
D’Après une Idée de : Rob Letterman et Nicholas Stoller
Avec David Schwimmer, Ana Ortiz, Sam McCarthy, Jayden Bartels
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 8
Genre : Horreur, Fantastique
Résumé :
Les jumeaux Cece et Devin Brewer passent l’été chez leur père, dans le quartier de Gravesend, à Brooklyn. Des secrets profondément enfouis vont déclencher une série d’événements qui leur donneront la clé d’une vieille énigme : avec leurs amis, Alex, CJ et Frankie, ils vont découvrir l’histoire effrayante de quatre adolescents disparus en 1994.
Avis :
C’est durant les années 90 que R.L. Stine va marquer la littérature jeunesse avec sa saga Chair de Poule. Si l’on ne peut pas dire que le style soit très ampoulé, il n’en demeure pas moins que l’auteur a réussi à marquer toute une génération de lecteurs, les conduisant gentiment vers les mondes de l’horreur et du fantastique. Forcément, le succès des livres va mener à une première série destinée à la jeunesse, s’appuyant alors sur divers textes. Il faudra attendre 2015 pour qu’un premier film voit le jour, sous la houlette de Rob Letterman, avec une suite qui sortira en 2018. Comme on ne laisse pas dormir une poule aux œufs d’or, et que les livres sortent continuellement via des spin-off et des rééditions, Rob Letterman va avoir l’idée de faire une série qui résonnerait comme une anthologie, avec une histoire différente à chaque saison.

C’est donc en 2023, via la plateforme Disney+, que sort la première « saison » de Chair de Poule, avec une bonde de jeunes qui vont libérer un vieux démon, qui va prendre possession d’un professeur habitant une maison qui a un lourd passif. Se voulant plus mature que les deux films, et la première série des années 90, on restera tout de même sur quelque chose qui se destine principalement aux adolescents. Cependant, l’horreur est bien présente, et il est difficile de ne pas y avoir une excellente porte d’entrée vers l’horreur et le fantastique. Un an plus tard, la deuxième saison sort, mais n’a rien à voir avec la première. Si on retrouve une bande d’adolescents qui doivent résoudre un mystère autour d’un seul adulte, l’histoire est différente, et on ne sait même pas si c’est connecté à la première saison.
La série présente Devin et Cece, des jumeaux qui vont passer l’été chez leur père, dans la banlieue new-yorkaise. Ils retrouvent d’anciens amis et font la connaissance de nouveaux. Leur père est botaniste et fait des études dans son sous-sol, mais secrètement, il espère retrouver son frère, disparu trente ans plus tôt dans un fort militaire abandonné non loin de Brooklyn. Mais les choses semblent se répéter lorsque les jumeaux et leurs amis vont dans le fort et reproduisent les erreurs de leur père, relâchant alors une étrange créature. Divisée en huit épisodes, Chair de Poule – Disparitions est une série qui va s’amuser avec les monstres-plantes, chose que l’on retrouve dans les livres de R.L. Stine, mais aussi avec les expériences interdites, les petites cachotteries et autres extraterrestres. Comme pour la première saison, on a la sensation d’assister à un pot-pourri de plusieurs romans autour d’un thème commun.
Mais contrairement à la première saison, celle-ci est moins bien, manquant clairement sa cible, et jouant plus sur la corde « enfant ». Le premier épisode prend le temps de présenter un peu tous les personnages. On y voit des jumeaux très différents, avec un garçon qui ne sait pas quoi faire de sa vie, et sa sœur qui est en pleine bourre, étant une championne de débats. Ils retrouvent quelques amis, qui rentreront tous dans des cases bien précises, avec le méchant débile de service, la jolie fille qui fait tourner la tête du jumeau, le rigolo de service ou encore la rebelle. C’est très stéréotypé pour plaire au plus grand nombre, notamment chez les jeunes qui pourront s’identifier à qui ils veulent. Bien entendu, on y ajoute une dose d’amour de jeunesse, de jalousie et d’homosexualité, et le tour est joué pour rentrer dans les codes contemporains.
Bien évidemment, à la fin du premier épisode, les choses se passent mal pour le groupe, avec Devin, le jumeau, qui va se faire infecter par la même chose que son défunt oncle. Cela donne lieu à une réaction en chaîne, avec des contagions, et notamment le « méchant » du groupe qui va devenir un monstre, avant de se faire écrabouiller par sa propre voiture, qui va prendre vie à son tour. Tous les éléments s’emboîtent pour former du liant, tout en jouant sur certains codes horrifiques, avec quelques références, comme Christine de Stephen King par exemple. Seulement, tout est pris avec un certain humour. On ne sent pas la tension qui devrait régner au sein d’un groupe de jeunes qui font face à l’impossible. On a la sensation que tout cela est normal, et personne n’est vraiment prévenu face à des choses étranges, comme des disparitions.
La série pêche clairement sur son écriture, qui se focalise uniquement sur le groupe d’ados et deux parents, et refuse de mettre en avant une panique plus grande, avec une population qui devrait être témoin de tout ce merdier. De plus, on sait très bien comment tout cela va se finir, et ça ne sortira jamais des rails. Le public visé est jeune, sans doute néophyte en matière d’horreur, il faut donc lui fournir un truc simple, qui fait même des appels du pied à Stranger Things. La fin, par exemple, fait de suite penser à la série phare de Netflix. Mais les personnages, aussi attachants soient-ils, manquent de personnalité, le côté horreur est constamment rabaissé, et le final est expédié manu militari, avec une résolution qui frise le ridicule. Heureusement, ça ne dure que huit épisodes assez courts, permettant un certain dynamisme pour ne pas trop s’ennuyer.

Au final, Chair de Poule – Disparitions est une série qui se révèle moyenne, surtout pour les adultes, et ceux qui sont rompus à l’horreur et au fantastique. Cette seconde saison ne possède rien de neuf, si ce n’est la petite sympathie que l’on peut éprouver pour quelques personnages et son aspect régressif sur le thème de la plante mortelle venue de l’espace. Sans être une mauvaise série, on lui préfèrera sa première saison, plus mature et sans doute plus rentre-dedans en ce qui concerne les effets de peur.
Note : 11/20
Par AqME