avril 27, 2024

Le Trésor Oublié

Titre Original : Lost Treasure

De : Jim Wynorski

Avec Stephen Baldwin, Nicolette Sheridan, Coby Ryan McLaughlin, Hannes Jaenicke

Année : 2003

Pays : Etats-Unis

Genre : Aventure, Action

Résumé :

A la suite d’un hold-up au Metropolitan Museum, plusieurs œuvres d’art sont retrouvées dans les décombres du véhicule brûlé des malfaiteurs. Pour déterminer l’origine de l’une d’entre elles, l’inspecteur Carl McBride, chargé de l’enquête, demande l’aide de son frère Bryan, éminent cartographe. Selon ce dernier, il n’y a pas de doute : l’œuvre en question est en réalité un plan vers un trésor perdu.

Avis :

D’ordinaire, les films d’aventures constituent des divertissements familiaux des plus honorables. Le genre offre de l’action, du suspense et du dépaysement sur fond de mystères historiques. Sur la base de ces fondamentaux, on peut aussi le rapprocher du thriller ésotérique. Les intrigues peuvent présenter un niveau de développement plus ou moins avancé, mais l’idée initiale est d’emporter le spectateur à travers péripéties et paysages enchanteurs. Enfin, ces considérations valent surtout lorsque le film en question tient la route. Comme d’autres courants cinématographiques, le genre n’échappe pas à quelques bévues opportunistes dont l’intérêt sombre irrémédiablement dans le néant.

Grand habitué des productions commises à la va-vite, Jim Wynorski (ou Jay Andrews, pour le présent métrage) multiplie les projets fauchés, mockbusters et autres absurdités sur bobine. Entre deux épisodes méphitiques de la saga The Bare Wench Project, le réalisateur se penche sur un téléfilm d’aventures aux ambitions platoniques. Jouant la carte de l’esbroufe stérile, l’entame donne le ton quant à l’invraisemblance de l’intrigue. De l’incendie d’un musée pour voler une œuvre d’art à la course-poursuite qui s’ensuit, on assiste aux prémices d’une enquête farfelue, misérable prétexte scénaristique à la présentation des intervenants. Mention spéciale à ces flics incapables de boucler leur ceinture de sécurité ou d’aligner deux neurones pour assimiler la notion d’investigation.

« On inaugure la partie « aventures » avec la présence mollassonne de Stephen Baldwin. »

L’espace d’un instant, on a l’impression de s’être trompé de film. Le bureau de police tient à une tour administrative, les escapades des inspecteurs les amènent à vivoter dans un cadre urbain défraîchi, sans relief ni intérêt. Par la suite, on inaugure la partie « aventures » avec la présence mollassonne de Stephen Baldwin dont les fonctions échappent à toutes considérations pragmatiques. On lui prête des compétences de cartographe, de laborantin, d’archéologue amateur et même d’espion au service de son fier pays. Dans une certaine mesure, on aurait presque droit à un portrait caricatural et réactualisé d’Otto Rahn ! On assiste donc à un embrouillamini qui n’a d’autre objectif que de nous emmener sur une île située au large du Panama.

Le décor exotique est planté, à tout le moins il en a les apparences. À de nombreuses reprises, il est difficile de ne pas penser à un tournage improvisé dans un jardin public. Les incursions dans la jungle ne recèlent aucun danger, si ce n’est la bêtise des protagonistes. Malgré le dénuement de leurs moyens, on ne dénote aucune notion de survivalisme ou d’une quelconque tension quant à la précarité de leur situation. De plus, cette seconde partie se cantonne à un jeu du chat et de la souris avec les antagonistes qui, au passage, sont aussi notables que leurs pendants « bienveillants ». De fusillades en fuites, en passant par des embuscades mal organisées, la succession des évènements va de mal en pis.

« On songe à ces dialogues dignes des conciliabules de Fort Boyard. »

À de nombreuses reprises, l’ensemble est aussi pathétique que risible. On songe à ces dialogues dignes des conciliabules de Fort Boyard où l’on répète les paroles des autres avant de s’encourager mutuellement avec force, cris et accolades à l’appui ! Et le fameux trésor de Christophe Colomb ? La recette est simple : prenez deux cartes, trouez-en une, superposez le tout et vous trouverez son emplacement. Est-il seulement possible d’admettre que ce « scénario » ait fait l’objet d’un travail d’écriture par quatre tâcherons ? Il est rare de constater une telle débilité intrinsèque doublée d’une fainéantise manifeste pour saborder l’unique point d’intérêt de ce naufrage cinématographique.

Au final, Le Trésor oublié possède un titre prédictif quant à son sort. D’aventures, cette idiotie sur pellicule n’en présente même pas les fondamentaux ou les intentions. Entre deux séquences à l’humour lourd, on assiste à une véritable débandade. Rien ne fonctionne. Le montage est à l’aune d’une mise en scène indigente, tandis que les acteurs sont aussi investis que leurs personnages à la caractérisation absente. Même l’incursion sur l’île est d’un ridicule consommé, tant le cadre n’est jamais correctement exploité. On en oublierait presque leur quête éperdue pour trouver un coffre rempli de breloques clinquantes à partir de ficelles narratives éculées et de cartes moisies. Un affront cinématographique dont on s’interroge sur son existence.

Note : 02/20

Par Dante

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