De : Carl Franklin
Avec Denzel Washington, Eva Mendes, Dean Cain, Sanaa Lathan
Année : 2003
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier, Thriller
Résumé :
Matt Lee Whitlock est le chef de la police de Banyan Key en Floride. Respecté par ses pairs et apprécié par les habitants, il dirige une équipe de quatre policiers incluant sa femme, l’inspecteur Alex Diaz, dont il est sur le point de divorcer. Whitlock a renoué avec sa petite amie, Ann, mariée à un footballeur déchu au tempérament violent, Chris. Un jour, celle-ci lui déclare qu’elle souffre d’un cancer. Son seul espoir : se rendre en Europe pour y suivre un traitement expérimental, mais elle est à court d’argent.
Prêt à tout pour sauver sa jeune maîtresse, Matt vole alors dans le coffre-fort du commissariat 485 000 dollars saisis lors d’une récente opération anti-drogue, et les lui remet. Un mystérieux incendie ravage dans la nuit la maison d’Ann et de Chris, où l’on retrouve deux corps carbonisés. Matt découvre que ses liens avec Ann et le vol de l’argent en font le suspect n°1…
Avis :
Durant les années 2000, Denzel Washington va enchaîner les rôles d’entraineur et de flic dans une pléthore de films qui ont fait les beaux jours des vidéoclubs. Comment oublier des films tels que Training Day, Le Plus Beau des Combat, Man on Fire ou encore Déjà Vu ? Le problème, c’est le pauvre acteur va rapidement devenir une valeur sûre, mais aussi une caricature de ses propres rôles, rejouant sans cesse le même archétype du type sûr de lui, qui va réussir tout ce qu’il entreprend, malgré les difficultés. Et comment lui en vouloir, tant il est charismatique là-dedans. Néanmoins, on sent que sur certains films, il pousse le bouchon un peu trop loin, à l’image de Out of Time. Policier à tendance thriller, Denzel Washington retrouve pour la deuxième fois le réalisateur Carl Franklin (avec qui il avait déjà tourné Le Diable en Robe Bleue).
Un peu comme à son habitude, l’acteur incarne un chef de police intègre, supervisant une toute petite équipe dans une bourgade de Floride. En plein divorce avec son ex-femme qui est aussi dans la police (mais à la criminelle), il tombe dans les bras d’une femme mariée à un flic, ancienne star du football américain, ayant tendance à avoir la main leste. Lorsqu’il apprend que sa maîtresse a un cancer et qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, il décide de prendre de l’argent dans les pièces à conviction afin de gonfler l’assurance-vie de cette dernière, pour qu’elle en profite pleinement. Jusqu’au jour où la maison de cette dernière brûle, avec deux cadavres à l’intérieur, et que ce pauvre chef de la police va tout faire pour masquer ses relations avec elle, sous peine de partir en prison pour complicité.
« Un sujet déjà abordé des tonnes de fois au cinéma »
Bref, on l’aura vite compris, Out of Time est film qui va mettre en avant les sentiments amoureux, et comment on se peut se faire avoir pour une jolie paire de fesses. Le scénario est assez simple à comprendre, et il ne perd pas trop de temps (le film dure un peu plus d’une heure et demie), ce qui est un plus indéniable. Mais cela ne l’empêchera pas d’être trop long pour ce qu’il raconte, notamment dans ses tenants et ses aboutissants, se limitant au plus strict nécessaire, et à une explication finale d’une banalité affligeante. La morale de l’histoire est que le diable peut prendre l’apparence d’une jolie femme, et que l’argent peut rendre complètement marteau, saignant à blanc les cœurs et les sentiments. Un sujet déjà abordé des tonnes de fois au cinéma, et qui ne trouve ici aucune once d’originalité.
Mais malgré cette histoire très clichée, on reste dans quelque chose qui trouve grâce à nos yeux, la course contre la montre de ce flic intègre qui va devoir devancer les enquêteurs pour ne pas perdre son métier et son statut. Là-dessus, le film et bien la pression et trouve toujours des petites astuces pour rajouter une difficulté supplémentaire. Néanmoins, on reste beaucoup sur des problèmes de papiers et d’heureux hasards, ce qui fait que par moment, il faut vraiment accepter notre suspension d’incrédulité, et c’est difficile. Tout comme le coup de la mamie qui voit un vagabond chez son voisin, ou encore l’unique scène de combat sur un balcon, où personne ne dénonce Denzel Washington. C’est un peu tiré par les cheveux, à l’image, aussi, de ce bris de verre que découvre Eva Mendes dans les cheveux de son ex-mari, lui ouvrant la voie à une suspicion improbable.
« Denzel Washington fait du Denzel Washington«
En clair, si certains passages sont intéressants, et que globalement, on pense un moment correct devant ce film, il y a toujours de mauvaises choses qui contrebalancent cela. Et il en va de même pour la mise en scène. Out of Time est un film qui possède un joli cadre, de beaux décors, mais Carl Franklin n’en fait strictement rien. On reste sur une approche assez « téléfilmesque », avec des plans de coupes qui reviennent un nombre incalculable de fois (le pont pour arriver dans la bourgade, on va en connaître les moindres détails) et des mouvements de caméra qui sont assez ringards. Un constat tristounet, surtout quand on sait que le film a à peine plus de vingt ans, ce qui n’en fait pas un « vieux » film. En ce sens, Out of Time ne se démarquera pas de la masse des policiers/thrillers des années 2000.
Il reste alors le casting, qui est plutôt sympathique. Denzel Washington fait du Denzel Washington, avec son chewing-gum en bouche, sa tenue de policier et son roulement des mécaniques. Eva Mendes sera un bel atout charme, mais son rôle se limite à être la femme de qui a mieux réussi que lui. Sanaa Lathan sera l’autre atout charme, mais elle va vite s’effacer pour revenir dans un final ridicule. Quant à Dean Cain, il campe un bad guy de piètre allure, qui n’a que peu de temps à l’écran, et qui va rentrer dans tous les clichés du genre. Bref, on est sur une brochette de comédiens qui végètent autour de Denzel Washington, et c’est presque déprimant de voir à quel point ils sont tous sous-exploités par rapport à lui.
Au final, Out of Time est un film qui est assez typique des années 2000, dans cette nouvelle vague de thrillers/policiers qui ont envahi nos écrans à cette époque. Cependant, il ne tirera pas son épingle du jeu, la faute à un scénario trop timide, des personnages secondaires mal exploités, et une mise en scène sans identité (pas étonnant que par la suite, Carl Franklin soit parti réaliser des épisodes de diverses séries), ainsi qu’un Denzel Washington qui enfile tous les clichés de ses rôles de cette époque. Bref, ce n’est pas nul, mais ce n’est pas non plus la panacée…
Note : 12/20
Par AqME