avril 25, 2024

C’est mon Homme – Romance Amère

De : Guillaume Bureau

Avec Leïla Bekhti, Karim Leklou, Louise Bourgoin, Jean-Charles Clichet

Année : 2023

Pays : France

Genre : Drame, Historique

Résumé :

Julien Delaunay a disparu sur un champ de bataille de la Grande guerre. Sa femme, Julie, ne croit pas qu’il soit mort. Et quand la presse publie le portrait d’un homme amnésique, elle est certaine de reconnaître Julien. Ils se retrouvent et réapprennent à s’aimer. Mais une autre femme réclame cet homme comme étant son mari.

Avis :

Caroline Bonmarchand est une productrice française qui a du flair. Parmi les réalisateurs dont elle a produit les premiers films (ou presque) et par la suite entamé une belle collaboration avec eux, on trouve des noms comme Marc Fitoussi, Sébastien Marnier, Samuel Thies, Sophie Letourneur ou encore dernièrement Suzanne Lindon.

Un matin, elle reçoit par la poste le scénario de « C’est mon homme » de Guillaume Bureau. Guillaume Bureau habite en Dordogne, et depuis la fin des années 2000, il réalise de temps à autre des courts-métrages. D’emblée, la productrice est embarquée dans cette histoire, mais très vite aussi, elle voit bien que cette histoire se passe au cœur des années 20. Elle se dit qu’elle ne va pas produire un premier film qui serait un film d’époque, mais au fil des pages, l’histoire s’impose comme une évidence, et à la fin de cette lecture, elle n’a plus de doute, il faut faire ce film.

« C’est mon homme » est un film qui s’inspire de beaucoup de faits qui se sont passés après la Première Guerre mondiale. Un jour, Guillaume Bureau est tombé sur l’histoire d’un soldat français qui était amnésique et qui fut alors « réclamé » par environ trois-cents familles.

«  »C’est mon homme » s’est posé comme une jolie surprise. »

Réduisant cette histoire avec deux femmes, Guillaume Bureau livre un joli premier film. « C’est mon homme » est un film qui sera tout en délicatesse. Et même s’il ne sera pas toujours égal, notamment dans sa seconde partie, le cinéaste sera nous tenir en intrigue et en émotion jusqu’au bout de son film.

Julien Delaunay a disparu sur le champ de bataille entre 1916 et 1918. Sa femme Julie ne peut se résigner à sa mort. Elle espère son retour et elle continue de le chercher. Un jour, elle tombe sur un article dans un journal avec la photo de Julien. L’homme de sa vie a été trouvé errant dans les rues. Amnésique, il a été placé en institut et le médecin qui s’occupe de lui a eu l’idée de mettre sa photo dans un journal. Julie se rapproche de l’institut, et après avoir fourni des preuves, elle rentre avec Julien chez eux, pour voir comment ce dernier réagit une fois « chez lui ». Alors que Julien s’adapte bien à ce retour, et qu’il commence à donner des signes qui laissent penser que certaines choses lui sont familières, une autre femme prend contact avec l’institut, réclamant et revendiquant ce patient comme son mari, et elle aussi a des preuves…

Lorsque je suis entré en salle de cinéma pour voir ce premier film de Guillaume Bureau, je ne savais pas à quoi m’attendre, car je n’en connaissais pas une ligne du synopsis, et « C’est mon homme » s’est posé comme une jolie surprise, s’imposant comme un premier film qui tient une belle histoire et qui derrière ça, s’est offert comme un chouette moment de cinéma.

« L’intrigue nous entraînera vers un beau final. »

Alors, c’est sûr que le film ne s’imposera pas comme l’un des meilleurs premiers films de l’année (Pour l’instant, c’est Jimmy Laporal-Trésor et ses « … Rascals » qui tient cette place), notamment parce qu’il y a un relâchement dans sa deuxième partie qui a une tendance à se faire moins intrigante que la première. S’il y a bien des éléments qui sont réunis pour accentuer et jouer avec le doute sur l’identité de ce soldat inconnu, le film se fait prévisible dans ce qu’il raconte, et l’espace d’une bonne vingtaine de minutes, ce « ventre mou » emballe moins.

De plus, le scénario passe bien vite sur certains éléments qui sont essentiels, notamment une affaire menée en justice qui est bien trop vite expédiée. Heureusement, l’intrigue nous entraînera vers un beau final qui, si on l’avait vu arriver dans ses grandes lignes, demeure beau, très beau, et derrière ça, il se fait aussi touchant.

« Le couple Leila Bekhti et Karim Leklou fait des merveilles à l’écran. »

Derrière ces défauts, et ce rattrapage, « C’est mon homme » est un film qui tient une bonne idée et un bon sujet, avec cette histoire de soldat amnésique qui cherche à rentrer chez lui. Puis l’autre très bel argument que tient le film, c’est sa première partie, qui est d’une délicatesse incroyable. La découverte de cet homme toujours vivant, ce retour chez lui et cette nouvelle rencontre, entre deux âmes perdues… Guillaume Bureau nous offre un film amoureux, plein d’émotions dans cette nouvelle rencontre. Le couple Leila Bekhti et Karim Leklou fait des merveilles à l’écran. Il y a une alchimie, une fragilité et une sensualité qui se dégagent d’eux, qui nous hypnotisent de suite. D’ailleurs, l’idée de placer dans cette histoire une autre femme, qui est l’opposée totale du personnage incarné par Leila Bekhti, est excellent, car même si dans cette deuxième partie, il manque quelque chose, dans un autre sens, le personnage interprété par Louise Bourgoin apporte quelque chose de plus, et derrière ça, ça raconte beaucoup de choses de la France des années 20.

Ainsi, avec cette « réclamation » de deux femmes pour le même homme, Guillaume Bureau livre un joli premier film qui nous entraîne avec délicatesse et émotions dans une histoire certes prévisible, mais belle de bout en bout. Tenu par une belle reconstitution, tenu par une mise en scène qui nous offre plein de jolis moments de cinéma et enfin, tenu par un trio d’acteurs excellents qui trouvent très bien leur place, ce premier film, même s’il est inégal, mérite qu’on s’y arrête.

Note : 13,5/20

Par Cinéted

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