mai 3, 2024

Rexoria – Ice Breaker

Avis :

Il est assez étrange de voir qu’un genre comme le Heavy Metal, qui peut sembler désuet aujourd’hui, continue de fournir une flopée de groupes provenant de pays divers et variés. Par exemple, on peut évoquer le cas de Rexoria. Se formant en 2016 à Jönköping, en Suède, le groupe va rapidement sortir un premier EP, puis un deuxième l’année suivante, avant de signer chez Pride & Joy Music pour leur premier album, Queen of Light. Arborant déjà un graphisme très particulier sur leur pochette, mettant en avant leur chanteuse comme une muse pour des légendes mystiques, la formation va enchainer en 2019 avec un deuxième album, Ice Breaker. Toujours chez le même label, les suédois vont fournir une galette assez digeste, plutôt sympathique, mais qui reste un peu figée dans un carcan trop classique pour vraiment se démarquer de la masse.

Pour autant, le début de l’album est relativement plaisant. Velvet Heroes se pose comme une entrée en matière percutante, assez rapide, et qui convoque à des délires Heavy des années 80. C’est très carré, on a droit à un petit solo de gratte au milieu, et rien ne viendra bousculer nos habitudes. Si ce n’est la voix de la chanteuse, qui s’avère assez grave, mais qui reste avec une tessiture féminine. Pour les néophytes qui n’ont jamais vu le groupe, on pourrait tout à fait croire un homme avec une voix fluette. Ceci étant, le groupe joue assez peu sur les prestations vocales de sa chanteuse, et se contente de faire un Heavy sans jouer de cet atout. Fight the Demons va se faire plus sombre, plus vif, mais très rapide, on renoue avec un arrangement classique, et même si la chanteuse durcit un peu son chant, ça reste académique.

Par moments, on a l’impression d’entendre un peu Doro, ce qui est une comparaison flatteuse. Mais le plus intéressant là-dedans est l’apport d’un back-up masculin bien grave, qui amène plus de puissance. Puis déboule alors Endless Nights, et là, on tombe un peu sur le cliché du Heavy charmeur. C’est-à-dire que le mid-tempo est de sortie, on trouvera un rythme assez lent, tout ça pour raconter une petite histoire d’amour. Encore une fois, le groupe ne prend pas trop de risque et fournit une ballade attendue et sans grande surprise. Certes, c’est bien foutu, mais ça reste assez simple et sans éclat. In the Wild cherchera à mieux nous tenir, notamment avec une rythmique guerrière, et des chœurs qui invitent à la bagarre. C’est plutôt bien fichu et on a quelques élans Sympho/Power qui ne sont pas dégueulasses.

Si jusqu’ici, les titres étaient plutôt courts, dépassant à peine les quatre minutes pour les plus longs, le groupe va lâcher un peu les chevaux avec notamment Reach for the Heavens in Time, qui va dépasser les cinq minutes. C’est plutôt propre, la mélodie est assez catchy, et on sent que le groupe essaye d’y mettre plein de références, donnant aussi plus de place à sa chanteuse. Ice Breaker sera du même bois, s’attaquant à un thème fort, l’écologie. Le début pose une ambiance assez anxiogène, avec un présentateur qui parle de réchauffement climatique, puis les guitares déboulent. Le seul problème que l’on peut relever, c’est la dissonance entre l’image un peu « Fantasy » du groupe (et du style), et le côté très moderne de l’introduction. Mais par la suite, on oublie cela grâce aux élans qui font penser à Judas Priest.

Bien entendu, comme tout bon album de Heavy, on aura droit à un petit interlude tout doux, avant de délivrer un nouveau titre plutôt long et pêchu. The Rise of the Phoenix reste assez calibré, et manque peut-être d’une identité forte, mais il fait le taf. Brothers of Asgaard revient avec un côté plus rapide, et même s’il manque d’épaisseur, on passe une bonne écoute, avec quelques passages aigus qui sont plutôt intéressants. The Raging Thunder va alors mettre tout le monde d’accord avec un son plus nerveux et puissant, qui va continuer avec Roaring, accélérant encore un peu le rythme et la vitesse d’exécution. Le titre est assez fédérateur, et il va fonctionner à fond durant les concerts. Enfin, le groupe termine avec Var Verklighet, un morceau en suédois qui permet à la chanteuse d’être un peu plus à l’aise d’un point de vue vocal.

Au final, Ice Breaker, le dernier album de Rexoria, s’avère être une bonne galette Heavy qui sait se faire plaisante et agréable à l’écoute. Si l’originalité du projet réside dans la voix particulière de la chanteuse, le groupe a le bon ton de ne pas en faire des caisses avec et préfère jouer un Heavy classique et qui rentre dans le cadre. Et s’il manque un peu d’identité marquée dans tout ça, on reste dans un effort louable, pas transcendant, mais qui fait le job. Pas dingue, mais pas médiocre pour autant.

  • Velvet Heroes
  • Fight the Demons
  • Endless Nights
  • In the Wild
  • Reach for the Heavens in Time
  • Ice Breaker
  • Wind and Rain
  • The Rise of the Phoenix
  • Brothers of Asgaard
  • The Raging Thunder
  • Roaring
  • Var Verklighet

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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