avril 19, 2024

The Ghost of Sierra de Cobre

De : Jospeh Stefano

Avec Martin Landau, Judith Anderson, Diane Baker, Tom Simcox

Année : 1967

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Terrifiée à l’idée d’être enterrée vivante, une femme met un téléphone dans son cercueil au cas où elle aurait besoin d’aide. Lorsqu’elle meurt, il ne se passe rien. Jusqu’au jour où le téléphone se met à sonner. Nelson Orion, un enquêteur spécialisé dans le paranormal, est alors dépêché sur place.

Avis :

Si les deux précédentes décennies marquent l’avènement de la télévision, les années 1960 ont véritablement amorcé sa démocratisation auprès du grand public. Cela tient à un engouement tout particulier pour les séries, dont certaines sont désormais cultes pour des générations de spectateurs. Dans le registre du fantastique, on songe à La 4e dimension, Au-delà du réel ou encore Le Prisonnier. Au cours de cette période, le modèle de production connaît déjà le principe des épisodes pilotes afin d’estimer les audiences et l’intérêt que le public est susceptible de porter à un projet. Avant de devenir un téléfilm oublié des archives télévisuelles, The Ghost of Sierra de Cobre avait pour ambition d’introduire une série d’anthologies.

À l’époque, le pilote est mandaté par la CBS qui souhaite proposer un programme où l’on suit des affaires indépendantes avec un personnage commun : l’architecte et enquêteur Nelson Orion, interprété par Martin Landau. Entre le thriller et le fantastique, le protagoniste n’est autre qu’un enquêteur du paranormal. Cependant, l’arrêt prématuré du projet ne tient pas à un défaut d’audience, mais plutôt à un changement de direction à la tête du studio. Afin de ne pas reléguer la bobine sur une étagère poussiéreuse, quelques séquences supplémentaires sont tournées ultérieurement pour en faire un téléfilm.

« Il ne s’agit pas d’une production de la Hammer ou autre réalisation similaire. »

Contrairement à ce que laisse présager le titre, il n’est pas question d’une incursion exotique dans quelques pays issus d’Amérique latine. L’allusion renvoie surtout au passé du personnage principal, plus précisément à une précédente enquête. D’emblée, on distingue une structure narrative qui se rapproche davantage de la série. Certains pans de la caractérisation ne sont pas pleinement exploités, tandis que le protagoniste alterne entre mystères et portrait social très propret. Les investigations paranormales, elles, s’avancent comme une sorte de passe-temps, objets de curiosité qu’il se plaît à démystifier. On assiste donc à des recherches menées avec nonchalance dans des décors qui tiennent autant de l’architecture moderne qu’à de vieilles demeures aux allures gothiques.

Pourtant, il ne s’agit pas d’une production de la Hammer ou autre réalisation similaire. Ce premier aspect interpelle, car l’on ne distingue pas une identité visuelle propre à l’unique métrage de Joseph Stephano qui, pour rappel, fut le scénariste de Psychose. Ce contraste ne constitue pas une perte de repères, mais empêche sciemment de poser une atmosphère ; qu’elle relève d’influences contemporaines ou historiques. Cet atermoiement se ressent également dans la manière d’aborder l’affaire en question. S’il est toujours intéressant d’entretenir le doute quant à une explication rationnelle ou surnaturelle, on se heurte à un clivage trop appuyé entre les différentes séquences et justifications.

« On a droit à une mise en condition globalement soignée. »

On a droit à une mise en condition globalement soignée avant d’enchaîner sur des phénomènes paranormaux beaucoup trop explicites pour surprendre ou effrayer. Et cela ne concerne pas uniquement les apparitions du spectre ou ces courants d’air inopportun. La teneur factice fait également écho à des réactions impromptues où l’on beugle à tout-va pour ensuite afficher un portrait digne, au calme olympien. Tandis que les personnages féminins sombrent vite dans l’hystérie ou l’intéressement, les hommes font preuve de beaucoup trop de passivité, y compris notre enquêteur dont la circonspection semble être une seconde nature.

Au final, The Ghost of Sierra de Cobre s’avance comme une production anecdotique dans l’histoire de la télévision américaine. Prévue à l’origine pour être une série, la réalisation de Joseph Stephano en conserve encore les artefacts. De nombreux éléments demandaient à être développés. Cela vaut pour la caractérisation des intervenants ou ce rapport entre paranormal et rationalité qui, en l’état, demeure perclus de maladresses. Le casting reste néanmoins intéressant. On apprécie aussi la volonté d’intégrer le passé du protagoniste à l’affaire qui l’occupe. Les explications sont bien amenées, à défaut d’étonner. Un téléfilm tout juste sympathique, mais guère mémorable.

Note : 12/20

Par Dante

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