mai 2, 2024

Autumn’s Child – Tellus Timeline

Avis :

Parmi tous les sous-genres qui composent le Rock et le Hard Rock, il y en a un qui nous laisse complètement de marbre, l’AOR, ou ce que l’on nomme aussi Hard FM. Et derrière ce nom se cache une volonté de faire du Rock, mais accessible au commun des mortels et diffusable sur les ondes radio. Forcément, on trouve alors des trucs sirupeux et pas forcément agressifs, avec en prime de vieux briscards qui clament leurs histoires d’amour en faisant des trémolos dans la voix. Dans ce style, Autumn’s Child est plutôt connu et reconnu, malgré sa formation toute récente, puisque les suédois se sont regroupés en 2019. Mais en même temps, en sortant un album quasiment tous les ans, il est presque logique que la formation fasse parler d’elle. Quid de Tellus Timeline, leur cinquième et dernier opus en date.

Le démarrage est plutôt alléchant. A Strike of Lightning débute avec un joli moment de guitare, puis envoie un bon riff, avant de redescendre un peu lors du couplet. Sans grande surprise, ça parle d’une histoire d’amour et d’une jolie nana, et les nappes de clavier prennent souvent trop de place dans la mélodie, ce qui donne à l’ensemble un côté un peu trop sirupeux. En même temps, on sait dans quoi on met les oreilles. Heureusement, le groupe nous sert un joli petit solo, ce qui montrera les qualités techniques du guitariste. Puis Gates of Paradise, qui débute comme un titre de Métal Symphonique, va nous cueillir, avec un riff agressif et une rythmique relativement rapide. Certes, on est habitués à plus rude, mais pour du Hard FM, ça fait amplement le taf, et c’est peut-être le meilleur titre de l’album. Faut-il s’en réjouir pour autant ?

Pas forcément, car le reste de l’album ne va pas être du même tonneau. Here Comes the Night fait écho à un vieux tube rock des années 80, et malgré l’énergie du chanteur, on reste dans quelque chose de très timide et qui manque cruellement de verve. Sans parler du refrain qui est d’une fadeur condescendante… Entendre des soixantenaires dire qu’ils veulent une nana pour la nuit, c’est presque gênant. Puis We are Young se veut un peu plus rugueux, mais le soufflé retombe très vite durant les couplets, qui restent sur un encéphalogramme plat. Et tu auras beau dire que tu es jeune, si tu es vieux, tu es vieux, point. Ta musique le prouve, même si tu es persuadé de faire un truc virulent de jeune. Et le groupe de balancer alors Around the World in a Day, qui dépasse les six minutes.

Ici, les suédois surprennent car ils jouent un vieux Rock qui évoque The Beatles dans sa mélodie et ses enregistrements, avant de partir vers quelque chose de plus Bon Jovi. Le résultat n’est pas déplaisant, si ce n’est que l’on s’éloigne grandement du Hard FM. Est-ce un mal ? Pas forcément, mais Autumn’s Child ne va pas continuer comme ça, et il va même tomber dans un déséquilibre entre ce qu’il promet, et ce qu’il fait vraiment. On the Top of the World est un morceau très agaçant, aux paroles lénifiantes, qui se contente d’un refrain répétitif et sans aucun intérêt. Avec This is Goodbye, on sombre dans quelque chose qui touche au mélo, avec une bonne guitare, mais un clavier détestable qui vient tout gâcher. Puis Juliet va être une épreuve, tant on dirait une ancienne ballade d’un quelconque groupe de Rock des années 80.

Alors faire une sorte de revival, pourquoi pas ? Certains groupes le font, mais ils y apportent de la nouveauté, de l’énergie, et une envie de secouer les codes. Là, ça se contente de singer les mélodies d’antan, sans jamais y apporter un plus intéressant. Come and Get It ! prend des allures un poil Rockabilly, mais ça n’apporte rien de bien neuf, ni même d’intéressant. Alors, la voix un peu granuleuse du chanteur fonctionne, mais ça reste trop stéréotypé pour convaincre. Never Surrender fait office de bouche-trou, avec une nappe de clavier électro complètement dépassée et qui ne fait que nous freiner dans notre écoute. Et c’est encore pire quand on entend un petit gimmick sonore entre chaque phrase des couplets. Puis I Belong to You copie allègrement The Beatles pour ne rien fournir en plus, nous laissant sur un morceau qui ne donne pas envie d’y retourner.

Au final, Tellus Timeline, le dernier album d’Autumn’s Child, a tous les atours d’une galette de Hard FM, mais essaye de s’en abroger avec des titres plus doux et plus rock, faisant appel alors à une mémoire collective qui lorgne vers des tubes des années70/80. L’intention est louable, mais sans y apporter quelque chose de neuf ou de moderne, ça ne ressemble qu’à une resucée vaguement opportuniste. Bref, sans être non plus un mauvais album, on ne peut pas dire que l’on prenne son pied face à ce skeud un tantinet morose.

  • A Strike of Lightning
  • Gates of Paradise
  • Here Comes the Night
  • We are Young
  • Around the World in a Day
  • On the Top of the World
  • This is Goodbye
  • Juliet
  • Come and Get It !
  • Never Surrender
  • I Belong to You

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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