
Titre Original : The Exorcists
De : José Prendes
Avec Doug Bradley, Kayla Fields, Denice Duff, Kate Hodge
Année : 2023
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Face à l’angoisse d’un père confronté à la possession de sa fille par une entité féroce, trois exorcistes s’engagent dans une lutte impitoyable pour purger le démon de son corps. Mais ils réalisent vite que leur présence au même endroit n’est pas un hasard. Alors que les ténèbres sont sur le point de submerger leur foi, le démon les menace : s’ils échouent, le mal absolu déferlera sur terre…
Avis :
Il y a des questions qui sont redondantes quand on aborde certains films, et la principale est certainement : pourquoi regarder tel ou tel long-métrage ? Une question qui est d’autant plus pertinente lorsqu’il s’agit d’un film d’horreur produit par Asylum et qui bénéficie donc d’une sortie en VOD, dans les méandres tortueux de Prime Video. Chancre du mockbuster et des mauvais films à petit budget pour sadomasochiste cinéphile, Asylum s’est attaqué à toutes sortes de sous-genre horrifique, et voici qu’aujourd’hui, on coche la case du film de possession et d’exorcisme. Et devinez quoi, c’est terriblement mauvais !

En même temps, fallait-il en attendre davantage d’un des piliers de Asylum, à savoir José Prendes qui s’essaye à la réalisation après avoir été scénariste sur des bouses comme Mega Shark Vs. Mecha Shark (si, si, ça existe). Dès le départ, si on fouille un petit peu, on se doute bien que cette histoire ne peut que mal finir, et ce n’est pas la présence de Doug Bradley (célèbre pour avoir été Pinehead dans la saga Hellraiser) qui est là pour rassurer, l’acteur ne jouant plus que pour pouvoir payer des factures. Mais si on ignore tout ça, avec cette affiche pas si moche, on peut tomber dans le panneau, mais cela ne va pas durer bien longtemps, car même si le film dure à peine une heure et quart, on va en avoir marre dès les premières minutes.
« une qualité d’image digne d’un téléfilm de Noël sur TF1. »
Forcément, le crédo de Asylum, c’est de faire des films avec un minimum de budget. De ce fait, cela se ressent sur la direction artistique, et sur le travail que l’on peut avoir sur l’éclairage, la mise en scène, les décors et tout ce qui s’en suit. Le démarrage annonce la couleur avec une discussion entre deux prêtres exorcistes dans un cimetière, où les changements de plan n’ont aucune logique, avec en prime une qualité d’image digne d’un téléfilm de Noël sur TF1. Cette platitude va être renforcée par des plans de coupe dégueulasses sur des feuilles d’arbre humides et un générique à la ramasse. De plus, histoire de cocher toutes les cases du truc horrible, la version française est une catastrophe et il n’y a pas de VO disponible via Prime…
Mais en dehors des problèmes techniques que l’on connait lorsque l’on se lance dans ce genre d’aventure, il faut aussi souligner de gros problèmes d’écriture. On nous propose de suivre un exorcisme à la chaîne. Un père convoque trois exorcistes et une docteure sceptique sur les cas de possession pour exorciser sa fille qui semble possédée. En même temps, quatre jeunes s’introduisent dans les soubassements de la maison, qui n’est autre qu’un funérarium, pour faire une séance de spiritisme. C’est ce que l’on appelle un mauvais timing. Bref, tout ce petit monde va se faire prendre au piège par un démon qui peut posséder plusieurs personnes, et ça va vite partir en eau de boudin et en survie pour cette médecin qui avoue par la suite avoir été exorcisée dans sa jeunesse.
« Le film nous prend pour des débiles »
Et c’est bien là que l’on voit tous les problèmes d’écriture. Comment peut-elle ne pas croire aux exorcismes et à la possession alors qu’elle-même a déjà été possédée ? Le film nous prend pour des débiles, et il va y aller à fond lorsqu’il va falloir mettre un peu d’action au sein de discussions mollassonnes et sans aucun intérêt. Une fois les premières tentatives avortées, le scénario nous plonge dans un dédale de couloirs où tout le monde devient suspect, se faisant infecter par ce démon qui semble avoir de sacrés pouvoirs. Le problème, c’est que tout se ressemble, les mises à mort sont ridicules, tout comme les CGI ou les maquillages qui sont grotesques. Rien ne nous sera épargné, pas même un final d’une bêtise crasse où il va falloir un sacrifice pour venir à bout du démon.
Et bien évidemment, que serait un film Asylum sans ses personnages dont on se fout éperdument. L’un des points faibles du film réside dans les protagonistes qui n’ont aucun intérêt, et pour lesquels on ne ressent aucune empathie. Entre les trois prêtres, la docteure, la bonne sœur étrange, le père de famille qui semble se désintéresser du sort de sa fille, ou encore les quatre jeunes qui sont tous plus débiles les uns que les autres, on n’apprendra rien sur personne, et les backgrounds seront vite bâclés. Si ce n’est le lien qui assemble tout ce petit monde, où l’on apprendra qu’ils ont chacun eu un rapport avec ce démon, et ce dernier les a convoqués pour se venger. Bref, ils peuvent tous mourir, on s’en bat les noisettes.

Au final, et sans surprise, The Last Exorcism est une purge infâme qui ne tient jamais debout. Outre l’histoire (qui trouve plus de sens avec le titre en version originale) qui n’a aucun intérêt, on se retrouve avec une mise en scène indigeste, des acteurs qui sont tellement mauvais qu’ils en deviennent pathétiques et des effets spéciaux à la ramasse, alors qu’il s’agit principalement de maquillage. Bref, c’est archi mauvais et même si ça ne dure pas très longtemps, on a l’impression de mourir à chaque minute. Un calvaire.
Note : 02/20
Par AqME