison It
  • Let You Go
  • Cut Their Tongues Out
  • Blood & Stone

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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