octobre 10, 2024

Le Jeu de la Reine – Ennui Royal

Titre Original : Firebrand

De : Karim Aïnouz

Avec Alicia Vikander, Jude Law, Simon Russell Beale, Sam Riley

Année : 2024

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Drame, Historique

Résumé :

Catherine Parr est la sixième femme du roi Henri VIII, dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit décapitées (une seule étant décédée suite à une maladie). Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi…

Avis :

Réalisateur brésilien au parcours atypique, Karim Aïnouz a tout d’abord étudié l’architecture au Brésil, avant de partir étudier le cinéma à New York à la fin des années 80. S’en suit alors une dizaine d’années de formation où il travaille en tant qu’assistant sur des castings, puis dans le montage, puis en parallèle de cela, c’est à cette même période qu’il commence à réaliser des courts-métrages. S’essayant au cinéma expérimental, Karim Aïnouz se construit une jolie réputation au travers des festivals, dans lesquels ses films sont sélectionnés. Par la suite, en 2002, il présente son premier long au Festival de Cannes, et depuis, il n’a plus posé sa caméra. À noter qu’après plus de vingt ans de carrière, « Le jeu de la Reine » est le premier film américain de Karim Aïnouz.

Lorsqu’on regarde la fiche technique du « … jeu de la Reine« , le film de Karim Aïnouz a de quoi amuser, puisque c’est un réalisateur brésilien, qui a des fonds américains pour tourner un film qui parle de monarchie anglaise avec comme acteurs principaux, un britannique et une suédoise… Autant dire que « Le jeu de la Reine » est international et cela m’a amusé. D’ailleurs, ce fait-là m’a bien plus amusé que le film, car si le long-métrage de Karim Aïnouz est loin d’être mauvais, malheureusement pour lui, avec son côté qui prend trop son temps pour raconter son intrigue, « Le jeu de la Reine » se pose comme un film duquel on ressort mi-figue, mi-raisin, partagé entre deux très bonnes et belles choses, et un côté ennuyant, porté par un film qui manque de souffle, de vie et de conflits.

« Le film de Karim Aïnouz est intéressant sur plusieurs points. »

Catherine Parr est la sixième femme du Roi d’Angleterre Henri VIII. Alors que le Roi est parti en France pour mener une guerre, il a nommé sa femme comme régente. À son retour, le Roi est blessé et affaibli, mais il reprend ses fonctions, et bientôt un conflit, ou plus des doutes, commence à se faire sentir quant à l’engagement de la Reine par rapport au Roi.

Pour son premier film étranger, Karim Aïnouz a posé son pied de caméra dans l’Angleterre de 1547 au palais de Whitehall, pour nous raconter les derniers mois du Roi Henri VIII, et au-delà de ça, pour nous parler de sa femme, la Reine Catherine, et me voilà bien embêté à la sortie de ce film.

Si l’on regarde ce « … jeu de la Reine » du bon côté, le film de Karim Aïnouz est intéressant sur plusieurs points. Dans son scénario, le film est intéressant dans ce qu’il raconte, que ce soit pour le point de vue d’une femme de haute fonction, ou encore du côté de son histoire. Personnellement, je ne connais pas vraiment l’histoire de la Grande-Bretagne et des Rois et Reine qui ont régné, et découvrir les derniers mois d’Henri VIII avec sa maladie, ses blessures, mais aussi ses névroses et autres psychoses, en plus de tout le background compliqué et autres jeux de pouvoirs, il y a quelque chose qui en ressort d’historique et de culturel qui est forcément intéressant. Avec ça, le film aborde aussi des sujets internes au pays, comme par exemple l’importance de la religion, ou encore la bible qui doit être lu en latin, même si le peuple ne comprend pas.

« Le casting est impeccable, notamment le duo Alicia Vikander et Jude Law. »

 Du côté de sa mise en scène, le film est très beau, avec même parfois un côté pictural dans ses images. La photographie, tout comme les costumes ou les décors, est travaillée (les costumes sont même tous plus beaux et impressionnants les uns que les autres), et l’on sent qu’il y a un beau travail fait en amont, pour offrir un beau film. Puis enfin, toujours des bons côtés, le casting est impeccable, notamment le duo Alicia Vikander et Jude Law. La première est plus complexe qu’elle en a l’air, et le second est répugnant, voire terrifiant au possible.

Mais voilà, malgré tout cela, « Le jeu de la Reine » est un film qui n’arrive pas autant à captiver et entraîner comme on aurait pu l’imaginer, la faute à un montage et surtout un rythme qui fait que le film laisse la sensation de ne pas avancer. L’intrigue se répète énormément, et au-delà de ça, c’est assez bête, mais on finit par se demander quand le Roi va passer l’arme à gauche. Et ça, c’est très long, bien trop long. Certes, le film raconte beaucoup d’autres choses, abordant beaucoup de sujets, mais il fait suivre aussi presque deux heures d’agonie pour son personnage, qui en plus de ça, rôle oblige, n’est pas vraiment attachant. On ajoutera aussi que le film est presque noyé avec une BO qui, si elle est belle, s’impose bien trop, car quasiment permanente, au point de ne pas laisser le film respirer.

Au bout de tout cela, « Le jeu de la Reine » se pose comme un film aussi intéressant à suivre que long, et paradoxalement ennuyant. On ressort donc partagé de cette séance de cinéma qui, si elle se laisse regarder, sera bien loin de marquer cette année 2024, la faute à un manque de souffle, à un manque de création, d’intérêt, un manque de rythme, et plus loin encore, de vie et d’émotion ressentie envers les personnages. Dommage.

Note : 11/20

Par Cinéted

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