D’Après une Idée de : Jon Favreau
Avec Pedro Pascal, Katee Sackhoff, Carl Weathers, Simon Kassianides
Pays: Etats-Unis
Nombre d’Episodes: 8
Genre: Science-Fiction
Résumé:
A nouveau réunis, le Mandalorien et Grogu poursuivent leur voyage à travers une galaxie désormais régie par aucune loi. Tout en croisant d’anciens alliés et en se faisant de nouveaux ennemis, notre chasseur de primes tente de réunir les survivants du peuple mandalorien dispersés dans la galaxie.
Avis :
Alors que l’univers Star Wars continue de s’étendre sur le grand écran (On aura encore droit à une trilogie d’ici quelques années), il fait surtout son petit bonhomme de chemin sur le petit, notamment avec les séries disponibles sur Disney+. Et s’il y en a une qui fait presque l’unanimité, c’est The Mandalorian. Depuis la première saison diffusée en 2019, la série a fait beaucoup d’émules, et malgré des épisodes un peu en deçà et une sensation d’histoire qui tourne un peu en rond, le show arrive à se faire sympathique, dynamique, tout en restant cohérent avec l’univers étendu de la franchise. Forcément, cette troisième saison était plutôt attendue par les fans, afin de retrouver leur héros favori et de trouver d’autres planètes à explorer. Sauf qu’ici, les scénaristes ont décidé de travailler autour des mandaloriens, afin de reformer leur peuple et de les réunir sur leur planète désertée.
Le pitch de base est donc très alléchant, puisqu’il promet de nouvelles aventures, mais aussi de développer un peu plus un peuple que l’on connait mal et qui semble sclérosé dans des coutumes archaïques. En ce sens, cette troisième saison va moins s’articuler autour de Din Djarin et de Grogu, même si les deux personnages restent importants au développement de l’intrigue. Ici, c’est plus Bo-Katan Kryze qui va prendre de l’importance. En effet, le personnage joué par Katee Sackhoff va s’étoffer afin de réunir toutes les peuplades mandaloriennes et de retrouver un semblant de cohérence. Le protagoniste est bien travaillé, avec des allusions sur son passé et sur ses facultés de dirigeantes. Ainsi, Din Djarin, ainsi que Grogu ne sont plus vraiment le centre des attentions, mais plus des side-kicks qui vont aider à la reformation d’un peuple. C’est plutôt malin, même si ça peut créer un déséquilibre.
« C’est un poil convenu, et tout cela manque un peu solidité. »
C’est-à-dire que certains épisodes mettant en scène le célèbre Mandalorien n’ont plus autant d’importance qu’auparavant. A titre d’exemple, on peut citer l’arrivée des pirates sur une planète indépendante, où Din Djarin va créer un vilain conflit pour aider. On a la sensation que cet épisode n’est là que pour combler des trous, et il ne sera relié au reste que par un jeu de pirouettes assez grossier. Ici, on nous parle de la reformation de l’Empire via Moff Gideon, qui fait ses petits coups en douce, sans que personne dans la galaxie ne s’en doute. C’est un poil convenu, et tout cela manque un peu solidité. Et étonnement, ces épisodes concernent directement notre héros favori. On a l’impression qu’il n’est plus qu’un cowboy de l’espace qui enchaine les missions hasardeuses, que l’on raccroche à une intrigue plus grande par des ficelles un peu trop voyantes.
Il en va de même dans l’équilibre des épisodes en eux-mêmes. Le début est assez plan-plan, pour ne pas dire trop tranquille. Grogu fait office de ressort humoristique, alors qu’il aurait pu être le déclencheur de nouveaux enjeux. Un épisode en particulier ne se concentre qu’autour de deux personnages, un médecin et une ancienne officier de l’Empire, qui vont se manipuler pour récupérer un outil servant au clonage. Ici, point de mandalorien, mais uniquement de la parlotte pour présenter une psychologie et un monde qui n’a que peu d’intérêt. Il en va de même avec un autre épisode mettant en scène Bo-Katan et Din Djarin sur une planète où des robots perdent la boule, et qui, concrètement, ne fait pas avancer l’intrigue globale. On sort les rames, les guests et les clins d’œil pour satisfaire le fan, mais c’est bien tout.
« Deux derniers épisodes qui vont démontrer le talent des metteurs en scène. »
Fort heureusement, le showrunner sait comment manipuler son spectateur, et il va nous faire oublier les quelques errances scénaristiques en l’espace de deux épisodes. Deux derniers épisodes qui vont démontrer le talent des metteurs en scène, et ce que peut être en définitive toute une saison, raccourcie, de The Mandalorian. C’est-à-dire que l’on a de la bravoure, du grand spectacle, de bons effets spéciaux, des batailles épiques, et même quelques éléments qui rappellent les films, comme avec ces trois gardes impériaux. Le plus dingue, c’est que c’est là aussi que l’on voit l’importance de Grogu et de Din Djarin, et à quel point ils peuvent être intéressants à développer dans de prochains arcs narratifs. Mais est-ce que ce sera fait ? Seul l’avenir nous le dira. En tous les cas, on sent qu’il peut y avoir un travail là-dessus, comme la recherche des parents de Grogu.
Au final, cette troisième saison de The Mandalorian peut se voir comme une semi-réussite, du moins pour les plus optimistes. En effet, si l’on retrouve un bel esprit de camaraderie, deux derniers épisodes époustouflants, et un axe intéressant autour de Bo-Katan Kryze, on ne peut passer à côté d’épisodes qui ne servent qu’à rajouter du contenu sans approfondir le fond, ou encore des arcs narratifs qui auraient pu être davantage développés. En l’état, on obtient une saison divertissante, qui évoque bien le peuple Mandalorien, plus que le mandalorien du titre, mais qui se pose aussi comme une petite déception, tant l’univers étendu demande un peu plus d’effort d’écriture.
Note : 14/20
Par AqME