mai 1, 2024

Stargazer – The Sky is the Limit

Avis :

Trouver un nom de groupe qui soit efficace n’est pas une chose facile. Il faut que ça tape fort et que ça veuille dire quelque chose. Et certaines formations sont obligées de changer de patronyme en cours de route, afin de toucher un public plus grand. Ce fut le cas pour Stargazer qui s’est formé en 2001 sous le nom de F.R.I.E.N.D., ne sortant qu’un seul EP en 2005. Les norvégiens changent alors de nom, et sortent un premier album éponyme en 2009. Il faudra alors attendre dix ans pour que le groupe daigne sortir un deuxième effort studio, sous le nom de The Sky is the Limit. Baignant dans un Heavy assez old school, le groupe propose un skeud très long, dépassant allègrement l’heure d’écoute, mais qui s’avère étonnement plaisant, avec des riffs incisifs et des moments de bravoure insoupçonnés.

Pourquoi insoupçonné ? Qui aurait pu croire à un truc bien avec une telle pochette ? En faisant affichant une image comme ça, le groupe montre qu’il ne faut pas se fier aux apparences, et percer un premier a priori qui arrive toujours avec l’artwork. Stargazer débute alors avec le titre éponyme de l’album, et c’est déjà une bonne surprise. La rythmique est assez rapide, la mélodie rentre bien en tête, et surtout, le riff est plaisant. On est dans un Heavy classique, certes, mais bien fichu et qui donne envie de découvrir le reste. Quand on aborde I’m the One, la confiance se fait encore plus prégnante, car le groupe offre un deuxième titre accrocheur et bien ficelé. Plus court, plus concis, il est tout de même technique et arrive à conjuguer efficacité avec technicité. Bref, le groupe surprend dans le bon sens du terme avec ces deux morceaux.

Cependant, le soufflé va retomber assez rapidement via les deux titres suivants. Shadow Chaser va s’emmitoufler dans un mid-tempo pas forcément agréable, où tout le côté old school du groupe va ressortir, mais dans un ennui palpable. Il manque au morceau une verve plus nerveuse, et une accélération progressive. Là, on tombe dans un Heavy 80’s pas forcément intéressant. Puis So Now You’re Leaving va plonger le groupe dans une léthargie crasse. Sentant la ballade obligée, Stargazer se fourvoie avec ce morceau qui ne raconte rien de bien intéressant, et se pose comme un truc sirupeux presque pénible à écouter. Heureusement, Lost Generation viendra nous secouer un peu pour nous réveiller, puis on sera comblé avec Cold as Ice, long titre parfaitement maîtrisé, qui contient des moments fortiches qui font plaisir à entendre. Une preuve que le groupe n’a pas peur de fournir des titres de plus de six minutes.

Là où la formation norvégienne est maline, c’est sur l’équilibre de sa playlist. Car après un gros morceau, on a droit à Turn me on Forever qui est un excellent titre, mais dans un registre différent du morceau précédent. Là, on est dans un Hard Rock pêchu et plutôt jovial. C’est très agréable, tout en étant surprenant. Puis avec Every Dog Has Its Day, le groupe fournit une piste puissante, nerveuse, avec un gros riff bien gras qui tâche. On aurait presque vu un chant plus rugueux pour accompagner cela. Avec ces trois pistes successives, Stargazer montre une belle intelligence dans l’agencement de ses titres, afin de ne pas créer d’ennui, mais aussi de montrer toute sa palette technique et ses capacités. Mais le summum sera atteint avec Racing the Devil, un titre entièrement instrumental qui dépasse les… sept minutes !

Malgré un label pas très connu (Mighty Music), et certainement une production un peu plus faiblarde que pour d’autres groupes plus « bankables », Stargazer prend le risque de fournir un titre long et sans chant qui est tout bonnement incroyable. Le guitariste est un tueur et jamais on ne ressent le moindre ennui. Un coup d’éclat formidable qui permet à l’album de réellement prendre de l’ampleur. Mais le revers de la médaille, c’est que par la suite, les morceaux semblent plus faibles, à l’image de Come to Me, une seconde ballade trop douce pour marquer, ou encore Sentimental Guy qui possède un refrain pas très réjouissant. Takin’ it Slow redorer un peu l’ensemble avec un riff Hard puissant, mais on n’arrivera plus au niveau de ce long titre instrumental. Même Silenced by the Wind, qui clôture l’album, ne sera pas aussi puissant.

Au final, The Sky is the Limit, le deuxième album de Stargazer, est une surprenante réussite. Même si on reste dans un Heavy assez classique qui n’apporte quasiment aucune nouveauté, les norvégiens proposent un vrai boulot technique et arrive à fournir de longues pistes qui tiennent bien la route. Seul bémol, deux ballades d’un ennui terrible qui viennent ternir l’effort. Heureusement que le morceau instrumental est monumental, et justifie à lui tout seul l’écoute de cet album.

  • The Sky is the Limit
  • I’m the One
  • Shadow Chaser
  • So Now You’re Leaving
  • Lost Generation
  • Cold as Ice
  • Turn me on Forever
  • Every Dog Has Its Day
  • Racing the Devil
  • Come to Me
  • Sentimental Guy
  • Takin’ It Slow
  • Silenced by the Wind

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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