septembre 17, 2024

Stargate – La Porte des Étoiles – Emmerich à son Meilleur

De : Roland Emmerich

Avec Kurt Russell, James Spader, Viveca Lindfors, Jaye Davidson

Année : 1994

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

En 1994, Daniel Jackson, jeune égyptologue de génie, résout enfin l’énigme du gigantesque anneau de pierre et d’acier découvert en 1928 sur le site de la grande pyramide de Gizeh. Un nouveau monde s’ouvre alors…

Avis :

De nombreux réalisateurs ont des domaines, des genres, de prédilection. Si certains tombent facilement dans l’horreur pour ne jamais en sortir, d’autres iront plutôt vers la comédie, ou encore vers la science-fiction. Et c’est le cas de Roland Emmerich, le plus allemand de tous les cinéastes américains. Il commence véritablement sa carrière au début des années 80, en Allemagne, et il s’intéresse très rapidement à la science-fiction. Avec Le Principe de l’Arche de Noé, Joey ou encore Moon 44, Emmerich démontre un intérêt certain pour ce genre, dans lequel il va se spécialiser. Il tape alors dans l’œil des américains, qui vont lui filer les clés du premier Universal Soldier, avant de diriger le film qui nous intéresse entre ces lignes, Stargate. Film qui aura son succès, au point de donner lieu à plusieurs séries dérivées, dont la célèbre Stargate SG-1 avec Richard Dean Anderson.

Le risque avec les films de science-fiction qui commencent à prendre de l’âge, c’est la qualité des effets spéciaux, qui peuvent en rebuter plus d’un. Mais ce n’est pas tout, on peut aussi tomber sur des scénarios ubuesques qui sont relativement désuets. Est-ce le cas ici ? Pas du tout. Le film débute comme un film d’aventure, avec une découverte au pied de la pyramide de Gizeh. Bien des années plus tard, une vieille femme vient voir un égyptologue dont tout le monde se moque, car il estime que les pyramides sont bien plus anciennes que les égyptiens. Elle l’embauche pour résoudre le mystère de la porte des étoiles, et lorsqu’il trouve comment ouvrir le passage, il va alors découvrir une autre planète, qui est sous le joug d’un extraterrestre despotique. Au-delà du simple film de SF, Stargate propose du fond qui peut se projeter sur notre société.

« Roland Emmerich a su insuffler une dimension sociétale dans la population « extraterrestre ». »

Ce qui fait clairement la force de cette histoire, c’est que Roland Emmerich a su insuffler une dimension sociétale dans la population « extraterrestre ». Une population humaine, mais qui est sous la tyrannie d’un alien maîtrisant des technologies qui dépassent l’entendement. Le film évoque rapidement cette idée, mettant alors nos « héros » dans une position de sauveurs christiques, qui vont devoir composer avec des villageois archaïques et une poignée de soldats. Bien évidemment, difficile de ne pas y voir une comparaison avec certains pays de notre planète, qui sous soumis à des dirigeants despotiques et violents. C’est là tout l’intérêt du film qui outrepasse son simple postulat de départ, et se sert de la science-fiction pour imposer un cadre relativement malin. Car oui, le fait d’utiliser la mythologie égyptienne est un plus indéniable pour la qualité intrinsèque du long-métrage.

Si on sait aujourd’hui que Roland Emmerich est un adepte des théories du complot en tout genre, il n’en demeure pas moins qu’avec ce film, il délivre une vision presque drôle de la mythologie et suppute que cela pourrait provenir d’une intelligence supérieure extraterrestre. Cela donne une atmosphère particulière au film, mais surtout, pour l’époque, c’est innovant et plutôt malin, se démarquant alors des autres films de science-fiction. L’univers est si riche qu’il n’est pas étonnant de retrouver des séries dérivées qui s’appuieront sur d’autres portes des étoiles, et d’autres populations qui prennent la mythologie égyptienne comme précepte. Et Stargate possède un autre atout dans sa manche, ses effets spéciaux qui n’ont pas trop vieilli, rajoutant aujourd’hui un certain cachet au film, que ce soit dans la décoration, l’environnement global ou encore cette volonté de fusionner l’Egypte antique avec la SF.

« Un autre point fort pour ce film, les personnages. »

Un autre point fort pour ce film, les personnages. Très clairement, ils ne sont que deux personnages principaux, Daniel l’égyptologue et le colonel O’Neil, mais leurs différences vont permettre de créer une sorte de cohésion à l’ensemble. Ils seront obligés de coopérer pour réussir dans leur mission, et chacun va apporter à l’autre. En premier lieu, on va s’attarder sur le militaire, que l’on retrouve dans sa maison, faisant le deuil de son fils, qui s’est tué par accident avec une arme à feu. Le personnage est un écorché vif, il ne veut plus laisser aucune émotion transparaître, mais il va se rendre compte de son erreur en aidant les villageois, retrouvant alors foi en l’humanité et en sa propre vie. Daniel sera tout aussi touchant, mais dans un autre registre, trouvant alors l’amour et des gens qui l’aiment pour ce qu’il est.

La réussite de ces deux protagonistes revient aux deux acteurs principaux qui sont vraiment très bons. Kurt Russell est très touchant dans sa simplicité, évoluant au fur et à mesure de l’histoire, se prenant d’affection pour un jeune adolescent qui lui fait penser à son fils. Il tient son personnage à bout de bras sans en faire des caisses. Et James Spader est tout aussi bon en égyptologue passionné, au bord de la faillite, mais qui va trouver un nouveau souffle sur cette nouvelle planète. Si on peut reprocher au film un manque flagrant de seconds couteaux marquants, ils ne sont pas vraiment nécessaires au bon déroulement de l’histoire, même si on peut être ému par la jeune femme qui tombe amoureuse de Daniel, ou encore par ce méchant très méchant, qui ne laisse aucun doute planer sur ses viles intentions.

Au final, Stargate – La Porte des Etoiles est un film de science-fiction réussi et qui résiste relativement bien aux affres du temps. Avec son scénario original, qui entremêle problème de société et exploration spatiale, ses deux personnages très empathiques et ses deux acteurs investis, ainsi que sa mise en scène ludique et plaisante, Roland Emmerich réalise un excellent film, qui ne part pas en eau de boudin au bout d’une heure. Et en prime, le film jouit aussi d’une bande originale d’excellente facture. Bref, Stargate est résolument un long-métrage de science-fiction plaisant et dont il est toujours bon de se souvenir.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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