mai 3, 2024

Mission: Impossible – Dead Reckoning Partie 1 – Bien Trop Long

Titre Original : Mission : Impossible – Dead Reckoning Part 1

De : Christopher McQuarrie

Avec Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg

Année : 2023

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Espionnage

Résumé :

Dans Mission: Impossible – Dead Reckoning Partie 1, Ethan Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et menace l’humanité entière.

Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé ressurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission – pas même la vie de ceux qu’il aime.

Avis :

Démarrée en 1996 sous la houlette de Brian de Palma, la franchise des Mission : Impossible s’est étoffée au fil des ans, avec un nouvel épisode tous les trois/quatre ans. John Woo, J.J. Abrams ou encore Brad Bird se sont succédés à la réalisation avant de laisser la place à Christopher McQuarrie, qui est aux commandes de la saga depuis trois films maintenant (et même quatre si on compte la deuxième partie qui doit sortir en 2024). Trouvant toujours des enjeux complexes et jouant la carte de l’espionnage avec une grosse dose d’action (n’oubliant pas que maintenant, la campagne de promotion d’un Mission : Impossible s’accompagne toujours d’un Tom Cruise virevoltant), chaque nouveau film de la franchise est un petit évènement. D’autant plus que les deux précédents films étaient d’excellentes surprises. Quid de ce septième opus dont la durée dépasse presque l’entendement ?

Car oui, si les autres films arrivaient à tenir leur intrigue aux alentours des deux heures de film, on sentait que petit à petit, il fallait augmenter la durée, comme si tutoyer les trois heures de long-métrage était un gage de qualité. Ici, on est sur une première partie qui dure plus de deux heures quarante, et qui se concentre uniquement sur la recherche d’une clé qui permet d’ouvrir une arme de destruction massive. Un pitch assez léger dans ses grandes lignes, et cela se ressent sur la durée, puisque le film va être long, très long, trop long. Très clairement, le scénario peut se scinder en trois axes principaux, à savoir la course pour avoir les deux parties de cette clé, puis la revente de ces parties par une marchande d’armes, et enfin la bagarre finale pour récupérer la clé. Rien de bien transcendant.

« Il faudra se faire violence pour en arriver au bout. »

De plus, on sent que Christopher McQuarrie tend certaines scènes jusqu’à la lie. Les discussions prennent des allures de concours de bite, avec des champs/contre-champs basiques où tout le monde tire une mine grave. La séquence entre Ethan Hunt et Kittridge en est un exemple flagrant. De ce fait, on peut aisément dire que ce septième opus est bien trop long pour ce qu’il raconte. Et même si entre les grandes lignes, on retrouve des sujets intéressants et très actuels, il faudra se faire violence pour en arriver au bout. Le coup de l’Intelligence Artificielle qui tire les ficelles, ou encore celui du grand méchant qui arrive à passer à travers tous les systèmes de sécurité, prenant des allures de fantôme, c’est plutôt bien trouvé, mais ça reste trop en surface. Il faudra sûrement attendre la deuxième partie pour que cela prenne de l’ampleur.

Cependant, tout n’est pas à jeter dans ce septième film de la franchise. S’il y a peu de séquences d’action, elles sont vraiment bien fichues et très dynamiques. On peut compter sur un début tonitruant, qui correspond bien à l’essence première des Mission : Impossible, sans jamais tomber dans une action outrancière. Puis il y a un passage assez drôle dans les rues de Rome avec une Fiat 500 customisée. Enfin, la séquence finale dans le train est assez impressionnante, et le réalisateur utilise de façon optimale son montage pour faire monter la pression. Alors certes, sur presque trois heures de film, avoir seulement trois grosses scènes d’action, c’est assez peu pour un tel film, il n’en demeure pas moins qu’elles sont efficaces et participent au grand spectacle. Un grand spectacle qui s’accroche aussi à ses personnages féminins, qui sont bien mis en avant.

« Le film fait la part belle à la gent féminine. »

Si on retrouve Ethan Hunt et ses deux acolytes (Ving Rhames et Simon Pegg), le film fait la part belle à la gent féminine. Grace, campée par Hayley Atwell, est une voleuse qui va intégrer le IMF grâce à ses capacités. Si l’actrice prend un plaisir monstre à jouer, on sera un peu plus mesuré sur le personnage, qui ne possède pas vraiment de background, et va demeurer un faire-valoir du héros principal, ainsi qu’un atout comique dans toutes ses scènes. Heureusement, Pom Klementieff, qui joue Paris, une tueuse à gages, est plus iconique et demeure un peu plus cryptique. On pourrait croire à une Harley Quinn réaliste, mais ses motivations sont assez troubles, et cela donne de l’épaisseur au personnage. Quant à Vanessa Kirby, elle reprend son rôle de vendeuse d’armes, et même si elle joue toujours pareil, elle sera assez drôle dans sa psychologie.

Le gros bémol va tout de même provenir du grand méchant, Gabriel, qui trouve des échos dans le passé d’Ethan Hunt. D’ailleurs, tout le film va jouer sur des griefs entre Ethan et d’autres personnages qui font leur apparition pour la première fois. Car outre le méchant, qui a déjà tué par le passé une personne chère à Ethan, on retrouvera un type de la CIA qui veut lui aussi capturer Ethan pour on ne sait quelle raison. Mais en ce qui concerne Gabriel, ce fantôme du passé, on restera déçu par son traitement et par ses ambitions. Il n’est qu’un larbin d’une IA un peu mystique, et hormis vouloir être le maître du monde en ayant une arme de destruction massive, il n’a rien de vraiment particulier. C’est triste à dire, mais le film, tout comme les personnages, manquent d’empathie.

« Si certaines séquences sont assez drôles, elles évacuent aussi toute la dramaturgie du script. »

Le film est tellement long, il en fait tellement des caisses, que même lorsqu’il est question d’amitié, de trahison, ou encore de personnages qui trouvent la mort, on s’en fiche un peu. Et c’est assez dommage d’écrire cela, car on sent toutes les bonnes intentions du réalisateur ou du scénariste, mais il manque vraiment des phases touchantes pour nous impacter. De plus, si certaines séquences sont assez drôles, elles évacuent aussi toute la dramaturgie du script, où une IA peut dominer le monde et se fait plus intelligente et manipulatrice que les humains.

Au final, Mission : Impossible Dead Reckoning Partie 1 est un film assez décevant. Non pas qu’il soit mauvais, bien au contraire, il reste un blockbuster massif, mais il est bien trop long pour ce qu’il raconte, et on frôle parfois le mauvais goût avec un humour mal dosé. Ou alors une introduction caricaturale envers les russes. Bref, il s’agit d’un film assez moyen, qui n’arrive pas à se faire efficace à cause de sa longueur, un peu comme si frôler les trois heures était un gage de qualité. Et ce n’est pas forcément le cas…

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.