Auteur : Marc Boyer Bressolles
Editeur : Cordes de Lune Editions
Genre : Recueil
Résumé :
La Mort ouvre les portes de la vie, Pour raviver le Chaos intérieur Et promettre un Destin intense. L’Innocence se fond dans la nuit, Quand la lumière de l’Espérance Rappelle que nous sommes uniques. Suivre les règles et les procédures ne mène pas toujours au bonheur ni à une existence vertueuse… Parfois, ce sont les sentiers cachés, les routes tortueuses et les ponts brisés qui révèlent notre beauté intérieure. Parcourez les affres de l’âme humaine à travers 19 nouvelles horrifiques, tragiques, comiques ou tout simplement teintées de vérité.
Avis :
Un recueil qui ne laissera pas indifférent
Dans ce recueil de 19 nouvelles, l’auteur se livre et se porte à nu, bien plus que dans ses autres romans. Malgré des univers merveilleux, futuristes ou contemporains qui s’enchaînent, le narrateur s’engage dans chacun de ses mots : les émotions sont palpables, plus vraies que nature ! Surtout lors de la dernière nouvelle, qui relate des instants de la vie de l’auteur. Des moments troubles, tout comme de bonheur. Notre cœur fait des montagnes russes : émois garantis !
Un chemin pour se reconstruire
Écrit comme une reconstruction, un exutoire, ce recueil se lit tel un parcours initiatique avec ses embuches, ses feintes, ses désillusions, ses peines et ses joies. Le ton monte crescendo, d’abord glauque, morbide, avec des textes reliés à la mort. Pas à pas, nous passons par le chaos, le destin, l’innocence et l’espérance, ces vertus éphémères que nous connaissons tous, pour les avoir vécues à notre manière, à différents degrés d’intensité. Les belles images arrivent, après celles plus noires, toujours dans une ambiance poétique et bienveillante, toujours vers cette positivité de fond, que l’on sent poindre à chaque récit. Comme la vie, dont le recueil se veut un écho : elle reste belle, en dépit des drames et des tragédies.
Les affres de l’administration
Le premier texte est certainement parmi les plus ironiques de l’ouvrage, ceux qui vous feront sourire, voire rire, surtout si vous avez travaillé dans les couloirs administratifs, où procédures machiavéliques et mécanismes illogiques se disputent sur l’autel de vos migraines. La Faucheuse même – oui, oui, vous avez bien lu, doit s’y frotter, car une nouvelle loi spécifie que la mort doit être à présent consentie par le futur défunt.
Vous l’aurez compris, l’auteur critique avec goût et créativité notre système, nos peurs humaines et nos défauts, avec un amour profond pour l’humanité et ses incohérences, en même temps qu’un dégoût certain pour ses vices et ses actes infâmes. Il juge sans s’appesantir, il choisit son camp sans nous forcer à le suivre, il étale nos péchés et nos faiblesses, il sublime nos cœurs bons et nos âmes d’enfants.
L’administration – mais pas que, se revoit critiquée dans la nouvelle « Les cinq cavaliers » : un plaisir à l’état pur. Quand un Anomalien se retrouve dans le corps d’un être humain dans le but de répandre la discorde, et qu’il constate que l’on se débrouille finalement très bien tout seuls…
Univers magiques
Plusieurs nouvelles se déroulent dans des univers inventés, citons « Bourg figé », « Une larme sur la coquille », « Le berger de Babel », « La noirceur sous le masque blanc »… Des textes intenses, avec des personnages attachants, qui nous partagent leurs doutes et leurs visions d’un univers différent, pourtant proche du nôtre.
« Une larme sur la coquille » prend place dans l’univers romanesque de « Les chroniques de la dévoreuse de mondes » du même auteur. Un délice à suivre, même si l’on ne connaît pas du tout le cadre. Le couple âgé que nous observons nous happe dès les premières lignes : courageux au possible pour sauver l’avenir de leurs congénères, ils sont prêts à tout, même à aller toquer à la porte des sorcières, que tous redoutent, ou même à aller marcher dans le froid glacial, quitte à y laisser leur peau. La force qui se dégage du récit nous pousse à croire en nos rêves et en l’avenir.
« Le berger de Babel » questionne l’astrologie dans un univers inventé technologique et avancé. Le bonheur et la santé des citoyens font partie des objectifs premiers de l’État qui nous est peint. Les naissances sont planifiées à la seconde près par des spécialistes, afin que les bébés voient le jour sous de bons augures. Nos choix sont-ils dictés dès notre naissance ? Le bonheur et la santé ne dépendent-ils pas de chacun d’entre nous et non de circulaires étatiques ? Un texte tout en réflexions prenantes et intéressantes.
De tout
Des textes ovnis se cachent dans ce recueil varié, également un poème. Des récits pensés comme des songes philosophiques, construits pour nous faire réfléchir sur un sujet donné, sans non plus s’avérer lourds à lire. En somme : des passages courts qui séparent de plus gros textes, pour mieux nous aider à rebondir et à apprécier le talent de l’auteur, capable de tout écrire.
Pourquoi lire « Les vertus éphémères » ?
- Pour sa plume envoûtante et unique
- Pour ses récits intenses, se portant en critique ou en réflexions
- Pour sa variété d’univers et sa magie intrinsèque
- Pour découvrir un auteur aux multiples voix et imaginaires innombrables
- Pour savourer chaque instant de la vie et rester positif
Note : 19/20
Par Lildrille