mai 4, 2024

Crisix – Against the Odds

Avis :

Quand on évoque le Thrash Métal, on pense immédiatement au Big Four américain composé de Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax. Pour autant, il existe d’autres groupes dans le monde qui mérite tout autant d’attention, et surprise, c’est en Espagne que l’on retrouve d’excellentes bandes qui peuvent même faire la nique à de gros groupes ricains. On peut évoquer par exemple Angelus Apatrida, mais c’est Crisix qui attire notre attention aujourd’hui. Fondé à la fin des années 2000 sous le nom de Crysys, c’est en 2011 qu’un premier album voit le jour, avec une générosité incroyable, puisque le disque dépassera l’heure d’écoute. Par la suite, c’est tous les deux ou trois ans que Crisix va sortir un album, qui ne durera pas plus de quarante minutes. Against the Odds est leur quatrième effort studio et malgré sa croute durée, il donne une féroce envie de se plonger dans leur discographie.

Le skeud débute fortement avec Get Out of my Head. La formation hispanique nous plonge immédiatement dans un Thrash surpuissant, très rapide, avec quelques fulgurances un peu punks sur les bords. Le résultat est impressionnant de maîtrise, notamment grâce à la voix du chanteur, qui peut paraître criarde, mais qui contient un grain très particulier et donne une véritable puissance à l’ensemble. Et que dire des riffs qui sont vraiment véloces et donnent une grosse envie de se décrocher la nuque à grands renforts d’headbang. Alors oui, il ne faut pas chercher de la finesse dans les paroles, mais ce n’est pas le but premier de ce morceau. Leech Breeder va continuer sur ce bon chemin, avec une rythmique infernale, portée par des riffs velus et une basse qui claque bien. C’est rapide, ça dégomme tout sur son passage et ça ne laisse aucune seconde de répit.

Technophiliac va continuer à nous fracasser les tympans avec des riffs incisifs et des rythmiques ultra rapides. Cependant, si l’on excepte un refrain entêtant qui rentre immédiatement en tête, on a un peu la sensation d’être sur une petite redondance qui peut devenir lassante. Mais le groupe va jouer au plus malin en proposant Perseverance. Un peu plus long que les autres titres (on dépasse les quatre minutes), le groupe travaille son introduction et son atmosphère. Plus sombre, mais aussi plus fédérateur dans son introduction, les espagnols fournissent un excellent morceau qui, même s’il peut résonner comme classique et sans surprise, est maîtrisé du début à la fin. Il est un peu dommage que par la suite, le groupe ne crée pas plus de titres de cet acabit. Par exemple, Xenomorph Blood renoue avec les titres du début, jouant exclusivement la rapidité et la violence.

Par la suite, la formation va « s’amuser » un peu en citant Dragon Ball. Prince of Saiyans débute avec un extrait du manga en espagnol, puis par la suite le groupe ne fait pas dans la dentelle et délivre un bon gros thrash des familles. Cependant, on peut trouver que les riffs, surtout dans les refrains, sont moins incisifs et tapotent un peu moins nos tympans. Chose que l’on ne retrouvera pas avec Leave Your God Behind, qui est un excellent titre, et qui donne immédiatement envie de headbanger dans tous les sens. Même si le groupe utilise encore la même recette, il réside dans ce titre une énergie surpuissante communicatrice qui fait un bien fou. Même le solo, qui ne dure pas bien longtemps, possède une sorte d’aura qui fait que le morceau est une belle réussite, sur de nombreux plans.

Sales gosses par essence, les membres de Crisix vont fournir un titre perclus d’insanités, mais qui pourtant est taillé pour faire des circle pit lors de prestations scéniques. Cut the Shit balance la sauce et n’hésite à taper fort, sur une durée qui peut paraître anormale pour ce genre de compositions. Mais force est de constater que ça marche à plein régime, et que l’on en redemande. Enfin, avec The North Remembers, Crisix rentre dans un long morceau qui démontre la capacité du groupe à faire des compositions plus longues et relativement intéressantes. Cependant, les hispaniques sont loin d’égaler les nordiques pour les compos Thrash qui font écho aux vikings. On reste dans quelque chose de très bon et de savoureux, mais ça manque un peu de profondeur pour vraiment nous marquer.

Au final, Against the Odds, le quatrième album de Crisix, est un effort qui tabasse bien et qui montre que les espagnols ont des choses à dire. A la fois percutant et virulent, court et concis, on peut dire que les hispaniques ont visé l’efficacité et la percussion. Cependant, on peut parfois regretter des compositions qui sont un peu répétitives, rendant l’album moins bon que les autres skeuds du groupe.

  • Get Out of my Head
  • Leech Breeder
  • Technophiliac
  • Perseverance
  • Xenomorph Blood
  • Prince of Saiyans
  • Leave Your God Behind
  • Cut the Shit
  • The North Remembers

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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