avril 18, 2024

Darwin

Auteur : Keto Valero

Editeur : Ankama

Genre : Shonen

Résumé :

Alors qu’il cherche des réponses sur son passé, Darwin brise le Skywood, un artefact sacré ayant appartenu à son peuple disparu : les Daï-Kinn. L’objet renferme une énergie inconnue et dangereuse aux multiples pouvoirs imprévisibles. Malheureusement, un fragment tombe entre de mauvaises mains. Accompagné par Wanda, sa demi-sœur colérique, Darwin sillonne l’atoll d’Astoria pour tenter de le récupérer et enfin lever le voile sur ses origines.

Avis :

Si le manga provient du Japon, il ne faut oublier que la France est le deuxième pays où ce médium est le plus vendu. Véritable phénomène qui a explosé depuis les années 2000 avec des shonens comme Naruto ou One Piece, il n’en fallait pas plus pour que des auteurs français se lancent dans l’aventure du manga, en copiant leurs pairs du pays du soleil levant. On peut citer des noms comme Reno Lemaire avec Dreamland ou encore Jenny avec Pink Diary. Depuis, d’autres auteurs ont suivi la tendance, floutant les limites entre le Japon et la France. Et Ankama s’est fait spécialiste dans la publication de mangas français, à l’image de Space Punch ou encore Ripper, pour ne citer que les deux derniers sortis. Aujourd’hui, on s’attaque à Darwin de Keto Valero, dessinateur montpelliérain passionné par la culture asiatique et formé en Corée du Sud.

Très clairement, la couverture de ce premier tome ne ment pas sur la marchandise, et révèle une histoire qui fait écho aux shonens que l’on a pu lire durant les années 2000. On peut évoquer des histoires comme Rave par exemple, où un jeune héros doté d’un pouvoir qu’il ne maîtrise pas, se fait convoiter par des méchants et cherche en parallèle ses origines. L’auteur ne fait pas vraiment dans l’originalité pour sa première série, et ce n’est peut-être pas plus mal, ne tombant pas dans le piège d’un scénario trop complexe pour convaincre les lecteurs et les éditeurs. Ici, on va donc suivre Darwin, un jeune garçon intrépide qui vit avec sa demi-sœur. Il va délivrer une puissance inconnue via un drôle de parchemin, ce qui lui octroie des pouvoirs démesurés qu’il ne maîtrise pas. Il sera alors pris en chasse par des tueurs qui veulent récupérer ce parchemin.

En cours de route, on va bien évidemment en apprendre plus sur le jeune garçon, avec des personnages secondaires hauts en couleurs, et des éléments historiques qui préciseront un peu le monde que l’on découvre. Car oui, de prime abord, on plonge tête la première dans un joyeux bordel. On se trouve donc sur un archipel où l’eau est considérée comme un bien précieux, avec des créatures fantasques et d’autres îles plus ou moins grandes qui ont des peuplades bien différentes. Il est très compliqué de rentrer de suite dans cette histoire, car l’auteur nous plonge directement au cœur de l’action et c’est un peu le bazar. Heureusement, lorsque Darwin se retrouve sur un drôle de dirigeable, les choses se tassent un peu, et on va en apprendre un peu plus sur l’univers, où un grand méchant veut faire main-basse sur les autres îles, en leur vendant des robots particuliers.

Si on retrouve des grandes lignes très naïves, il faut quand même faire fi d’une hystérie collective à toutes les pages pour vraiment s’accrocher au manga. Comme dit auparavant, les personnages sont hauts en couleurs, voire complètement zinzins, à l’image de ce type qui contrôle le dirigeable et dont le pouvoir est de tirer sur des ficelles pour faire apparaître des créatures étranges. Franchement, entre l’espèce de gros poulpe végan collé à la coque du dirigeable, le bonhomme poilu avec une carotte à la place du nez, ou encore la boule de poils dans le chapeau du type, c’est parfois compliqué de comprendre quoi que ce soit. Il faut accepter de se faire trimballer dans un univers fou, qui foisonne d’idées, parfois un peu trop. Car même dans les différentes villes, c’est un joyeux foutoir. Outre la cité des abeilles, chaque atoll possède ses caractéristiques, et ça part en vrille.

Après, on sent bien évidemment toutes les influences du jeune auteur. Si l’on met de côté tous les shonens que l’on connait par cœur, on peut citer l’inspecteur gadget pour la présentation du grand méchant, ou encore Total Recall avec ce monstre qui se cache dans le ventre d’un géant. C’est assez plaisant de découvrir ces références au fil des pages, même si, bien sûr, cela ne fait pas forcément avancer l’histoire. Une histoire qui a tendance à piétiner, et qui ne présente pas suffisamment les antagonistes. On aura droit à un grand vilain tendancieux, des voleurs maigres sans scrupule ou encore un singe qui utilise des technologies, mais encore une fois, tout cela est fait dans un bazar qui peut nous perdre, ou qui brasse du vent, n’arrivant pas à rendre l’intrigue plus prenante que ça. Ou tout du moins à la rendre plus dramatique.

Au final, ce premier tome de Darwin s’avère assez sympathique à lire, mais il s’adresse à un public relativement jeune. Si on peut aimer cette énergie parfois mal canalisée, force est de constater que la présentation des personnages est assez sommaire, tout comme cet univers et son histoire, qui réserve certainement des pans d’ombre pour la suite, mais qui manque ici de subtilité. Il n’en demeure pas moins que l’on passe un bon moment de lecture, et que l’on est curieux de lire la suite, surtout que le trait de Keto Valero est excellent, et mériterait peut-être d’être utilisé au sein d’un seinen bien gras.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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