novembre 11, 2025

Opeth – The Last Will and Testament

Avis :

S’il y a bien un groupe qui demeure indéfinissable dans son genre, c’est Opeth. Fondé au début des années 90, le groupe ne va faire qu’évoluer au sein d’une musique complexe qui mélange plusieurs genres. A la fois Death, par son chant guttural et certains riffs puissants, et Prog par la complexité des pistes qui sont parfois très longues, le groupe suédois, porté par Mikael Akerfeldt qui est le seul membre d’origine, embrasse aussi d’autres styles comme le Rock et des éléments plus instrumentaux qui évoquent le Jazz, voire la musique classique. Bref, Opeth est un groupe passionnant qui avait fait le pari de ne plus chanter en growl depuis 2008 et l’album Watershed, confinant alors leur style à quelque chose de plus rock progressif. Mais les choses changent avec ce quatorzième effort studio, qui voit venir un nouveau batteur.

En effet, exit Martin Axenrot qui fut remplacé par le batteur de Therion pour les sessions lives lors la tournée nord-américaine, et pour cet album, c’est Waltteri Väyrynen (ex Paradise Lost) qui se place derrière les fûts, et devient par la même occasion, un membre officiel du groupe. Mais les changements ne s’arrêtent pas simplement là, car lors de la sortie du premier morceau, les fans ont eu la surprise d’entendre le retour du chant growlé, pour le plus grand plaisir des puristes. Selon les dires du frontman, il n’a pas fait ça pour faire du fan service, mais parce qu’il trouvait que sur cet album, le growl sonnait mieux que le chant clair. De ce fait, The Last Will and Testament peut marquer comme un retour en force du groupe, qui ne va pas faire les choses à moitié, avec seulement huit morceaux pour plus de cinquante minutes d’écoute.

Et histoire de bien brouiller les pistes et de rendre cet album bien mystérieux, les suédois ont fait le choix d’une pochette lugubre et de ne pas nommer les chansons, sinon de leur donner des numéros. Seule la dernière piste aura un titre, ce qui entretient une sorte de curiosité. Et c’est avec §1 que les choses sérieuses commencent, avec un savant mélange des genres, avec un Death assumé mais aussi un chant clair et des éléments environnants qui confinent le titre à une sorte de train fantôme relativement grisant. Les différents éléments, de l’introduction d’une personne qui marche sur un parquet à la conclusion avec des éclats de voix et des pleurs de bébé, démontrent cette envie de créer une atmosphère lugubre, éthérée et fantomatique. Bref, tout ça pour dire que ce premier titre est une réussite et lance parfaitement l’album.

§2 se rapproche un peu plus de ce que faisait le groupe dernièrement. Malgré le chant growlé de temps à autre, le morceau est plus calme que le précédent, peaufinant son ambiance un peu gothique, jouant avec les textures et délivrant même quelques élans jazzy avec un piano électrique. Comme d’habitude, le titre est complexe dans sa structure, mais ne suscite aucun ennui de par la maîtrise musicale du frontman. §3 va revenir à quelque chose de plus brutal et de plus puissant, jouant clairement dans la catégorie d’un Métal Progressif où le chant clair prédomine alors même que les riffs sont plus puissants. Mais étrangement, le titre se fait aussi plus touchant, et laisse passer tout un tas d’émotions. C’est vraiment l’une des grandes forces d’Opeth, de réussir à faire des morceaux longs et compliqués, mais qui véhiculent toujours quelque chose d’intéressant et à différents niveaux de lecture.

§4 joue sur des textures très différentes qui se superposent, et on se retrouve avec quelque chose de très protéiforme, avec quelques fulgurances qui parcourent l’ensemble, à l’instar de piano qui vient rompre le côté virulent du titre, pour ensuite fournir quelques pièces jazzy, jouant avec une atmosphère lounge et embrumée. On aura même droit à de la flûte d’ailleurs. §5 sera un pur titre de Death progressif, mais avec des éléments orientaux qui viendront nous surprendre, à l’aide de derbouka et autres violons. C’est très intéressant et fait avec une maestria impressionnante. §6 aura un aspect plus symphonique sur sa fin, avec quelques coups de rein puissants en son sein. Quant à §7, on revient sur des sonorités plus complexes et plus « effrayantes ». Enfin, A Story Never Told renoue avec le Opeth plus récent, jouant dans un registre plutôt rock calme.

Au final, The Last Will and Testament, le dernier album de Opeth, est une superbe réussite, qui signe le retour en force du groupe, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure. Mikael Akerfeldt reste fidèle à ses habitudes Prog, offrant un disque complexe et long, qui possède de nombreuses facettes que l’on découvre au fil des écoutes, mais il revient aussi à ses premiers amours, avec un growl plus marqué, et un côté Death métal plus prégnant. Bref, les suédois signent un album fort, complet, démontrant leur bonne forme du moment.

  • §1
  • §2
  • §3
  • §4
  • §5
  • §6
  • §7
  • A Story Never Told

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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