Titre Original : Yut Doi Jung Si
De : Wong Kar-Wai
Avec Tony Leung Chiu Wai, Zhang Ziyi, Chang Chen, Woo-Ping Yuen
Année: 2013
Pays: Hong-Kong, Chine, France
Genre : Biopic
Résumé :
Chine, 1936. Ip Man, maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-fu) et futur mentor de Bruce Lee, mène une vie prospère à Foshan où il partage son temps entre sa famille et les arts-martiaux. C’est à ce moment que le Grand maître Baosen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, cherche son successeur. Pour sa cérémonie d’adieux, il se rend à Foshan, avec sa fille Gong Er, elle-même maître du style Ba Gua et la seule à connaître la figure mortelle des 64 mains. Lors de cette cérémonie, Ip Man affronte les grand maîtres du Sud et fait alors la connaissance de Gong Er en qui il trouve son égal. Très vite l’admiration laisse place au désir et dévoile une histoire d’amour impossible. Peu de temps après, le Grand maître Baosen est assassiné par l’un de ses disciples, puis, entre 1937 et 1945, l’occupation japonaise plonge le pays dans le chaos. Divisions et complots naissent alors au sein des différentes écoles d’arts martiaux, poussant Ip Man et Gong Er à prendre des décisions qui changeront leur vie à jamais…
Avis :
L’affiche aborde fièrement « Il était une fois le Kung-Fu » et c’est avec une certaine extase que j’ai le plaisir de dire qu’elle ne ment à aucun moment sur sa marchandise, puisque Wong Kar-Wai livre avec « The Grandmaster » une déclaration d’amour à cet art, cette discipline, tout en prenant le temps de nous raconter deux destins exceptionnels. C’est donc un grand film que nous offre le réalisateur chinois. Un film visuellement incroyable, mais qui se révèle aussi trop long, enfin plutôt trop lent et de temps à autre pas si captivant.
Chine 1936. Le Grand-maître Baosen qui est à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois commence à se faire vieux. Il cherche donc un successeur digne de lui pour pouvoir transmettre les arts martiaux. Son choix s’arrête sur Ip Man, un homme respectueux et passionné. Ce jour-là, la vie d’Ip Man va changer à plus d’un sens, car d’énormes responsabilités lui sont alors confiées. Il va aussi faire la rencontre de Gong Er, la fille du grand-maître qu’Ip Man remplace. Ip Man accepte avec fierté et respect le titre de grand-maître de l’ordre des Arts Martiaux, mais le pays est alors en plein changement, l’histoire est en train de s’écrire, la Seconde Guerre mondiale éclate, la Chine est sous l’occupation japonaise, une guerre civile va faire rage. Les clans se divisent, les complots naissent, un assassinat a lieu, une recherche de vengeance se prépare. Ces années vont être des plus difficiles, mais pourtant l’art du Kung-Fu doit être gardé et transmis.
Un film d’arts martiaux signé de la main du maître chinois Wong Kar-Wai, le projet avait de quoi être excitant d’emblée. Et forcément, quand le réalisateur se lance dans un tel film, j’en attends de lui qu’il nous livre LE film, celui qui sera différent des autres, celui qui sera palpitant, qui m’en mettra plein la vue et me fera en même temps passer par tout un tas d’émotions, car quand on se penche un peu sur son intrigue, il y a vraiment matière à me faire frémir.
Du coup, vous l’aurez compris, j’en attendais un grand film et je dois dire que j’ai été quelque peu déçu. Si visuellement, le film est tout simplement incroyable, d’une beauté sidérante, avec une maîtrise des chorégraphies qui m’en ont mis plein la vue. Que le film bénéficie d’une des plus belles photographies que j’ai pu voir. Que le réalisateur nous livre des scènes fabuleuses de poésie et d’action en même temps. Que la mise en scène révèle beaucoup (trop) de richesses, avec presque une idée par plan. Je dois dire que c’est scénaristiquement et dans son rythme que le film m’a quelque peu perdu.
Oui, je dois dire que j’ai vraiment eu du mal avec le rythme trop lent du film et le scénario, qui même s’il contient des moments fabuleux, a tendance parfois à être quelque peu répétitif et sans profondeur. Le film a des longueurs et des passages à vide et c’est bien dommage. Même si, sur tout son long, on ressent le plaisir et la passion que le réalisateur a de nous raconter cette histoire très intense, très sombre et profonde. C’est un destin, qui, quand on le survole, pousse à la curiosité, et quand on commence le film, de suite, on a envie d’en savoir plus, et c’est vrai, que l’on ne peut que comprendre l’envie du réalisateur de nous raconter cette histoire méconnue par chez nous. Mais voilà, même si l’envie, la curiosité et la beauté de l’histoire sont au rendez-vous, le film manque de souffle et de vie. J’aurais voulu ressentir quelque chose pour les personnages, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Je trouve que Wong Kar-Wai s’est beaucoup trop investi dans sa mise en scène, dans ce visuel parfait et cet esthétique incroyable, et il a en a oublié de faire vivre ses personnages. Et je pense que c’est ce qui m’a créé les longueurs et fait que par moment le film m’a semblé assez plat et pourtant l’histoire a vraiment tout pour être palpitante. Un destin unique, des circonstances bien sombres, des conflits au sein même du pays qui font que l’histoire doit être racontée. Après, je n’ai pas passé un mauvais moment bien au contraire, « The Grandmaster » m’a presque donné tout ce que j’été venu chercher. Des comédiens impliqués et convaincants, d’ailleurs Zhang Ziyi est superbe dans ce rôle, peut-être le seul personnage qui m’a touché en fait. Et puis, c’est surtout dans ces scènes de combat que le réalisateur filme de manière incroyable avec un vrai souci du détail que j’ai pris mon pied en regardant ce film. C’est simplement dommage qu’il y ait ces longueurs et ce manque d’émotion qui viennent ternir le décor.
Voilà ce que je pouvais dire sur ce film. « The Grandmaster » m’a donc fait frémir visuellement, je peux même dire que par certaines scènes, il m’a mis une belle claque, je regrette juste ne pas avoir été touché par ces personnages aux destins pourtant aussi fabuleux que tragiques. Bref, ce n’est pas le meilleur de son réalisateur, mais visuellement, c’est dingue et le film mérite amplement le coup d’œil, rien que par cet aspect.
Note : 13/20
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Par Cinéted