Auteur : Alexis Nesme
Editeur : Glénat
Genre : Aventure
Résumé :
Depuis que M. Peppermint est parti explorer une mystérieuse île au trésor, son épouse s’inquiète. Lui est-il arrivé malheur ? Voilà une occasion rêvée pour les détectives Mickey, Dingo et Donald de reprendre du service ! Première étape, monter leur bateau, fourni en kit ! Une nouvelle aventure pleine de rebondissements commence pour nos apprentis marins. Mais ce voyage ne sera pas sans danger ! Sans parler de Maître Ratineau et Pat qui, appâtés par le butin, suivent le trio à la trace… L’arrivée de tout ce petit monde sur l’île ne va rien arranger ! Le capitaine Mickey devra faire preuve de sang-froid et de courage pour continuer son enquête et motiver ses troupes. Plus ils s’enfoncent dans la jungle luxuriante, moins Donald est rassuré …Et si M. Peppermint n’était pas ici ? Perdus, loin de toute civilisation, les trois amis ne sont pas à l’abri d’un spectaculaire coup de théâtre…
Avis :
La collaboration entre les éditions Glénat et Disney souffle clairement le chaud et le froid. Outre le fait que l’on retrouve de « vieilles » histoires parues dans des Mickey Parade qui sont ici condensées, on a aussi des histoires originales qui peuvent sympathiques, mais qui bien souvent peinent à convaincre de par leur humour lourdaud ou carrément leur niaiserie. Et au milieu de tout ce ramdam, il y a eu Horrifikland, une excellente surprise où Mickey, Dingo et Donald sont des détectives privés et doivent investiguer dans un parc d’attractions abandonné dont le thème était l’horreur. Bourrée de références, cette bande-dessinée signée Lewis Trondheim et Alexis Nesme fait partie des meilleures histoires de la collection. De ce fait, c’est Alexis Nesme tout seul qui prend les rênes de la suite avec Terror-Island.
On retrouve donc les mêmes personnages, toujours détectives, et qui vont devoir mener une enquête pour Mme Peppermint, la gérante du parc d’attractions. Sauf que cette fois-ci, ils partent non pas à la recherche de son chat, mais plutôt de son mari, qui a soi-disant disparu au milieu de l’océan, sur une île, à la recherche d’un crâne de cristal. Le trio embarque donc sur les flots, et va se retrouver confronté une fois de plus à un certain Pat Hibulaire et maître Ratineau. Bref, c’est relativement simple à suivre, et surtout, on suit les traces du précédent tome, sauf que l’on remplace ici les attractions horrifiques par des lieux emblématiques d’une île tropicale qui fut peuplée par un peuple aborigène.
D’un point de vue purement scénaristique, il n’y a rien de bien neuf. Le premier chapitre pose les bases de la recherche. Le deuxième se déroule en mer avec la recherche de cette fameuse île et présente les méchants. La troisième se passe sur l’île en mode aventure et dangers. Puis la quatrième est une conclusion qui essaye de jouer la carte de la surprise. On a donc une narration classique qui ne pose pas vraiment d’enjeux intéressants, ou tout du moins très forts. Ici, ce n’est pas tellement le fond qui prévaut, mais plutôt la forme et les aventures qui subissent les personnages. Des personnages qui restent dans leur zone de confort, avec un Donald peureux, un Dingo insouciant et un Mickey qui mène l’enquête sans voir ce qui se passe vraiment autour de lui.
La véritable plus-value de Terror-Island est tout simplement son graphisme. Alexis Nesme possède une plume qui est vraiment à lui, et il va se lâcher complètement sur ce tome. Si on retrouve des enluminures à chaque début de chapitre, comme pour le précédent tome, on va avoir quelque chose de plus coloré, de plus chatoyant et de plus impressionnant. Il y a de nombreuses double-planches qui présentes des éléments visuellement intéressants, comme un labyrinthe ou encore un chemin en forêt. Cela a le mérite de varier les sens de lecture, mais aussi de piocher dans de nombreuses références du neuvième art. Il n’est pas anodin de se dire que ça ressemble à la BD Les Trois Chemins, scénarisée par un certain… Lewis Trondheim.
Et puis il est difficile de ne pas succomber aux nombreuses références et clins d’œil cinématographiques. Si l’on pense immédiatement à Indiana Jones avec cette île sauvage, son peuple étrange et ses boulets qui dévalent, on trouvera aussi d’autres liens. Notamment avec King Kong, puisqu’ici un grand gorille va faire son apparition (ainsi que de petits singes au mauvais caractère), mais on peut évoquer Les Goonies, Benjamin Gates ou encore Le Diamant du Nil. Toutes ses références se retrouvent au sein d’un récit simple, mais qui ne s’arrête pas une seule seconde. Le rythme est effréné, ce qui fait que la BD se lit comme du petit lait, et qu’il est bien difficile de s’arrêter et de ne pas la lire d’une traite.
Au final, Terror-Island est, comme son aîné, une très bonne surprise. Certes, on n’est pas dans un chef-d’œuvre du genre, notamment à cause de son manque de fond, mais d’un point de vue visuel, c’est un vrai régal. Et même si la narration demeure classique, on fait face à un rythme hyper soutenu, avec des personnages attachants, ce qui fait que l’on passe un excellent moment de lecture, fort plaisant, nous ramenant à une enfance qui n’est finalement pas si loin. Enfin, je crois.
Note : 15/20
Par AqME