avril 30, 2025

After – Fallait pas Mettre en Boîte

De : Anthony Lapia

Avec Louise Chevillotte, Majd Mastoura, Natalia Wiszniewska, Killian Briot

Année : 2024

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Une nuit, un club techno. La jeunesse danse comme si demain n’existait pas, la musique emporte tout sur son passage. Quand Félicie rencontre Saïd, elle l’invite à poursuivre la soirée chez elle, en after.

Avis :

Anthony Lapia est un jeune réalisateur français dont « After » est le premier film. Ayant étudié aux Beaux-Arts de Paris, puis à la Fémis, il réalise d’abord un court-métrage, « Panda« , en 2014, avant de se consacrer dix ans à la production de courts-métrages. Puis de fil en aiguille, il se met à l’écriture et à la production d’un long-métrage. On le trouvera notamment en tant que producteur des acteurs de son film, et dont l’un est aussi réalisateur, dont Anthony Lapia a produit le court.

Sorti très discrètement, on pourrait même dire de « After » qu’il est sorti pour l’honneur, le premier film d’Anthony Lapia n’était pas vraiment prévu dans mon programme ciné, même si j’adore découvrir des premiers films. Mais voilà, ce jour-là, j’avais un trou en attendant d’aller voir un autre film bien plus tard, et il se trouve que « After » était le seul film que je pouvais voir. Je suis donc allé en salle sans rien en savoir, et j’en suis ressorti déçu. Ressemblant plus à un documentaire mal filmé qu’autre chose, proposant des personnages inintéressants dont on n’apprendra rien, « After » est un film qui propose un long, très, très, long moment de boite de nuit, où finalement, on n’y trouve aucun intérêt, et ça malgré une actrice que j’aime beaucoup, Louise Chevillotte.

« Anthony Lapia réussit l’ambiance de son film. »

Dans un club électro, quelque part à Paris. La jeunesse danse à fond, elle fait des rencontres, et se drogue par la même occasion. Ce soir-là ressemble à un autre soir que Félicie a passé en boite, à une exception prêt, ce soir-là Félicie rencontre Saïd, et alors que les autres dansent et continuent à discuter de rien, Félicie invite Saïd chez elle…

Et bien me voilà terriblement dubitatif, et surtout on ne peut plus embêté à la sortie de cet « After« . Petit truc perso, au milieu des années 2000, avec une bande d’amis, j’ai fréquenté tous les vendredis et samedis soirs une boite électro, et je me suis éclaté sur la piste de danse, ou mieux encore, sur les podiums, à bouger encore et encore, et de ce côté-là, Anthony Lapia réussit l’ambiance de son film. On peut même dire que sur certaines scènes, il m’a débloqué certains souvenirs, mais là, faire un film où il va être question de filmer des visages en gros plans, où il va être question de suivre des personnages qui ne parlent de rien, dont les discussions n’ont aucun intérêt, et plus loin encore, des personnages dont on ne sait rien et dont on n’apprendra rien, on a bien du mal à comprendre l’intérêt de filmer et raconter cela.

« Tout sonne faux, lourd, et surtout très ennuyant. »

Ne tenant aucun scénario, « After » est plus une plongée en boite de nuit qu’autre chose. Le film est pourtant très court, à peine une heure et dix minutes, et pourtant, il tient entre guillemets une vingtaine de personnages, et ces personnages en question ne balancent que des phrases ici et là, qui n’ont aucun intérêt. Alors bien sûr, il y a bien cette rencontre entre Félicie et Saïd, et ce départ de la boite, qui se pose comme un espoir de passer à autre chose, d’avoir une jolie rencontre, qui pourrait aller flirter dans la comédie romantique, ou alors dans le drame, avec un malentendu… Enfin, quelque chose qui serait intéressant à suivre, mais malheureusement, ce ne sera pas le cas et un peu comme ces non-personnages en boite, on se retrouve avec des non-personnages dans un appartement.

Alors ça se tourne autour sans jamais conclure, car finalement, tout ce petit monde va débattre le temps d’une scène sur l’avenir du monde, sur la politique, la manipulation des médias, sur les manifs, sur l’engagement, sur l’écologie… Bref, tout un tas de sujets qui, d’un coup, ont l’air d’être posé pour nous faire presque oublier qu’il n’y a rien dans ce film, si ce n’est des gens qui dansent, filmés en gros plan et qui ne parlent de rien.

Alors on reste là, les yeux écarquillés sans vraiment comprendre ce qui se passe, d’autant plus que le scénario s’épuisant, on se retrouve avec une panne d’électricité qui coupera court à toute discussion. Malheureusement pour nous, le drame continue avec les comédiens du film, car si les acteurs sont plutôt bons, lorsqu’ils discutent entre eux, en boite, à moitié défoncés, lorsqu’on se retrouve dans cet appartement, ce n’est pas la même musique. C’est bien simple, il n’y a pas une réplique qui est bien placée, et tout sonne faux, lourd, et surtout très ennuyant.

On retiendra alors de cet « After« , une BO électro/techno qui a de la tronche et des basses, une ambiance qui est bien foutue lorsque l’on est en boite, deux ou trois idées de mise en scène qui ont de la tronche, mais pour le reste, « After » est un film dont on ne comprend pas trop l’intérêt. C’est long, ça ne raconte rien, si ce n’est une ambiance, et c’est mal joué. En somme, celui-là, il peut aisément prétendre à entrer dans le Panthéon du plus mauvais de 2024 !

Note : 05/20

Par Cinéted

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