juillet 27, 2024

La Prophétie du Dernier Jour – Scott Mariani

Auteur : Scott Mariani

Edition : City Editions

Genre : Thriller

Résumé :

L’Apocalypse est pour demain. Un désastre – en tous points similaire aux descriptions de la Bible – serait-il sur le point de s’abattre sur le monde ? Ben Hope, l’ancien soldat d’élite, enquête sur la disparition de Zoé, une archéologue qui effectuait des fouilles en Grèce. La jeune femme, spécialiste de l’histoire biblique, semble avoir découvert les éléments d’un terrible secret et certaines antiques prophéties pourraient bien se réaliser. De Jérusalem à la Grèce en passant par le fin fond du désert américain, une course contre-la-montre s’engage face à de puissants ennemis prêts à tout. Un jeu de piste compliqué et dangereux avec, à la clé, l’existence de millions de personnes.

Avis :

L’Apocalypse constitue l’un des récits majeurs de la Bible. Si elle est synonyme de la fin du monde dans l’imaginaire collectif, elle représente surtout une révélation. Élément guère mis en valeur quand on se penche sur l’offre littéraire qui privilégie le quotidien de survivants après un cataclysme mondial, eu égard aux innombrables histoires post-apocalyptiques. Dans le domaine du thriller ésotérique, on assiste davantage à l’évocation de manuscrits perdus ou de nouvelles traductions à même de suggérer l’imminence de l’Armageddon. Dans des cultures et des contextes différents, on peut citer les romans sur les prophéties de Fatima ou une interprétation littérale du texte de Jean de Patmos.

De prime abord, La Prophétie du dernier jour semble s’inscrire dans cette seconde catégorie. Par l’entremise d’un personnage annexe et du principal prétexte à l’amorce de l’histoire, on distingue une découverte archéologique censée mettre à mal les certitudes religieuses de l’humanité et, surtout, avancer la fin de notre monde. En cela, on officie dans un registre familier, pour ne pas dire éculé, tant les enjeux s’avèrent prévisibles. Pour autant, le récit présente un démarrage poussif. La faute à des séquences d’exposition discutables et un concours de circonstances qui peinent à crédibiliser les motivations du protagoniste, tout comme celles du camp adverse.

Au terme d’une entame laborieuse qui s’étend sur une petite moitié du roman, on entre dans le vif du sujet avec des investigations qui se perdent en digression et explications tout aussi hasardeuses. Ici, il n’y a aucune piste censée évoluer vers des considérations ésotériques, pas plus d’énigmes ou de fondamentaux propres au genre. Très vite, le cœur de l’ouvrage reste un subterfuge qui ne présente aucun fond. Hormis les sempiternelles citations du livre de l’Apocalypse, on a droit à aucune découverte ou véritable révélation quant au jugement dernier. Pas même de nouvelles hypothèses théologiques. D’ailleurs, l’auteur en est pleinement conscient, vu l’orientation narrative qu’il emprunte…

On assiste à des péripéties qui manquent de cohésion entre elles, quitte à rendre l’ensemble farfelu ou caricatural. En ce sens, le caractère invraisemblable de l’entreprise se perd dans des poncifs dignes de séries B d’action et d’espionnage. Preuve en est avec l’une des dernières confrontations où l’on s’insinue dans un délire à la Rambo, référence paraphrasée à l’appui. Et que dire de ce personnage anecdotique qui dispose d’un véritable arsenal de guerre chez lui ? Au-delà d’une trame cousue de fils blancs et d’un intérêt qui s’étiole dès les premiers chapitres, la principale explication de l’histoire survient à mi-parcours, en la présence d’intervenants sortis de nulle part.

Dans l’ensemble, le travail sur la caractérisation demeure assez déplorable. Outre les clichés précédemment évoqués, on a droit à un panel de portraits autant capricieux qu’antipathiques. Et cela ne tient pas uniquement aux antagonistes. À ce titre, la victime de l’enlèvement est plus pénible que ces derniers. Quant à Ben Hope, il s’agit de la représentation d’un surhomme dont les compétences physiques et martiales surpassent le domaine du concevable. Pour parfaire le tableau, l’édition française est aussi maladroite que bâclée avec des fautes d’orthographe, de grammaire et de mise en page des dialogues. L’identité de certains interlocuteurs demeure floue, voire fausse au regard de ce qui est avancé dans les échanges.

Au final, La Prophétie du dernier jour est un thriller ésotérique bancal et trompeur. Là où on espérait une intrigue emportée, éventuellement inquiétante au regard de son sujet principal, il est question d’un roman d’action basique, dont le caractère invraisemblable lorgne vers la caricature. Le récit est dépourvu de fond et n’apporte aucune piste historique pour étayer le prétexte de base. Malgré le dynamisme ambiant, on finit par s’ennuyer et s’agacer face à une évolution téléphonée et paresseuse. Il en ressort un ouvrage maladroit, sans grand intérêt si ce n’est de flouer les attentes du lectorat pour lui fournir des explications complotistes à l’emporte-pièce. Dispensable à plus d’un titre.

Note : 08/20

Par Dante

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