avril 29, 2024

Monuments – In Stasis

Avis :

Fondé à la fin des années 2000, Monuments est un groupe britannique qui a su allier deux sous-genres distincts, le métal progressif et le Djent. Formé autour du guitariste John Browne et du chanteur Josh Travis, le groupe va signer chez Century Media Records pour un premier album en 2012, Gnosis. C’est un an plus tard que Monuments se sépare de son chanteur, qui va être remplacé par Chris Barretto, ancien membre de Periphery. Là, la formation va sortir deux album, The Amanuensis en 2014, puis Phronesis quatre ans plus tard. Mais une nouvelle fois, le chanteur prend la poudre d’escampette, et c’est Andy Cizek qui va prendre la relève. In Stasis, sorti en 2022, est donc le premier album du groupe avec ce chanteur, qui va allier chant clair et growl de manière incroyable, avec une maîtrise qui frôle l’insolence.

Le skeud débute avec No One Will Teach You, en featuring avec Neema Askari, qui fut chanteur de Monuments durant un an, de 2010 à 2011. Le rapport entre les deux vocalistes est pertinent, ça part dans tous les sens mais avec une grosse maîtrise et l’aspect Djent des grattes se ressent beaucoup plus lors du refrain, qui alterne chant clair et growl. Si Neema a une voix moins profonde qu’Andy, il n’en demeure pas moins que les échanges sont virulents, et que le morceau donne une furieuse envie de se mettre sur la gueule. Cependant, cette violence n’est jamais au détriment de la mélodie, et il y a une vraie volonté de construire quelque chose de percutant, mais qui a du sens. C’est là que l’on ressent la symbiose entre Djent et Prog, qui prend une belle ampleur. Mais c’est avec Lavos que l’on ressentir toutes les capacités de la formation.

Bien plus virulent que le titre précédent dans ses riffs et sa rapidité d’exécution, le morceau n’oublie pas pour autant l’efficacité de la mélodie. L’alternance entre growl et chant clair est parfaitement maîtrisée et démontre toute la palette vocale du nouveau chanteur qui est tout simplement impressionnant. En abordant Cardinal Red, on va voir la nouvelle direction artistique que prend le groupe. Peut-être moins rentre-dedans que par le passé, Monuments va privilégier les cassures de rythme, notamment entre couplet et refrain, mais apporte aussi une belle efficacité, avec des paroles qui se retiennent facilement, et un bel apport de la part de Mick Gordon, compositeur de musique de jeux vidéo, mais ne faisant pas dans le détail (Doom Eternal). Il se dégage du titre une belle impression de profondeur, et une ampleur qui permet au groupe de vraiment se développer et d’imposer un style massif.

Par la suite, le groupe va continuer de venir nous mettre des gros coups de latte dans la tronche. Opiate et son introduction aux airs orientaux va venir nous titiller les tympans avec des riffs brutaux et pertinents. Le chanteur commence doucement, en chant clair, pour ensuite mieux nous défoncer la tronche à travers un growl maîtrisé et une rythmique infernale. Quant à Collapse, se sera presque le contraire au niveau de la construction, avec notamment un démarrage tonitruant, qui va venir nous faire très mal à la nuque. Ici Andy Cizek diffère ses growl, pour partir dans des tonalités plus graves, et presque ajouter des élans Death dans le titre. Arch Essence s’octroie l’aide de Spencer Sotelo, le chanteur de Periphery, et le morceau, sans être une tuerie, profite d’un double chant clair puissant pour se donner plus de profondeur.

Avec Somnus, le groupe revient à des fondamentaux qui fracassent fort, et même si globalement, on reste dans quelque chose de connu, c’est fait avec un talent insolent, une production fortiche et une énergie communicatrice. Mais c’est clairement avec les deux morceaux suivants que le groupe va faire fort. En faisant appel à nouveau à Mick Gordon, le groupe propose False Providence et ça tabasse très fort. Il n’est pas étonnant que la formation ait choisi ce titre (avec Cardinal Red et Makeshift Harmony) pour mettre en avant son album. D’ailleurs, Makeshift Harmony sera une excellente surprise, avec une belle mélodie et un aspect presque touchant dans le chant et la construction du titre. Le refrain rentre immédiatement en tête, et on se surprendra à chanter au bout d’une paire d’écoute. Enfin, pour conclure l’album, The Cimmerian plonge dans un Prog percutant, qui synthétise tout ce que représente le groupe.

Au final, In Stasis, le dernier album de Monuments, est une sacrée belle claque, entre Djent et Prog. L’arrivée du nouveau chanteur apporte une plus-value impressionnante, et on sent que le groupe a gagné en ampleur et en confiance. Trouvant une vraie identité, arrivant à manier des aspects « métal » sans tomber dans la surenchère, les britanniques font étalage d’une belle maturité et offrent un quatrième album réussi, nerveux, à l’énergie communicatrice. On en redemande !

  • No One Will Teach You feat Neema Askari
  • Lavos
  • Cardinal Red feat Mick Gordon
  • Opiate
  • Collapse
  • Arch Essence feat Spencer Sotelo
  • Somnus
  • False Providence feat Mick Gordon
  • Makeshift Harmony
  • The Cimmerian

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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