mai 2, 2024

Thaurorod – Coast of Gold

Avis :

Parmi tous les sous-genres qui peuvent exister dans le Métal, certains sont plus incongrus que d’autres. Par exemple, le Viking Metal ou le Pirate Metal. Ici, il n’est plus question de différences musicales, mais tout simplement de thèmes abordés et des looks arborés par les musiciens. On retrouve donc le Viking Metal chez nos amis scandinaves, bien représentés par Amon Amarth par exemple, et le Pirate Viking pourrait plus se retrouver vers nos confrères ibériques, à l’image d’Alestorm. Bref, tout ça pour dire que ça reste du métal, et que Thaurorod, groupe finlandais, a décidé de mixer les deux sous -genres pour offrir des vikings qui racontent des histoires de pirates. Fondé en 2002, le groupe va avoir du mal à percer, alignant les démos avant de sortir un premier skeud en 2010. Coast of Gold est leur troisième effort et il arrive dans un contexte litigieux.

En effet, aujourd’hui, Thaurorod est un peu dans l’inconnu. Cet album arrive cinq ans après le précédent, et depuis, on n’a plus signe de vie du groupe. A un tel point que l’on ne sait pas si la formation est toujours active, en hiatus, ou tout simplement à l’arrêt. Mais cela n’impacte pas forcément l’écoute de cette galette, produite par Drakkar Entertainment GmbH (oui, ça ne s’invente pas) et qui s’avère globalement sympathique. Très clairement, on navigue en eaux connus, avec un Power/Heavy classique, mais fait avec envie et talent. D’ailleurs, le premier morceau met dans l’ambiance de suite. Power démarre au quart de tour et ne laisse que peu de répit. Les riffs sont ultra puissants, la rythmique est très rapide et le refrain rentre bien dans notre petit cerveau. Bref, c’est bien fichu et ça permet de bien lancer la machine.

La petite différence avec nombre de ses concurrents, c’est que Thaurorod manie plutôt bien le synthétiseur, et s’en sert de façon assez maline. The Commonwealth Lives en est un exemple flagrant avec son introduction. Si le titre n’est pas très long et manque un peu d’identité, il est un titre assez marrant qui flirte parfois avec un Eurodance à cause de ce clavier omniprésent. Puis Coast of Gold part carrément dans le Pirate Metal dans toute sa splendeur. C’est encore une fois étonnement bien produit et on se laisse porter par ce titre qui n’est pas très original, mais qui fait parfaitement son taf. La batterie syncopée n’y est pas pour rien, et même si le clavier adoucit trop les pré-refrains, cela n’empêchera le morceau d’être fédérateur. Bref, un moment sympathique et bien maîtrisé. Ce qui ne sera pas forcément le cas de 24601.

Là, l’introduction au clavier et en guitare bien aigue ne rend pas forcément service au titre qui est un peu ringard. Même son évolution l’enferme trop dans un style rétrograde qui ne sied pas forcément à l’image du groupe. Alors oui, c’est rigolo et la rythmique, quand elle démarre, envoie la sauce, mais tout cela manque cruellement modernité. Heureusement, avec Feed the Flame, le groupe renoue avec un Power bien nerveux et très rapide. On y retrouve un peu de DragonForce, et c’est un compliment. Il est dommage que tout l’album ne soit pas de ce tonneau. Puis Cannibal Island va poser une ambiance assez malsaine mai très vue. Ici, l’aspect pirate revient au galop, avec en prime un côté grandiloquent bien exploité par la bande. Le seul gros reproche que l’on peut faire sur ce titre, c’est sa longueur, assez inutile.

Et c’est assez étrange de dire ça d’un groupe de Power, mais finalement, Thaurorod n’est jamais aussi bon que lorsqu’il fait des morceaux courts et concis. Into the Flood ne sera pas un exemple flagrant, puisqu’il avoisine les cinq minutes, et même s’il demeure agréable à l’écoute, c’est un titre qui s’oublie aussi vite. Alors que My Sun Will Rise va droit au but et délivre un riff dingue et une mélodie qui fait mouche. Le seul morceau qui nous fera mentir sur cet adage, c’est finalement Illuminati qui, du haut de ses sept minutes, tient bien la barre et balance la sauce à plusieurs reprises. Enfin, Halla termine l’album de façon assez douce, mais là, ça manque de punch. On aurait aimé un peu plus de nerf pour clôturer cet album, afin de donner un peu plus d’allant pour une réécoute.

Au final, Coast of Gold, le dernier album en date de Thaurorod (et peut-être le dernier tout court), souffle le chaud et le froid, mais on préfère voir le verre à moitié plein. On est dans un Power/Heavy fait avec amour et sincérité, porté par un récit pirate qui se tient et doté de quelques pralines qui ne se refusent pas. Il est juste dommage que le groupe ne trouve pas une identité plus forte, plus prégnante, et délaisse un peu ce maudit clavier qui adoucit trop les choses, voire les rend ringardes…

  • Power
  • The Commonwealth Lives
  • Coast of Gold
  • 24601
  • Feed the Flame
  • Cannibal Island
  • Into the Flood
  • My Sun Will Rise
  • Illuminati
  • Halla

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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