D’Après une Idée de : Simon Blackwell, Chris Addison, Martin Freeman
Avec Martin Freeman, Daisy Haggard, Stella Gonet, Alex Eastwood
Pays : Angleterre
Nombre d’Episodes : 10
Genre : Comédie, Drame
Résumé :
À la suite du violent incident ayant éclaté entre son fils et lui, Paul vit désormais chez sa belle-mère, Leah. Pendant ce temps, Ally gère comme elle peut ses problèmes au travail et sa ménopause précoce. Pour ne rien arranger, ses relations se tendent avec Ava, devenue adolescente.
Avis :
« Breeders » est une série qui est réalisée par deux metteurs en scène. À chaque saison, la série « fait moitié moitié » et pour cette saison, on ne retrouve pas le traditionnel duo Chris Addison et Ben Palmer. Non, pour cette troisième saison, Ben Palmer a quitté le navire et il laisse sa place à Ollie Parsons, un cinéaste américain qui a débuté sa carrière au cours des années 2010 et qui loge son principal lieu de travail sur le petit écran. Ainsi, on a pu voir son nom sur des séries telles que « Revolting« , « Urban Myths« , « Man Like Mobeen » ou encore « Avenue 5 » et « Hitmen« . Bon, hormis « Avenue 5 » qui passe sur OCS, la plupart de ces séries sont encore inédites chez nous.
Après deux excellentes saisons, la série parentale « Breeders » est de retour avec dix nouveaux épisodes et le moins que l’on puisse dire, c’est que la série vise toujours juste avec son délicieux mélange d’humour So British et d’amour, avec ce duo irrésistible que forment Martin Freeman et Daisy Haggard.
Pour cette nouvelle saison, « Breeders » continue d’explorer le rôle du parent à la difficile période qu’est l’adolescence. Parfois dramatique, parfois pleine de fragilité, la série assure dans chacun des recoins qu’elle explore, ce qui fait qu’on rit, qu’on est ému et surtout, derrière ça, on se visionne ces dix nouveaux épisodes à une vitesse folle.
Paul s’est violemment disputé avec son fils et il a été obligé l’espace d’un temps, de quitter la maison. En attendant que les choses se calment, Paul vit chez ses beaux-parents, dont il garde la maison, ces derniers étant en voyage de noce. Ally doit conjuguer son travail, où il commence à y avoir pas mal de soucis, son rôle de maman à la maison, le fait que son mari et amoureux ne soit pas à la maison, et enfin, ses enfants qui, adolescents, même s’ils ne sont pas des terreurs, demeurent toutefois des ados qui se forgent leur caractère.
Débarquée en 2020, « Breeders » est la série que je n’avais pas vu venir. Commencée parce que Martin Freeman y est acteur, showrunner et producteur, je m’attendais à trouver une petite série humoristique gentillette. Une série qui aurait un côté déjà-vu, au vu de son sujet, mais il n’en sera rien et « Breeders » va avoir cette qualité de se faire de plus en plus étonnante à chaque nouvelle saison, déjouant avec facilité des clichés, alors même que parfois, son intrigue pourrait facilement tomber dans le déjà vu ennuyant.
Mais alors, qu’est-ce qui fait que « Breeders » arrive sans mal à éviter tout cela et à se poser comme une bombe ? Eh bien, c’est la qualité de son écriture, qui sait apporter beaucoup de sensibilité et d’humanité. À travers de ces dix nouveaux épisodes, cette troisième saison va développer avec beaucoup de tendresse tout un tas de sujets forts. Ici, on y parle parentalité évidemment, mais aussi adolescence, premiers émois, choix de vie, responsabilité, transmission des générations, puis on y parle du couple, de l’usure du temps, la routine et comment faire avec, et aller plus loin. Au sein de cette écriture et son envie de cinéma, il y a beaucoup de spontanéité qui s’échappe de la série.
Puis comme pour les deux premières saisons, ce couple, et plus largement cette famille, ressemble à tout le monde. Au travers de leurs problèmes, de leurs maux, mais aussi de leurs joies, et ce qui compose leur quotidien, on se retrouve, et l’on est touché par tout ce qui peut leur arriver. Bon, il faut dire que la série est aussi tenue par une troupe de comédiens qui sonnent plus vrais que nature, chacun y trouvant parfaitement sa place. De plus, l’écriture développe sans cesse l’ensemble de ces personnages qui ne cessent de gagner en épaisseur et en profondeur au fur et à mesure de la série.
Comme je le disais plus haut, ces dix nouveaux épisodes, on les visionne très vite, car la série, alors même qu’elle ne fait pas dans l’extraordinaire, chaque fin d’épisode donne furieusement envie de voir la suite. Chris Addison et Ollie Parsons nous offrent des réalisations pleines de subtilités, de drôleries et d’émotions. Plusieurs scènes sont marquantes, et cette saison aura un point d’orgue avec son épisode neuf, qui se passe entièrement en voiture, et c’est une sorte de montagne russe côté émotion, avec un épisode quasi-imprévisible, qui nous laisse admiratif et passionné une fois le générique arrivé.
Cette troisième saison pousse le curseur des émotions et de la simplicité encore un peu plus loin et impose encore et toujours « Breeders » comme une excellente série qui sait parfaitement comment parler avec humour et amour de ses sujets et de ses personnages. Souvent hilarante, souvent touchante, Chris Addison et Ollie Parsons arrivent même à mélanger tout ceci au sein même de plusieurs scènes. Tenu par des comédiens et des comédiennes fabuleux et fabuleuses, le seul petit défaut qu’on pourrait lui relever, finalement, c’est qu’elle donne trop envie d’enchaîner les épisodes et par conséquent, cette nouvelle saison passe bien trop vite. Vivement la quatrième !
Note : 18/20
Par Cinéted