avril 23, 2024

Horizon Forbidden West

Résumé :

La terre se meurt. Alors que de nouvelles machines redoutables rôdent autour de leurs frontières, de violentes tempêtes et une peste incontrôlable déciment ce qu’il reste de l’humanité. La vie sur Terre fait face à une nouvelle extinction et personne n’en connaît la raison.

C’est à Aloy de découvrir ce qui se cache derrière ces menaces afin de restaurer l’ordre et l’équilibre du monde. Au cours de son voyage, elle doit retrouver d’anciens amis, forger des alliances avec de nouvelles factions en guerre et lever le voile sur l’héritage des temps anciens, tout en essayant de garder une longueur d’avance sur un ennemi à priori invincible.

Avis :

C’est en 2017 que le studio Guerrilla va surprendre tout le monde avec un nouveau issu d’aucune franchise connue, Horizon Zero Dawn. Proposant aux joueurs d’incarner Aloy, une jeune femme, dans un monde post post-apocalyptique ouvert, le studio néerlandais a eu le nez fin et a proposé une aventure mémorable. Forcément, le jeu fut un succès critique et public, à un tel point qu’un deuxième opus fut mis en branle. Il aura fallu attendre cinq ans avant de voir débouler cette suite, qui offre l’opportunité d’amener Aloy vers l’Ouest, là où des tribus sauvages se mènent une guerre sans merci. Seulement, quand le premier jeu est une réussite, on peut craindre une suite inférieure, et un résultat décevant. Est-cela cas ici ? Pas vraiment, puisque même si on retrouve des mécaniques connues, le jeu offre une superbe aventure dantesque.

Bien évidemment, la première chose qui frappe quand on lance le jeu, c’est sa qualité graphique. C’est bien simple, c’est somptueux. Il y a eu un véritable effort pour que sur Playstation 5, les décors, mais aussi les animations et l’environnement global soient le plus beau possible. Il y a une profondeur de champ hallucinante, et on sent qu’il y a vraiment un cap graphique qui a été passé avec la console nouvelle génération. Mieux que ça, il y a peu d’aliasing (sauf dans les forêts denses) et si l’on retrouve quelques bugs de collision, ils sont peu nombreux et n’entachent en rien le plaisir de jeu, et le plaisir des yeux. Même lors des discussions, il y a toujours de la vie, avec des personnages qui bougent, loin du champ/contre-champ du premier opus. Bref, Guerrilla a placé la barre très haut et offre une expérience visuelle assez dingue.

D’ailleurs, ces graphismes invitent le joueur à tout visiter sur la carte. Cette dernière est relativement conséquente (même si à peine plus grande que pour le premier épisode), et on passe par des décors qui changent grandement. Les montagnes enneigées laissent rapidement place au désert, puis à une forêt épaisse, avant de plonger vers les rivages de l’océan et des paysages plus tropicaux. Cette variété permet un plaisir de jeu renouvelé, même si les items à trouver sont toujours les mêmes. Mais la grande force du jeu réside dans la multiplication de lieux à visiter, avec des ruines, des grottes, des avions écrasés et autres colonies inconnues. Cela densifie la durée de vie (au moins 70h de jeu pour en faire une grande majorité) et permet d’étoffer un univers travaillé et inédit. Malgré tout, cela engendre un défaut important.

En effet, le but d’un jeu vidéo est tout de même de jouer, et de faire avancer l’intrigue en jouant. Or, dans Horizon Forbiddent West, il y a tellement de choses à voir et découvrir que parfois, l’histoire principale passe au second plan, et peine à convaincre. En fait, il y a parfois trop de dialogues, trop d’explications autour de l’univers, et on va vite se désintéresser de certaines choses. Par exemple, les rivalités en tribus sont assez pénibles. On peut aussi évoquer les histoires personnelles de chaque personnage secondaire dont on se fiche un peu. En fait, parfois, l’aspect histoire prend le pas sur le côté ludique, et ce n’est pas forcément le but du jeu. Quitte à densifier l’univers, autant sortir des livres, animés ou autre. Les fans y trouveront alors leur compte et cela permettrait à qui veut d’approfondir ce monde original.

Mais malgré cela, on ressent un vrai plaisir de jeu, notamment grâce à un gameplay que l’on connait, mais qui est toujours aussi efficace. Aloy est un personnage dynamique, qui saute, grimpe, frappe et tire à l’arc. La fluidité est de mise, et ce n’est pas plus mal quand on voit les combats qui nous attendent, qui sont parfois costauds, notamment lorsque l’on doit se taper des grosses machines bien armées. Le système de jeu est évolutif, avec des points de compétence à mettre dans un arbre, afin de s’améliorer en fonction de sa façon de jouer. On peut augmenter sa vie, être plus efficace au corps à corps ou au tir, être plus silencieux, ou encore utiliser avec intelligence les machines que l’on peut pirater. Cela offre des façons de jouer différentes, même si on retrouve des aptitudes obligatoires pour bien réussir, comme la force et l’attaque.

En fait, le gameplay est si riche que, parfois, on n’est pas obligé de tout utiliser. Cela se voit sur les arbres de compétences, mais aussi dans les armes mises en disposition. A titre d’exemple, on peut ne pas utiliser du tout les pièges, comme on peut éviter d’utiliser certains types d’armes, comme les lance-câbles par exemple. Il y a une sorte de dimorphisme qui s’opère là-dessus, où l’on favorisera les arcs et les lances explosives, bien plus mortels que le reste. C’est dommage, car cette densité dans l’armement et le gameplay rejoint le trop-plein de l’histoire qui peut nous perdre par moment. Il en va de même avec la jauge de « rage » qui permet d’utiliser des attaques plus puissantes, mais que l’on peut facilement ne pas déclencher, car le jeu est tout de même assez facile. Est-ce un reproche ? Pas forcément.

Enfin, dernier point qui peut se voir comme un défaut, mais aussi comme un point positif, la prolifération des quêtes secondaires. Outre les quêtes annexes qui sont parfois plus importantes que la quête principale, on aura droit à des services personnels, des fosses de combat, des zones de chasse, une arène, des creusets, des grands-cous à pirater, des ruines à explorer, des boîtes à retrouver ou encore des courses de coureuses. Bref, c’est là encore très dense, cela permet de bien explorer les lieux, mais malheureusement, il y a en a trop, et c’est souvent la même chose. Les ruines sont des casse-têtes pour trouver un artefact, les services personnels demandent à aller chercher des choses dans des lieux dangereux, tout cela manque cruellement de variété et d’enjeux. Certes, le plaisir d’exploration est là, mais c’est parfois redondant, surtout quand il ne s’agit que d’un aller-retour…

Au final, Horizon Forbidden West est un excellent jeu. D’une beauté sidérante, d’une grande densité dans son monde à explorer mais aussi dans son scénario, on ne peut qu’être satisfait par un tel boulot abattu. Néanmoins, tout n’est pas parfait, et cette sensation de trop-plein peut prendre parfois des allures de chemin de croix, notamment dans les longs dialogues, ou encore dans des quêtes qui ne sont pas vraiment passionnantes. Mais le plaisir d’exploration est toujours présent avec, en prime, un gameplay vif et exemplaire qui permet de prendre toute l’ampleur de cet univers ludique et inédit.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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