novembre 2, 2024

The Bear Saison 3

D’Après une Idée de : Christopher Storer

Avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri, Lionel Boyce

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Carmen « Carmy » Berzatto, Sydney Adamu et Richard « Richie » Jerimovich ont réussi à transformer leur sandwicherie, The Bear, en établissement gastronomique, et tentent désormais de le faire tourner, un combat quotidien quasiment perdu d’avance dans le secteur de la restauration. Carmy s’épuise de plus en plus au travail et se montre hyper exigeant envers son équipe, qui fait de son mieux pour répondre à ses attentes.

Avis :

Il est des séries dont le sujet principal ne nous intéresse pas, et pourtant, on rentre dedans dès le premier épisode. C’est un peu ce qu’il s’est passé avec The Bear, série qui évoque l’histoire d’une sandwicherie reprise par un chef de cuisine, et qui décide d’en faire un restaurant gastronomique en l’honneur de son cousin décédé. Fort d’un montage exemplaire, d’un rythme ultra soutenu et d’un casting impressionnant, The Bear s’est imposé dès sa première saison, et continue aujourd’hui à rafler des prix aux Emmy Awards, lui permettant alors d’asseoir une certaine stature. Et cette troisième saison ne va pas déroger à la règle, continuant à explorer tous les personnages de ce restaurant, et abordant de nouveaux thèmes comme la pression et la maladie mentale.

Le premier épisode nous met directement dans le bain. Il s’agit d’une sorte de résumé des deux premières saisons, de ce qu’a fait Carmy auprès de sa petite amie et c’est au niveau du montage que l’on aura une vraie innovation. L’épisode dure plus de quarante minutes, et il est porté par une musique lancinante qui ne cesse qu’à quelques reprises pour exprimer une paire de dialogues. Le choix est audacieux, mais il démontre tout le talent de Christopher Storer pour raconter cette histoire, qui semble banale, mais qui est portée par des personnages attachants et humains. Après cet épisode particulier, on va attaquer un certain rythme de croisière, où l’on retrouve des épisodes plus courts, plus concis, mais qui ont une importance capitale, puisqu’ils creusent certains personnages du restaurant, leur vécu et leur ressenti.

Et comme d’habitude, The Bear est une série qui se focalise surtout sur l’humain et les sentiments. L’épisode qui est uniquement centré sur le passé de Tina, de comment elle a rencontré le cousin de Carmy pour rentrer dans ce restaurant, est tout simplement bouleversant. Il est d’une simplicité déconcertante, mais il permet de donner de l’épaisseur à cette femme qui combat la misère et refuse de ne pas trouver de travail. En plus de creuser le personnage, on a aussi un regard acerbe sur le monde du travail, sur le fait que les entreprises n’emploient plus les séniors, et que parfois, le côté humain disparait au profit d’une robotisation des contacts. Bien évidemment, ce qui importe vraiment aussi, c’est Carmy et comment, petit à petit, il se délite et perd pied en gérant son restaurant, devenant alors l’alter ego de son pire cauchemar.

Chaque épisode évoque un petit peu le décalage du personnage, qui devient toxique avec tout le monde, que ce soit son cousin avec qui il ne communique quasiment plus, sa mère qu’il évite ou encore ses chefs qu’il « maltraite » en leur mettant une pression de zinzin. De plus, il subit une pression folle à cause d’un critique gastronomique dont l’article est attendu comme le messie, car si la note est mauvaise, il devra fermer la boutique, chose qu’il ne veut absolument pas. Que faire alors pour garder les pieds sur terre alors que tout nous tend, tout nous stresse et que l’on a quasiment aucune accroche à côté de son travail ? Des thèmes forts et intéressants qui, en plus, peuvent se targuer d’être totalement crédibles.

Et puis la série pointe du doigt deux autres personnages qui sont plutôt troubles, la mère de Carmy et son amie avec qui il cuisine et dont il veut qu’elle devienne son associée. Pour cette dernière, il y a un vrai travail sur la pression et le bien-être. Elle hésite car on lui propose un autre boulot dans un restaurant concurrent, et elle voit la pression que lui met Carmy, son attitude qui parfois dépasse les bornes, ou encore son côté maniaque à faire et refaire un plat pour qu’il soit parfois. Elle regrette aussi ses prises de position, puisqu’il gère le restaurant tout seul et ne prend pas en considération ses idées à elle. Bref, on sent qu’il va y avoir un conflit d’intérêt et c’est très intéressant, ajoutant de la tension à l’ensemble.

Et puis il y a la mère de Carmy, jouée par Jamie Lee Curtis, et elle tient un épisode sur ses épaules, lorsqu’elle accompagne sa fille à la maternité et l’aide à passer les contractions. Alors qu’elle est considérée comme une folle, elle va dévoiler tout ses bons côtés, et montrer qu’elle est une mère aimante, un peu zinzin certes, mais qu’elle aime plus que tout ses enfants, et souffre finalement de ne pas être aimée autant en retour. L’actrice est formidable, et il est difficile de retenir ses larmes lors de cet épisode.

Enfin, outre l’aspect dramatique de la série, il ne faut pas oublier qu’a elle des aspects comiques, notamment avec les frères Fak, qui sont les réparateurs de service, et qui sont d’une bêtise hilarante. Ils sont eux-aussi touchants dans leur façon de faire, voulant toujours arrondir les angles, aider et trouver tous les moyens possibles pour que la famille tienne le coup. Leurs réflexions sont souvent à côté de la plaque, mais ils gardent ce côté bon enfant, et ils sont profondément gentils. D’ailleurs, John Cena fera une apparition remarquée dans la série dans la peau de l’un de ces frères, complètement maboul.

Au final, cette troisième saison de The Bear est une fois de plus une belle réussite. Elle continue d’explorer ses personnages, les rendant plus complexes et plus attachants, à travers des récits de vie simples et crédibles. La série gagne aussi des galons dans sa mise en scène, sans fioriture, proche des corps, et elle est portée par un montage dynamique qui sait aussi se servir de la musique pour dynamiter l’ensemble. Bref, rares sont les séries qui vont d’excellence en excellence à travers les saisons, mais c’est bien ce qui se passe avec The Bear.

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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