Titre Original : Talchul : Project Silence
De : Kim Tae-Gon
Avec Sun-Kyun Lee, Ji-Hoon Ju, Hee-Won Kim, Seong-Kun Mun
Année : 2024
Pays : Corée du Sud
Genre : Fantastique, Horreur, Action, Thriller
Résumé :
Le brouillard cause un gigantesque accident sur un pont. Alors que celui-ci menace de s’effondrer, des bêtes inconnues se retrouvent libérées au milieu des survivants.
Avis :
La Corée du Sud est un pays qui regorge de metteurs en scène qui ont de sacrées envies de cinéma. Depuis une bonne quinzaine d’années, le cinéma coréen a le vent en poupe, et ces auteurs ne cessent de proposer toujours plus de concepts pour le septième art. Kim Tae-gon est un réalisateur qui débute sa carrière au milieu des années 2000. Après des études de cinéma contre l’avis de ses parents, et à force de travail et de rencontres, en 2008, il présente « The Pot« , un thriller horrifique, et le film se fait joliment remarquer, ce qui lui offre plusieurs portes. Dès lors, Kim Tae-gon est régulier, avec un film tous les quatre ans environ.
« Project Silence » est le quatrième film du réalisateur, et c’est aussi le premier qui arrive jusque dans nos salles de cinéma. Pour ce film, Kim Tae-gon avait l’envie de réinventer le film catastrophe, alors pour cela, il s’est joliment entouré, et il nous livre un film concept où il va être question d’un carambolage sur un pont, d’un chien dressé pour tuer l’homme, et un survival pour plusieurs personnages, avant que le pont en question ne s’écroule. Prenant, dynamique, orignal tout en respectant les codes du film catastrophe, si parfois « Project Silence » part trop loin dans son projet justement, il n’en reste pas moins un divertissement sympathique, qui sait tenir son spectateur d’un bout à l’autre.
« Ce scénario est parfois loin d’être subtil. »
Un brouillard très dense provoque un immense carambolage sur un pont près de Séoul. S’il n’y a que des blessés légers, très vite, la situation va être hors de contrôle, car au milieu de cet accident se trouvait un convoi militaire qui transportait des chiens clonés et modifiés, qui sont de nouvelles armes pour l’armée. Malheureusement, la meute s’est échappée, et très vite, les chiens se mettent à dévorer les automobilistes. Au milieu du chaos, Jung-won, un père de famille, va essayer de sauver sa fille, puis un groupe de survivants, et plus largement la carrière politique d’un président du pays …
Le cinéma coréen est de retour dans nos salles de cinéma, avec un bon concept, puisqu’il nous offre un survival sur un pont. Il fallait avoir l’idée et comme ça, elle est loin d’être évidente. Un carambolage sur un pont et une impossibilité de fuir d’un côté comme de l’autre, et au milieu de ce dernier, au milieu des carcasses de voitures encastrées les unes dans les autres, un projet militaire qui tourne à la catastrophe. Voilà globalement l’idée assez terrible de Kim Tae-gon qui va s’amuser à prendre les codes du film catastrophe pour l’emmener autre part.
D’ordinaire, j’aime commencer avec les bons côtés du film, et bien que j’aie apprécié le spectacle, c’est tout d’abord ses défauts et grosseurs qui me viennent en tête. La première chose qui arrive, c’est le fait que son scénario est parfois loin d’être subtil, et lorsqu’il va creuser du côté de ses molosses dévoreurs d’humains, on peut même dire que le film s’aventure dans le ridicule. Il y a quelques ficelles qui vont être tirées qui prêtent franchement à sourire, notamment le côté vengeur. Là, pour le coup, réalisateur et scénariste partent trop loin pour que l’on y croit totalement. L’autre élément qui vient en tête aussi, c’est l’idée d’avoir fait des chiens en CGI. On ne voit que ça, et c’est aussi agaçant qu’ils sont plutôt mal fichus, et au-delà de ça, l’idée de montrer des émotions avec ces chiens, c’est cheap au possible.
« »Project Silence » donne de bons rebondissements, et s’amuse avec les genres de cinéma. »
Heureusement, tout cela est compensé par d’autres très bons éléments que « Project Silence » est capable d’offrir, comme ce survival qui arrive à tenir sa ligne et son suspens d’un bout à l’autre. Puis avec ça, le scénario est bien foutu, offrant pas mal d’accroches avec des personnages. Personnages qui sont d’ailleurs tous divers, même s’il y a tout de même un côté prévisible. Très vite, on sait qui va s’en sortir, et c’est exactement ce qui va se passer. Toujours du côté du scénario, « Project Silence » donne de bons rebondissements, et s’amuse avec les genres de cinéma, passant du drame humain au film d’action qui va avoir un côté horreur avec ces chiens qui ont décidé d’en finir avec la race humaine, enfin du moins sur ce pont, sans oublier les injections de comédie qui sont les bienvenues.
Autre bonne idée qui fonctionne bien, c’est le piège en lui-même. Là, comme ça, on aurait tendance à se dire que s’échapper d’un pont, c’est assez simple, il suffit de fuir d’un côté ou de l’autre, mais le scénario complexifie cela, et ça fonctionne bien. Enfin, « Project Silence« , dans son fond, est aussi un film qui arrive à se faire plus sérieux, en s’aventurant dans une critique de la politique, et des politiques qui parfois sont prêt à des sacrifices pour sauver leur carrière. Puis avec ça, malgré le côté cheap autour de l’histoire des chiens, il y a un côté critique de l’être humain capable d’horreurs pour toujours plus inventer de quoi se protéger.
Si l’on ajoute à cela un parterre d’acteurs excellents desquels survole le regretté Lee Sun-kyun, on peut dire que « Project Silence » est un bon petit film. Un film qui tient le côté catastrophe, et un survival qui a de bonnes idées, même si, comme je le disais dans son projet, il part un peu trop loin et franchit parfois les frontières du ridicule. Mais bon, lorsque l’on fait la conjugaison de tout cela, le film fonctionne et divertit, offrant finalement quelque chose d’original, et ça, c’est déjà pas mal du tout.
Note : 13/20
Par Cinéted