avril 30, 2024

Lovebites – Electric Pentagram

Avis :

Si les femmes commencent, enfin, à prendre de plus en plus de place dans le monde du Métal avec des groupes tels que Arch Enemy, Jinjer ou encore Spiritbox, il est plus rare de trouver des formations 100% féminines. Pour autant, cela existe, et elles commencent à se faire plus nombreuses. On pense à Thundermother ou encore Burning Witches, mais c’est encore trop rare. Fondé en 2016 sur les cendres de Destrose, Lovebites est un groupe japonais composé uniquement de femmes, qui doit son nom de scène au fameux morceau de Halestorm. Après des débuts tonitruants et moult récompenses, les japonaises vont rapidement s’imposer comme des incontournables de la scène Power/Heavy, avec des morceaux grandiloquents, et une technique impressionnante. Et c’est en 2020 que sort Electric Pentagram, le dernier pour Miho, la bassiste, qui fut aussi membre fondatrice du groupe, et troisième effort studio du groupe.

On le sait d’avance si on connait un peu le groupe, Lovebites livre constamment des albums très longs, parfois un peu trop. Et celui-ci n’échappe pas à cette règle, puisqu’avec ses douze titres, on dépasse allègrement l’heure d’écoute, et il n’y a pas un morceau en dessous des cinq minutes. Certes, le Power est un genre qui rentre dans ce cadre, mais le premier constat que l’on va faire concernant cet album, c’est que c’est un peu too much. D’un point de vue technique, on ne peut rien dire. Les filles sont très fortes, et font une démonstration implacable de leur talent. Néanmoins, parfois, on frôle la démonstration de force, ce qui gâche le plaisir immédiat, ou du moins celui d’avoir un hit en tête qui reste un long moment. Le fait de mettre en avant de longues plages empêchent la mémorisation de refrains efficaces et catchy.

Pour autant, malgré ce côté technique qui prend souvent trop le dessus sur l’efficacité, on ne peut bouder notre plaisir face à cet album complet, et qui brasse un peu tous les sous-genres qu’affectionnent les musiciennes. Thunder Vengeance plonge dans un gros délire Power à la limite du Death au niveau de la rythmique, mais avec un chant clair et féminin. Le résultat est très intéressant et donne forcément envie de se déboîter la nuque. Puis Holy War va partir vers quelque chose de plus léger, tout en gardant un rythme soutenu et véloce. La production sera plus grandiloquente, avec une orchestration qui donnera de l’épaisseur à l’ensemble. Après, ça reste assez calibré dans son genre, et n’apportera que peu de nouveauté à se mettre sous les oreilles. Golden Destination, à la rigueur, aura un petit aspect 80’s pas désagréable, permettant de sortir un peu d’une zone de confort.

Mais les filles y reviennent assez vite. Raise Some Hell n’aura pas la portée voulue, malgré de gros riffs puissants et bien lourds. Le problème provient de la voix de la chanteuse, trop aigue, et surtout d’un refrain bien trop timide. Today is the Day va aussi montrer les faiblesses du groupe quand il faut faire un morceau un peu plus lent, ou tout du moins avec un travail Power plus contemporain. Le clavier adoucit trop les riffs, et globalement, on ne se retrouve pas autour de ce titre qui manque de personnalité. When Destinies Align sera un peu plus emballant, avec des échos à un Power européen plutôt plaisant. Cependant, on va se rendre compte que le groupe commence à tourner à rond, et ressasse une recette qui commence à avoir un goût fade. C’est dommage, car, encore une fois, d’un point de vue technique, c’est assez incroyable.

A Frozen Serenade sera un bon moment avec notamment un brillant break porté par un superbe solo. Le rythme ne faiblit jamais, et cela force le respect, notamment pour la guitare rythmique qui doit être épuisée en fin de morceau. Dancing With the Devil lorgnera plus vers un Heavy agréable, mais là aussi, le titre est trop long pour vraiment marquer. Signs of Delivrance va s’employer à utiliser les mêmes techniques rythmiques, ce qui fait que le morceau ne marquera pas vraiment, et il montrera aussi que la chanteuse ne peut pas monter aussi haut que désiré. Puis Set the World on Fire apportera un peu de noirceur à l’ensemble, ce qui sera une vraie bouffée d’air frais. Malheureusement pour nous, les deux derniers morceaux seront un peu moins fortiches, renouvelant les mêmes gimmicks que sur les autres titres. C’est sympa, mais ça n’accroche pas vraiment notre lobe frontal.

Au final, Electric Pentagram, le troisième album de Lovebites, est un bon moment, avec des titres Power et Heavy puissants et techniquement irréprochables. Le problème provient de la trop longue durée des morceaux, et donc de l’album. Plus d’une heure dix d’écoute, c’est trop long, et avec des titres qui dépassent tous les cinq minutes, on n’arrive pas à trouver un hit qui porterait l’album aux nues. En l’état, il s’agit d’un gros morceau un peu indigeste, parfois répétitif, devant lequel on ne boude pas notre plaisir, mais qui finit par écœurer un petit peu…

  • Thunder Vengeance
  • Holy War
  • Golden Destination
  • Raise Some Hell
  • Today is the Day
  • When Destinies Align
  • A Frozen Serenade
  • Dancing With the Devil
  • Signs of Delivrance
  • Set the World on Fire
  • The Unbroken
  • Swan Song

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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