avril 20, 2024

Metallica – 72 Seasons

Avis :

Considéré comme le plus grand groupe de métal de tous les temps, Metallica s’est forgé une réputation de dingue, à un tel point que chaque nouvel album est un évènement, et tout le monde en parle. En bien ou en mal, peu importe, Metallica cristallise tous les avis, au point d’en effacer les autres sorties de la semaine, voire du mois. Rares sont les groupes qui ont cette aura, et autant de fans comme de haters, qui se font un malin plaisir à détruire le groupe américain dès qu’il fait une sortie. 72 Seasons est le onzième album du groupe, et il fait suite à Hardwired… to Self-Destruct, qui était une bonne surprise. Avec ce nouvel effort, les américains décident d’aborder les dix-huit premières années de la vie, celle qui, soi-disant, définissent l’humain que l’on va devenir. Un sujet ambitieux, pour un résultat en demi-teinte.

La première chose à savoir autour de cet album, c’est qu’il est long. Il dure 77 minutes, ce qui peut être considéré comme un double album, mais était-ce bien nécessaire ? On peut se poser la question tant les titres à rallonge se succèdent, et que parfois, on sent une petite lassitude nous envahir. Rien de bien méchant, mais cela fait écho à un autre problème de la formation depuis une paire d’album, les coudées franches. En effet, Metallica possède son propre label, Blackened, et de ce fait, ils font un peu ce qu’ils veulent. Ils en ont le droit, mais surtout, ils peuvent le faire, tant leur fanbase est solide. Comme qu’il en coûte, Metallica vendra, remplira des stades, et cela même si l’album n’est pas une réussite. Avec tous ces éléments en main, il est plus facile d’appréhender 72 Seasons.

Car oui, l’effort est long, mais on peut se demander si c’est de la générosité ou une volonté de montrer que malgré leur âge, les vieux arrivent toujours à jouer de la gratte et à fournir des pistes qui dépassent allègrement les six minutes. Certains titres tournent un peu à vide, et n’arrivent pas à se faire marquant. On peut citer If Devil had a Son qui tourne un peu à vide en son milieu, et cela malgré un excellent refrain qui reste immédiatement en tête. Mais ce n’est pas le seul morceau qui traine un peu la patte. Crown of Barb Wired souffre du même adage, et peut même se targuer de ne pas être mémorable comme ont pu l’être d’autres titres du groupe auparavant. Certes, c’est massif, c’est bien produit, mais ça reste trop long et sans réelle inventivité… Oui, Metallica reste dans sa zone de confort.

Tout comme les solos de Kirk Hammett qui manquent parfois d’originalité. On a l’impression d’entendre les mêmes tics de réalisation, et parfois cela résonne comme un passage obligé. Faut-il obligatoirement caler un solo pour signer un bon morceau ? D’ailleurs, les mélodies ont du mal à s’imprégner en nous. Certaines plages sont très intéressantes et plaisantes, comme Sleepwalk my Life Away et son introduction à la basse (trop rare dans ce skeud), mais force est de constater que sur le long terme, elles ne restent pas longtemps en tête. Et on peut évoquer Room of Mirrors, 72 Seasons (et son introduction à la Motörhead) ou encore Chasing Light. Des morceaux qui ne sont pas mauvais, mais auxquels il manque une aura, un petit truc en plus pour bien nous marquer. Pour autant, tout n’est pas à jeter dans cet album, loin de là.

Certains titres sortent vraiment du lot, à commencer par le plus court… et le plus long. Lux Aeterna n’est pas vraiment une surprise, puisque c’est le premier single qui est sorti. Nerveux, rapide, maîtrisé, ne faisant pas dans le chichi, le groupe délivre un titre moderne, plaisant, et qui envoie. Quant à Inamorata, le plus long morceau de toute l’histoire de Metallica, il est vraiment bien foutu, et clôture à merveille l’album, donnant une furieuse envie d’y revenir. Au milieu de tout ça, on retrouve des pistes malines et bien fichues, à l’image de Shadows Follow qui frappe fort, Screaming Suicide et ses fulgurances bluesy, ou encore You Must Burn ! et ses rappels à Black Sabbath dans les riffs et l’ambiance. On peut dire que malgré certains moments un peu en deçà de nos attentes, ce dernier Metallica fait le taf.

Au final, 72 Seasons est un album qui possède des défauts, c’est indéniable, mais qui a aussi de grandes qualités. S’il demeure trop long, et que l’on peut sentir le côté mercantile derrière cette entreprise, il y a tout de même de bons moments de bravoure, et surtout, on sent que l’effort est taillé pour la scène. Les introductions tabassent fort, et on entend souvent, à la fin des titres, des voix pour savoir si l’enregistrement est bon, histoire de montrer cet aspect « live ». Bref, bon gré, mal gré, ce dernier effort des mastodontes du métal s’écoute sans problème, même si, bien évidemment, on en attendait bien plus.

  • 72 Seasons
  • Shadows Follow
  • Screaming Suicide
  • Sleepwalk my Life Away
  • You Must Burn !
  • Lux Aeterna
  • Crown of Barb Wired
  • Chasing Light
  • If Darkness had a Son
  • Too Far Gone ?
  • Room of Mirrors
  • Inamorata

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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