janvier 17, 2025

Marilyn Manson – One Assassination Under God – Chapter 1

Avis :

Empêtré dans les affaires depuis 2021 où il fut accusé de violences sexuelles par l’actrice Rachel Evan Wood, puis par la suite par une dizaine d’autres femmes, on ne s’attendait pas vraiment à revoir Marilyn Manson sur le devant de la scène, même s’il nie toutes ces accusations. Et pourtant, malgré la tempête qui souffle au-dessus de son crâne et de ses longs cheveux noirs, Marilyn Manson signe avec One Assassination Under God – Chapter 1 son douzième album studio, qui fait suite à We are Chaos, qui n’a pas fait consensus en 2020. Renouant avec le guitariste Tyler Bates, nous étions en droit de nous demander ce que pouvait donner ce nouvel opus, car on sait bien que c’est dans la douleur que sortent les meilleurs albums. Est-ce le cas ici ? On est tenté de répondre par l’affirmative.

Dès le premier titre, One Assassination Under God, on ressent toute la douleur du chanteur, qui va aller vers un titre progressif, qui monte crescendo, jusqu’à pousser un petit hurlement sur le mot « assassination ». Le titre se pare d’un refrain ultra catchy, au sein d’une écriture torturée et tortueuse, qui montre, si besoin l’en est, tout le mal-être du chanteur. De plus, on sera très surpris par les riffs agressifs qui vont arriver après le premier refrain, montrant une violence, une colère, latente, qui ne demande qu’à exploser. Et si on s’éloigne de l’aspect gothique de Marilyn Manson, on va vite retrouve cela avec No Funeral Without Applause. Là encore, le morceau possède un refrain addictif au possible, qui va permettre à la machine de se mettre en branle et de ne plus jamais nous lâcher. Le titre est donc très efficace et renoue avec d’anciens albums.

En abordant Nod if you Understand, on va en prendre plein la poire. La ligne de basse est dingue, et le titre s’avère très nerveux, avec une rythmique rapide et percutante. Il s’agit-là d’un morceau qui va faire bouger les foules lors des concerts, et cela faisait longtemps que l’on n’avait pas entendu Marilyn Manson crier comme ça. Alors qu’il se dirige doucement vers la soixantaine, le frontman semble en pleine forme, et plein de rage. Pourtant, avec As Sick as the Secrets Within, on retombe sur quelque chose de plus calme, et de plus calibré pour fonctionner sur le grand public. Pas étonnant donc d’avoir choisi ce titre pour lancer la sortie de l’album, et globalement, c’est un très bon morceau qui bénéficie d’un bon riff, d’une bonne mélodie, et bien évidemment, d’un refrain qui s’enregistre immédiatement. Il s’agit d’une piste maline mais qui manque de verve.

On lui préfèrera Sacrilegious, qui est un morceau assez taquin. On a une mélodie assez ludique, quelques éléments qui font très joyeux, au sein d’un cauchemar qui se distille petit à petit. On retrouve une aura un peu plus Indus, avec un refrain qui donne la banane (let’s get evil, I’m feeling sacrilegious). Après ce moment un peu plus détente, le côté gothique et désespéré refait surface avec Death is not a Costume, un très bon titre assez doux, insidieux, qui s’infiltre en nous de façon sporadique, pour mieux diffuser par la suite. Encore une fois, et malgré un arrangement vocal qui peut paraître pénible, on tombe sur un morceau addictif et diablement efficace. Ce qui ne sera pas forcément le cas sur le morceau suivant, car oui, tout n’est pas parfait dans cet album, et on retrouve quelques pistes qui sont sympathiques, mais manquent d’impact et d’épaisseur.

Ce sera le cas de Meet me in Purgatory qui, malgré une introduction à la basse qui tabasse, ne décollera jamais vraiment, et manquera de force au sein de cet album. Le titre est sympathique, mais c’est tout, alors que son démarrage laissait espérer quelque chose de plus puissant et original. Heureusement, Raise the Red Flag va revenir à quelque chose de plus solide, de plus travaillé, notamment sur les riffs et les sonorités. On reconnaitra le style Manson très rapidement, et les quelques notes au clavier viennent parfaire une ambiance gothique parfaitement exploitée. Enfin, Sacrifice of the Mass clôture l’album de façon optimale, avec une guitare sèche, une ambiance mortifère, et un faux calme qui va diluer en nous pendant de longues minutes. Cette longue conclusion donne furieusement envie de refaire un tour de train fantôme, avec cette voix si caractéristique, si éraillée.

Au final, One Assassination Under God – Chapter 1, le dernier album de Marilyn Manson, est une vraie réussite, qui peut surprendre, vu le contexte de sa sortie. A la fois touchant, parfois virulent, on retrouve des compositions intelligentes, avec des refrains qui restent de longs moments en tête, pour notre plus grand bonheur. Renouant avec un style qui se rapproche de l’album The Pale Emperor, il est certain que Tyler Bates y est pour beaucoup dans cette réussite, et cette association fait de jolies choses que l’on aimerait écouter plus souvent.

  • One Assassination Under God
  • No Funeral Without Applause
  • Nod if you Understand
  • As Sick as the Secrets Within
  • Sacrilegious
  • Death is not a Costume
  • Meet me in Purgatory
  • Raise the Red Flag
  • Sacrifice of the Mass

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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