A la Poursuite de l’Atlantide – Andy McDermott

Auteur : Andy McDermott

Editeur : Bragelonne

Genre : Thriller, Aventure

Résumé :

Depuis la nuit des temps, la cité engloutie de l’Atlantide fascine les esprits. Nina Wilde, une jeune archéologue new-yorkaise, le sait mieux que personne : ses parents, morts en mission au Tibet, ont donné leur vie pour la trouver. Après des années de recherches, Nina est parvenue à localiser l’Atlantide. Hélas, elle est désavouée par ses pairs. Alors, quand le célèbre mécène Kristian Frost propose de financer son expédition, elle saisit sa chance. En compagnie d’Eddie Chase, un ancien agent des services secrets britanniques, et de la sublime Kari, la fille de Frost, elle s’embarque dans une folle aventure archéologique. Mais le sinistre Giovanni Qobras a juré de trouver l’Atlantide avant elle et de s’emparer du secret qu’elle recèle depuis plus de onze mille ans… Une course poursuite s’engage pour le salut de l’humanité. Ce secret, en effet, ne doit pas tomber entre de mauvaises mains…De l’Iran au Brésil, des fonds de l’océan aux sommets de l’Himalaya, la quête de l’Atlantide mène à tout. A la mort, à l’amour… aux mystères les mieux protégés !

Avis :

L’Atlantide s’avance comme l’un des mythes les plus universels et insaisissables de l’histoire de l’humanité. Depuis Platon, la cité engloutie n’a eu de cesse de fasciner et d’inspirer à travers la fiction ou l’organisation d’expéditions pour en retrouver la trace. L’art et la culture ont eu une importance fondamentale pour faire perdurer son aura. On peut évoquer certaines œuvres de Jules Verne, H.P. Lovecraft ou Arthur Conan Doyle. Cela sans oublier les ouvrages de Graham Hancock, ainsi que les romans éponymes de Clive Cussler et de David Gibbins. Avec À la poursuite de l’Atlantide, Andy McDermott s’immisce dans un sujet maintes fois ressassé, voire éculé en matière de fiction.

Il aura fallu plus d’une dizaine d’années pour que ce récit d’aventures parvienne à franchir les frontières de l’hexagone. Entre temps, l’auteur étaye une saga digne de la Sigma Force ou de Cotton Malone. On compte pas moins d’une vingtaine de romans où le duo Wilde et Chase arpente les quatre coins du globe, en quête de mystères séculaires. Bien qu’il pâtisse d’une sortie tardive en France, le présent ouvrage se révèle une déclinaison attendue de l’aventure avec un grand A. En cela, le récit avance et progresse en terrain connu. Cela tient, entre autres, à cette entame qui joue de prétextes pour amorcer l’implication des protagonistes ou l’approche pour développer le sujet.

Dès les prémices, À la poursuite de l’Atlantide s’arroge les atours d’un blockbuster littéraire où l’action prévaut sur le travail de réflexion pour distinguer l’emplacement de la fameuse cité engloutie. Le rythme multiplie les péripéties et les confrontations afin de maintenir une dynamique constante tout au long de l’intrigue. Certes, les séquences s’avèrent maîtrisées et rondement menées. Cependant, l’auteur a tendance à s’épancher plus que de rigueur en détails et palabres. Lors de telles situations, les dialogues multiplient les euphémismes, tandis que l’on s’attarde sur près de 40 pages pour décrire une fusillade ou 60 pages supplémentaires pour l’assaut (et le crash) d’un avion.

Les chapitres sont denses, à tel point qu’ils sont susceptibles de créer des longueurs paradoxales, eu égard à l’énergie intrinsèque qui en émane. De fait, on peut regretter que les rares réflexions ou les hypothèses avancées soient vite expédiées, et ce, malgré leur pertinence. Même lors des fouilles archéologiques, les analyses jouent davantage la carte de la circonspection, hormis pour ce passage où les protagonistes doivent surmonter une succession d’épreuves physiques et intellectuelles. Dès lors, les affrontements enchaînent les explosions en tous genres. Un peu comme si Michael Bay avait pris les rênes du projet pour proposer une overdose pyrotechnique spectaculaire, au détriment de la vraisemblance.

On regrette aussi cette propension à une destruction aveugle et frénétique où les vestiges archéologiques prêtent à peu de conséquences face aux velléités des deux camps. En d’autres termes, les intérêts personnels prévalent sur la découverte d’un patrimoine inestimable. En contrepartie, l’auteur offre des incursions dans des environnements variés. On songe à l’Amazonie, au Tibet, à l’Iran ou à la Norvège. La mise en contexte et l’immersion sont au rendez-vous, même si l’on ne se départit pas des images familières véhiculées sur lesdites destinations. En cela, l’intrigue fait montre de diversité et de dépaysement.

Au final, À la poursuite de l’Atlantide est un roman d’aventures enthousiaste et emporté, mais dénué d’originalité. Andy McDermott s’approprie les poncifs du genre sans divergence aucune. L’ensemble est énergique, parfois à outrance. La succession des environnements profite d’une belle variété et le duo de protagonistes reste bien campé. De ce point de vue, il en ressort un divertissement aussi nerveux qu’efficace. On peut toutefois regretter une prévisibilité évidente quant à la narration, des scènes d’action qui durent plus que de rigueur et des enjeux basiques. En somme, une intrigue qui use de son sujet comme toile de fond, voire de prétexte, mais en oublie de développer la teneur.

Note : 13/20

Par Dante