De : Ti West
Avec Mia Goth, Elizabeth Debicki, Moses Sumney, Giancarlo Esposito
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Los Angeles, dans les années 80. Star de films pour adultes et aspirante actrice, Maxine Minx décroche enfin le rôle de ses rêves. Mais alors qu’un mystérieux tueur traque les starlettes d’Hollywood, des indices sanglants menacent de dévoiler le sombre passé de Maxine.
Avis :
Réalisateur de film d’horreur, Ti West se fait un petit nom et une réputation. Alors qu’il a déjà une carrière derrière lui en tant que producteur, comédien, scénariste et réalisateur, en 2022, il sort « X« , un petit film d’horreur qui va faire parler de lui. Puis moins d’un an après, il propose « Pearl » qui est alors le préquel de « X« . Et si « X » était sympathique, « Pearl » s’impose pour beaucoup. Il faut dire que raconter les origines et la psychologie de sa tueuse était une bonne idée. Puis l’idée de faire un film étrangement lumineux pour une histoire aussi terrible marque.
Ne perdant pas de temps, moins d’un an après (encore une fois), Ti West nous raconte cette fois-ci ce qui va arriver par la suite à Maxine, qui est la seule survivante de « X« . Plaçant sa trame sept ans après les événements du premier film, « MaXXXine » nous invite dans les années 80 pour y suivre une jeune femme, petite star du porno, qui se rêve actrice de cinéma, et plus largement qui se rêve célèbre. « MaXXXine » est un film qui se pose comme une bonne petite série B d’horreur, avec ce qu’il faut d’enquête, de mystères, de meurtres et de personnages hauts en couleurs pour nous tenir avec curiosité. Amusant, nostalgique avec sa plongée dans les années 80, et encore une fois tenu par une Mia Goth incroyable, si « MaXXXine » n’est pas aussi réussi que « Pearl« , il se pose toutefois comme un bon petit film plaisant et frissonnant à suivre.
« »MaXXXine » est un film qui respire l’amour des séries B d’horreur. »
Hollywood, 1985, Maxine, presque la trentaine, a une jolie petite réputation dans l’industrie du porno. Mais Maxine rêve de plus, et c’est pourquoi elle passe des castings pour du cinéma dit traditionnel. Puis ce jour-là, la chance et son audace lui sourient, car elle décroche le premier rôle de « La puritaine 2 », un film d’horreur dont le premier a trouvé une certaine renommée. Alors qu’elle est sur le point de réaliser son rêve, des amis à elle commencent à se faire tuer par ce qui pourrait bien être le tueur en série dont le tout Hollywood parle… Ou bien est-il plus vicieux encore ?
Il a le vent en poupe Ti West, et avec cet engouement, voici qu’il livre le dernier épisode de ce qui est désormais une trilogie. Après le début du siècle dernier avec « Pearl« , voici que l’on fait un bond gigantesque pour atterrir dans les années 80, et la première chose qui frappe avec « MaXXXine« , c’est son amour de ces années-là. En plaçant son intrigue dans le Hollywood des années 80, Ti West rend un bel hommage à ces années-là, mais aussi et surtout, il rend hommage au cinéma d’horreur de ces années. Alors que dans son intrigue, un tueur en série sévit et laisse pas mal de victimes derrière lui, ce qui donne lieu à pas mal de petites scènes sympathiquement gores et violentes, il y a quelque chose dans la mise en scène de Ti West qui renvoie au cinéma de ces années-là.
Chaque plan, chaque séquence, et même dans ses choix, ou encore dans les lieux par lesquels l’intrigue passe, « MaXXXine » est un film qui respire l’amour des séries B d’horreur. De plus, avec ça, « MaXXXine » est aussi un film qui prend plaisir à travers son intrigue à s’en prendre à l’American Dream, au patriarcat, et il amoche aussi le puritanisme si précieux à l’Amérique profonde. D’ailleurs, l’idée même de ce troisième volet, et les motivations de son tueur, sont intéressantes.
« »MaXXXine » manque peut-être un peu de caractère. »
Après, si d’un côté, l’intrigue est bonne, si la réalisation de Ti West a du cachet, face à « Pearl« , « MaXXXine » manque peut-être un peu de caractère, et laisse parfois la sensation de bien trop s’appuyer sur la période et la nostalgie qui va avec, pour faire battre nos cœurs à plein régime. De plus, du côté de l’enquête policière, la représentation de la police prête à sourire, avec des interprétations qui, si elles peuvent amuser, sont aussi loin d’être convaincantes. Tout comme le personnage du privé qui offre à Kevin Bacon un sacré cabotinage. Mais bon, face au reste du film, et à ses bonnes idées et autres qualités, finalement, ces petits défauts font grise mine et s’oublient, ou plutôt, un peu comme les films de cette période-là, ils se laissent accepter.
Puis enfin, comme pour les deux premiers, « MaXXXine » est un film qui la chance d’avoir Mia Goth, et l’actrice est encore une fois très forte, et ça, dans tous les sens du terme. Terrible, parfois terrifiante, d’autres fois badass, et parfois même involontairement drôle, Mia Goth est tout simplement formidable.
« MaXXXine« , entre ses qualités et ses défauts, se pose comme une bonne petite série B, qui se laisse suivre avec intérêt, intrigue, et même de la fascination grâce à son actrice principale qui est encore une fois démente. S’il fait moins fort que « Pearl« , « MaXXXine » fait toutefois mieux que « X« , de par ses thématiques et les motivations de son tueur. Et si j’élargis l’objectif, cette trilogie érotico-porno, sous le signe de l’envie de paillettes et de projecteurs braqués sur soi, nous fait passer un bon petit moment de cinéma, et au-delà de ça, place Ti West et son actrice sous le feu des projecteurs, et franchement, on a très envie de les revoir.
Note : 14,5/20
Par Cinéted