avril 28, 2024

Bullet for my Valentine – Bullet for my Valentine

Avis :

Les changements de style en fonction du temps, de nombreux groupes l’ont fait, l’ont testé, et bien souvent, cela n’a pas été une réussite. Il faut dire que lorsqu’une formation commence à avoir une fanbase solide dans un genre, il est difficilement acceptable que ce groupe fasse autre chose par la suite. Prenons Bullet for my Valentine comme exemple. Le groupe se fait connaître au début des années 2000 avec un Heavy/Thrash puissant et technique, n’attirant immédiatement les regards doux des maisons de disques. Après avoir signé chez Sony, les gallois continuent leur petit bonhomme de chemin dans le même style, confortant leur place de petits nouveaux sur lesquels on peut compter. Puis, au fil des années, Bullet for my Valentine a voulu faire du Metalcore, un genre plus « facile » à faire, avec des inserts popisants. Il en a résulté Gravity.

Ce sixième album studio pour le groupe fut une terrible douche froide. Aucun solo de guitare, un chant souvent transformé et un aspect technique aux oubliettes. Bref, on semblait avoir perdu les gallois une bonne fois pour toute, mais c’était sans compter la pugnacité de Matt Tuck, le chanteur et guitariste rythmique, ainsi que Michael Padget, le guitariste soliste. Trois ans plus tard sort alors un album éponyme, qui continue dans le Metalcore, mais qui a l’intelligence de revenir à quelques fondamentaux au niveau de la gratte, offrant ainsi ce qui manquait à Gravity, des passages plus techniques, et une rage qui semble revenir sur le devant de la scène. Ce septième album signe alors un joli retour en force, même si l’on regrette amèrement les débuts du groupe, bien plus inspiré et inspirant (mais ça, c’est une question de goût).

Le skeud débute avec Parasite, et il pourrait presque se voir comme une réponse à tous les détracteurs du groupe depuis quelques années, depuis leur changement de style. En effet, le morceau commence avec des extraits des tubes précédents du groupe, avant que Matt Tuck lâche un « You’re fucking parasite ». Par la suite, le titre coche toutes les cases du Metalcore, avec de gros riffs velus et un refrain en chant clair qui reste bien catchy. Rien d’exceptionnel, si ce n’est une colère qui prend les tripes et une énergie qui semble être revenue dans le groupe. Knives va poursuivre cette belle lancée, avec un schéma structurel similaire et un gros break en milieu/fin de morceau qui balance sévèrement la sauce. Si Michael Padget reste encore un peu en retrait sur ce titre, on le retrouvera par la suite, pour notre plus grand plaisir.

On sent que ce début est là pour montrer que le groupe est de retour avec un son plus pur et une violence plus prégnante. My Reverie pourrait presque faire partie de ces titres qui évoquent le passé du groupe, tant il pioche parfois dans le Thrash, notamment dans ses couplets. On regrettera cependant les modulations vocales, qui sont vraiment moches, et inutilisables lors de concert. Un problème assez redondant de toute façon avec Bullet for my Valentine. No Happy Ever After sera un titre ultra puissant, très nerveux, où la lourdeur donne simplement envie de se déboîter la nuque. Une preuve de plus, si besoin l’en était, que le groupe nous revient avec une hargne décuplée. Puis Can’t Escape the Waves sera en deçà du reste, la faute à un mid-tempo pas toujours pertinent. Et même si ça reste un bon titre, il fait pâle figure face au reste.

Bastards aura un statut assez particulier. Il faut dire que le titre joue sur plusieurs tableaux, avec un chant crié mais en fond, en retrait par rapport au reste, et il se veut fédérateur mais manque d’une épaisseur dans les arrangements et la production. C’est dommage car on sent que le morceau peut mettre le feu aux poudres. Rainbow Veins fait partie de ces morceaux sympathiques mais qui ne restent pas en tête. Heureusement, Shatter vient taper un grand coup, avec une violence décuplée et une envie de mettre des tartes dans la tronche. Chose confirmée avec Paralysed, qui envoie la sauce, sans trop se poser de question. Puis le groupe conclut son effort avec Death by a Thousand Cuts, un son Metalcore classique, mais qui fait le taf et donne envie d’y retourner, ce qui est plutôt bon signe.

Au final, ce septième album pour Bullet for my Valentine peut se voir comme une synthèse de tous les genres qu’à embrasser le groupe depuis le début de sa carrière. Si le Metalcore prédomine, on retrouve tout de même certaines incursions dans le Thrash, et le guitariste semble avoir retrouver ses doigts pour placer quelques jolis solos, ce qui manquait cruellement au précédent album. Bref, les gallois sont bel et bien de retour, et on espère qu’ils garderont cette niaque un bon bout de temps.

  • Parasite
  • Knives
  • My Reverie
  • No Happy Ever After
  • Can’t Escape the Waves
  • Bastards
  • Rainbow Veins
  • Shatter
  • Paralysed
  • Death by a Thousand Cuts

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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