mai 4, 2024

Prospect – L’Ambre de la Lune Verte – Ennui Intersidéral

Titre Original : Prospect

De : Zeek Earl et Christopher Caldwell

Avec Sophie Thatcher, Pedro Pascal, Jay Duplass, Andre Royo

Année : 2018

Pays : Etats-Unis, Canada

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Une adolescente et son père parcourent une forêt toxique située sur une lune lointaine à la recherche de précieux minéraux. Mais ils ne sont pas les seuls et leur quête se transforme en une lutte désespérée pour survivre. 

Avis :

La science-fiction est un genre assez intéressant dans le sens où les scénaristes peuvent presque tout faire. De la dystopie, de l’uchronie, du space opera, de l’anticipation, c’est un genre très ouvert et dans lequel on peut trouver à boire et à manger. Le problème, c’est qu’en fonction du sous-genre, il faut avoir un budget conséquent pour rendre un film visuellement correct, et souvent, on trouve des productions fauchées qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Parmi ceux-là, on peut aisément citer Prospect – L’Ambre de la Lune Verte de Zeek Earl et Christopher Caldwell, dont c’est le premier long-métrage. Sorte de western sur une planète hostile où l’ambre verte coûte très cher, on ne peut pas dire que l’on passe un bon moment devant ce film qui peine à faire avancer son intrigue et noie le spectateur dans un ennui poli.

Dès le démarrage, on nous plonge dans une relation assez mutique entre un père et sa fille au sein d’une petite capsule spatiale. On sent que les relations sont assez tendues, notamment pour l’adolescente qui s’ennuie. Suite à une petite avarie technique, les deux personnages se retrouvent sur une lune verte où se trouve une ambre rare et très prisée. Sur place, ils se font capturer par deux chasseurs de trésors, et après un malencontreux échange de coups de feu, l’ado se retrouve seule avec celui qui a tué son père. Mais ce dernier est blessé, et il doit compter sur la jeune fille pour le soigner, et surtout finir sa mission, trouver de l’ambre afin de racheter son voyage pour aller sur sa planète. Bien évidemment, une étrange relation d’amour/haine se met en place entre les deux protagonistes qui vont devoir coopérer.

« On va s’ennuyer ferme devant les aventures de cette jeune fille. »

Prospect est un film de SF qui a une bonne idée, celui de retranscrire un univers que l’on retrouve habituellement dans le western dans un hypothétique lointain futur, au sein d’une planète hostile. Malheureusement pour nous, on va vite se rendre compte que visuellement, ce n’est pas à la hauteur. On voit rapidement que le film a été tourné dans une forêt random, et que pour rendre l’ensemble plus inhospitalier, on a droit à un filtre blanchâtre avec du pollen qui virevolte dans tous les sens. Très clairement, cela ne marche pas vraiment, et malgré toute la bonne volonté des deux metteurs en scène, on reste de marbre face à un film qui n’arrive jamais à se rendre beau. On a bien quelques effets spéciaux qui ne sont pas trop mal, notamment lors des scènes dans l’espace, mais on voit vite les incrustations et le film fait très pauvre.

Pauvre aussi dans son écriture, puisqu’on va s’ennuyer ferme devant les aventures de cette jeune fille. Si le film reste assez taiseux, les quelques dialogues ne sont pas pertinents et les aventures vécues sont très redondantes. On a constamment des scènes de fuite qui se terminent autour du méchant/gentil, à savoir un Pedro Pascal qui se contente du minimum syndical et qui essaye de flouter les limites entre le bien et le mal. Car oui, il a zigouillé le père de la gamine, mais il s’est défendu, et désormais, il a pris cette adolescente sous son aile. Mais cela ne suffit à rendre le personnage sympathique, ou à ressentir de l’empathie pour qui que ce soit. Les personnages sont trop lisses pour vraiment nous toucher, et on se fiche pas mal de leur aventure, qui devient vite incompréhensible, ou tout du moins dont l’enjeu est d’une platitude déconcertante.

« Le film n’arrive pas à créer un environnement cohérent. »

Même sur son background, le film se rate allègrement. On se retrouve sur une planète qui semble n’avoir aucun animal dangereux, si ce n’est ce truc qui produit de l’ambre et qu’il faut endormir. On a quelques peuples indigènes, mais on les élude en une seule scène. Et pour le reste, on aura droit à des éléments éparses qui n’ont pas de lien les uns avec les autres. A titre d’exemple, on peut citer ce type violet dans une sorte de cuve dont on ne sait rien. Bref, le film n’arrive pas à créer un environnement cohérent et qui se tient, et on est obligé de suivre ce « couple » dans une quête simple, mais qui s’avère aussi pénible pour eux que pour nous. En fait, Prospect a tous les atours d’un film un peu arty, mais qui essaye de se faire passer pour plus intelligent qu’il ne l’est.

Des personnages inconsistants, une mise en scène qui n’arrive jamais à se satisfaire de son faible budget, un scénario cryptique qui tente de noyer le poisson, y a-t-il quelque chose auquel se raccrocher dans ce film ? Pas vraiment, car même au niveau du casting, on va vite se rendre compte que tout ce petit n’arrive pas à donner vie aux protagonistes. Sophie Thatcher fait ce qu’elle peut pour devenir une adolescente obligée de grandir vite après la mort de son père, mais elle tire tout le temps la gueule et n’offre pas une palette émotionnelle intéressante. Tout comme Pedro Pascal qui n’arrive pas à se rendre touchant dans un rôle trouble qui aurait pu être mieux travaillé que cela. Et on ne parle même pas des personnages secondaires, tant ils remplissent des fonctions de remplissage au sein du scénario.

Au final, Prospect – L’Ambre de la Lune Verte est un piètre film de science-fiction qui, malgré ses efforts pour se faire passer pour un western crépusculaire, n’est qu’un vaste creux rempli de vide et d’ennui. L’intrigue n’avance jamais, les personnages sont inintéressants, l’enjeu principal est d’une banalité affligeante et les acteurs ne savent pas vraiment quoi jouer. Ajoutons à cela une mise en scène faiblarde trop ambitieuse pour son budget, et on se retrouve face à un long-métrage qui ennuie tout au mieux…

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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