septembre 16, 2024

Loudness – Rise to Glory

Avis :

Depuis quelques années maintenant, on voit de plus en plus d’anciens groupe de Heavy revenir en très grande forme et faire la nique aux petits jeunes qui essayent de se faire un nom dans le sous-genre. On peut citer Judas Priest, ou encore Saxon, mais il faut aussi compter sur les japonais de chez Loudness. Fondé en 1981, le line-up n’a pas beaucoup bougé, et c’est avec une régularité impressionnante que le groupe a sorti une pléthore d’albums depuis ses débuts. C’est bien simple, Rise to Glory, qui nous préoccupe entre ces lignes, sorti en 2018, est le trentième opus de la formation nippone. Alors on pourrait croire que la lassitude a fait son chemin, et que le groupe n’a plus rien à raconter, et pourtant, à l’écoute de cet effort, on reste ébahi devant tant d’innovations et de recherches pour fournir quelque chose d’unique.

Le skeud débute avec une introduction qui pose les bases d’un Heavy qui ne sera pas comme tous les autres. En effet, 8118 semble discordant, pourrait parfaitement s’intégrer dans une bande originale de film, et pourtant, il pose une ambiance étrange, lourde et intrigante. Soul on Fire propose de partir sur le même ressenti, qui va vite se transformer en un Heavy solide et percutant. Les riffs se font plus clairs, la mélodie est intéressante, avec un chant en anglais mais qui garde des inflexions asiatiques. C’est bien simple, Loudness a réussi à garder son identité malgré son changement de dialecte (un choix qui fut fait au milieu des années 80, lorsque le groupe a trouvé un label américain pour sortir des frontières de son pays). Si le morceau est assez classique dans sa construction, il n’en demeure pas moins efficace.

Il va en être de même avec I’m Still Alive, beaucoup plus court et concis, mais qui propose une vraie dynamique puissante et véloce. Le groupe affiche des riffs plus lourds et démontre qu’il en a sous le pied. Un constat que l’on fera avec Go for Broke, qui fait étalage de plus de technique, tout en reniant pas son aspect plus rugueux, ou tout du moins plus Heavy. Et si on peut reprocher un peu aux japonais de cocher un cahier des charges trop classique, force est de constater que ça fonctionne et que le résultat est fort satisfaisant. Et quand on parle de cases à cocher, Until I see the Light rentre dans cette catégorie, puisqu’il s’agit d’une sorte de ballade, un immanquable pour tout album de Heavy qui se respecte (sauf si on veut caser les codes et les attentes).

The Voice viendra un peu plus nous secouer, avec un démarrage plus Hard Rock que Heavy, arborant un rythme plus lent, tout en gardant un joli riff. Cependant, les couplets en mid-tempo ralentissent trop le titre pour en faire un morceau phare. C’est dommage car il y a de bonnes choses là-dedans. Heureusement, Massive Tornado vient nous frapper derrière la tête pour nous rappeler que les nippons ne sont pas là pour rigoler non plus. Rapide, rude et percutant, le titre n’est pas usurpé car on se retrouve avec quelque chose de massif et qui emporte tout sur son passage. On en regrette presque que les autres morceaux ne soient pas de cet acabit. Et on peut coupler cela avec Kama Sutra, un titre instrumental et expérimental plutôt intéressant et qui permet de faire une petite pause avant la reprise.

Débute alors Rise to Glory, où l’on aurait pu s’entendre à un gros morceau, puisqu’il s’agit du nom de l’album, mais ça reste un titre assez commun, Heavy dans l’âme, mais qui manque un peu d’identité. Surtout au sein d’un album qui possède des titres plus intéressants. Why and for Whom va redresser la barre avec un excellent moment où les solos se succèdent pour fournir un morceau riche et ultra dense pendant plus de six minutes. No Limits sera du même acabit, même s’il lui manquera ce petit supplément qui fait le charme de Loudness. Enfin, Rain clôture l’album de façon maline, entre ballade et passages plus fulgurants, plus violents. On pourrait presque croire que le chanteur singe un peu Mr. Shadows de Avenged Sevenfold sur certains passages, ce qui est assez drôle. Et pour la version de luxe, Let’s All Rock termine une écoute fort sympathique.

Au final, Rise to Glory, trentième album de Loudness, est un excellent moment et montre par la même occasion qu’après plus de quarante ans de carrière, les japonais sont toujours en grande forme. Si l’on peut imputer à l’album d’avoir quelques morceaux génériques et trop classiques, on reste tout de même dans le haut du panier du Heavy, pour un groupe légendaire qui se fait plus surprenant et innovant que bons nombres de groupes plus jeunes.

  • 8118
  • Soul on Fire
  • I’m Still Alive
  • Go for Broke
  • Until I See the Light
  • The Voice
  • Massive Tornado
  • Kama Sutra
  • Rise to Glory
  • Why and for Whom
  • No Limits
  • Rain
  • Let’s All Rock (Bonus Track)

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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