octobre 5, 2024

Titanic 666

De : Nick Lyon

Avec Keesha Sharp, Jamie Bamber, Lydia Hearst, AnnaLynne McCord

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Les passagers du Titanic III se rendent sur les lieux de l’accident 110 ans après le naufrage. Si du côté de la sécurité ils n’ont plus rien à craindre, la menace est plutôt fantomatique. Des événements étranges se produisent alors qu’une force obscure émerge des profondeurs de l’océan. Le plus grand désastre maritime de l’histoire va-t-il se reproduire ?

Avis :

Dès les années 1910, l’histoire du Titanic a fait l’objet de bon nombre d’adaptations cinématographiques. Quelques décennies plus tard, on songe au film éponyme de Jean Negulesco, à Atlantique, latitude 41° ou encore S.O.S. Titanic. Au-delà de ses productions honorables, le Titanic est aussi auréolé d’une aura sombre, et ce, dès la version propagandiste de 1943, commandité par Joseph Goebbels. Dans le sillage du succès initié par le film de James Cameron, on a eu droit à pléthores de navets et autres nanars. Par exemple, le dessin animé Titanic : La légende continue ou le méphitique Titanic II. Ce dernier est produit par Asylum, grand pourvoyeur d’étrons en tous genres et infatigable forçat pour tirer le moindre cent d’un récit au potentiel éprouvé.

Aussi, Titanic 666 se veut une suite plus ou moins directe de ce dernier métrage. Qu’importe la pertinence du projet ! Qu’importe le niveau d’absurdités dans lequel on s’immisce ! L’expérience d’un mockbuster s’avance comme une odyssée non sans risques pour la santé mentale des spectateurs. Au cœur de la bêtise humaine, ces studios sont experts dans l’idiotie crasse, le tout versé dans un traitement faisandé. Chaque nouvelle incursion démontre que le pire n’est jamais atteint. Il y a toujours une méthode alambiquée pour creuser plus profondément dans la nullité intrinsèque. Preuve en est avec Titanic III de Jeff Leroy qui s’élève à des sommets stratosphériques d’indigence culturelle et intellectuelle.

« Au regard de la timeline Asylum, cette troisième mouture du célèbre paquebot fleure bon les images de synthèse misérables et les décors en carton-pâte. »

Au regard de la timeline Asylum, cette troisième mouture du célèbre paquebot fleure bon les images de synthèse misérables et les décors en carton-pâte. Tout comme Shane Van Dyke, Nick Lyon ne s’embarrasse guère de préambules pour amorcer les hostilités. Autant improbable que ridicule, le pitch initial se veut une sorte de circuit touristique paranormal autour du site du naufrage. À cela s’ajoute un voyage inaugural fauché où un professeur autoproclamé se reconvertit dans la vente d’objets historiques, activité au centre du courroux de l’au-delà. Cela sans compter l’ingérence de la petite-fille du capitaine Smith, adepte de la sorcellerie et de séances de spiritisme du dimanche.

Ce beau monde se côtoie sans cohérence aucune où les interactions et les dialogues confèrent au non-sens absolu. L’enchaînement des conversations est décousu, sinon farfelu. On peut s’amuser des perroquets de service qui ont oublié leur répartie et s’essayent à quelque exercice d’improvisation bancal. Mention spéciale à Keesha Sharp, aussi crédible dans le rôle du capitaine qu’un baril de rhum. Cela ne tient pas uniquement à ses compétences maritimes douteuses ou son costume mal rapiécé pour son gabarit. Sa manière de s’exprimer est aussi consternante que son QI. Lorsqu’elle n’affiche pas des expressions bovines, elle déblatère des déductions fallacieuses et erronées.

« Le Titanic III a préféré investir dans des transats plutôt que dans des canots de sauvetage potables. »

Et les spectres ? Il faut se contenter de faciès mal dégrossis dont la vacuité du regard se fait l’écho du caractère décérébré de la chose. Gros plan à l’appui, on nous inflige un cadrage approximatif pour flouer le triste sort des passagers. Certains disparaissent dans une dimension parallèle, d’autres se retrouvent possédés à leur tour ou reviennent en tant que nouveau fantôme du Titanic. Là encore, on peut s’amuser de voir certains intervenants tirer sur des émanations vaporeuses ou s’excuser pour remettre les objets dans leur vitrine. Quant au naufrage, on ne peut que constater que le Titanic III a préféré investir dans des transats plutôt que dans des canots de sauvetage potables.

Au final, Titanic 666 est une effroyable incursion maritime qui parvient à faire pire que son prédécesseur. Ce qui relève presque du domaine de l’impossible. Dans un registre horrifique, Nick Lyon signe une production vide de sens, affublée d’une mise en scène indigeste, d’un montage achevé à la truelle et d’effets spéciaux hideux. Un scénario aberrant écrit à quatre mains (!), des dialogues aussi creux que le crâne des protagonistes, un casting dépassé par la portée du crétinisme ambiant… Le film n’en finit plus de multiplier les tares et les bévues à tous les niveaux. Hormis quelques incursions amusantes, tant le grotesque est omnipotent, Titanic 666 s’avère une mésaventure pénible et insignifiante.

Note : 02/20

Par Dante

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