avril 18, 2024

500 Mètres sous Terre

Titre Original : Sinkhole

De : Kim Ji-Hoon

Avec Seung-Won Cha, Seong-Gyoon Kim, Kwang-Soo Lee, Hye-Jun Kim

Année : 2022

Pays : Corée du Sud

Genre : Catastrophe

Résumé :

Dong-won et sa famille viennent enfin de s’installer dans leur nouvelle maison, achetée après des années d’économie. Mais des pluies diluviennes créent un glissement de terrain et le bâtiment est englouti dans un gouffre en pleine pendaison de crémaillère. Isolés à des centaines de mètres sous terre, Dong-won et ses invités ont peu de temps devant eux pour remonter à la surface…

Avis :

Réalisateur sud-coréen, Kim Ji-hoon se passionne pour le film catastrophe. Après avoir commencé dans le thriller et dans le film historique (« May 18« ) dans les années 2000, très vite, le réalisateur se tourne vers un autre genre de cinéma. Un cinéma qui va se passer sur une plateforme en plein milieu de l’océan (« Sector 7« ) ou encore dans une tour en feu (The Tower). Si le metteur en scène s’est bien laissé tenter par le drame pur et dur avec « I Want to Know Your Parents » (film encore inédit chez nous), très vite, le réalisateur est revenu avec cet amour du film catastrophe.

Pour son dernier film en date, Kim Ji-hoon a eu la très originale idée de nous raconter l’histoire d’un groupe de survivants qui ont vu leur immeuble se faire aspirer dans une doline. S’il y a bien de l’idée avec ce film, notamment sur le fait que le réalisateur concentre son intrigue sur les survivants et non les secours, « 500 mètres sous terre« , derrière le petit divertissement qu’il peut être, se pose surtout comme un film totalement improbable, où tout logique a bien l’air d’avoir foutu le camp du scénario, qui cherche ici à n’offrir que de « l’action » pour créer un divertissement. Alors il est vrai que le film est efficace, et l’on ne s’ennuie pas (hormis au début), mais face à cela, la bêtise et l’improbabilité de cette histoire, ou des réactions des personnages, mettent franchement un coup de cutter à l’ensemble.

« Avec un scénario pareil, on ne pouvait pas aller chercher très haut. »

Dong-won est un homme d’une quarantaine d’années, chef d’une petite entreprise. Dong-won aura mis plus d’une dizaine d’années pour être propriétaire. Avec sa femme et son fils, ils emménagent dans un immeuble flambant neuf, où Dong-won vient d’acheter un très bel appartement. Or, des pluies diluviennes s’abattent sur Séoul ces derniers temps et ces dernières vont créer une sorte de glissement de terrain et bientôt l’immeuble entier s’engouffre dans cet immense trou. À plus de cinq-cents mètres sous la terre, les survivants vont devoir s’organiser et essayer de remonter à la surface, car les secours ont bien du mal à arriver jusqu’à eux.

Un immeuble se faire engloutir, et par miracle, après une chute vertigineuse, plusieurs personnes ont survécu. Comme si cela ne suffisait pas au malheur des personnages, des pluies diluviennes s’abattent sur la ville et bientôt l’eau au fond de ce trou va monter… Voilà en gros l’idée folle, amusante et improbable du nouveau film de Kim Ji-hoon.

C’est vrai qu’avec un scénario pareil, on ne pouvait pas aller chercher très haut pour cette histoire, mais j’avais pourtant l’espoir que derrière le divertissement, le film tienne la route, d’autant plus que son metteur en scène avait livré avec « The Tower » un bon film, malgré son côté déjà-vu.

« Le souci que rencontre « 500 mètres sous terre« , c’est qu’il se prend bien trop au sérieux. »

Si l’on prend ce film du côté du divertissement, « 500 mètres sous terre » est un film qui offre dans un sens ce que l’on est venu chercher. Après tout de même une entrée en matière longuette, c’est-à-dire qu’on trouve une bonne dose de comédie improbable avant d’arriver au moment où l’immeuble va s’engouffrer sous terre. Bref, donc après cette ouverture, une fois sa catastrophe lancée, le film de Kim Ji-hoon se trouve être efficace, enchaînant les rebondissements les uns à la suite des autres, laissant peu de temps aux personnages pour souffler. Le réalisateur nous sert le grand jeu de la catastrophe, avec des effondrements, des survivants à aller chercher dans des étages, des gravats, voire plus, qui tombent de la surface, et bien sûr ces pluies qui ne s’arrêtent pas, et finiront par faire inexorablement monter les eaux au fond du trou.

Mais voilà, si c’est efficace dans son action, le souci que rencontre « 500 mètres sous terre« , c’est qu’il se prend bien trop au sérieux, et met sur la route de ces survivants des scènes d’action totalement improbables. Parfois, on va même rire face à un côté complétement absurde de l’idée même de la scène d’action (le saut pour éviter un morceau de mur, je vais avoir bien du mal à m’en remettre). Puis derrière ça, plus le film avance, et plus toute logique a l’air d’avoir abandonné son scénario, offrant des péripéties totalement improbables sur un ton, on ne peut plus sérieux. On ne comptera plus les incohérences et les folies narratives qui se posent là pour le plaisir. On ajoutera aussi à cela des réactions complètement improbables, voire incompréhensibles, qui fait qu’on n’arrive plus à croire ces personnages et à cette histoire.

Avec cette conjugaison folle et douteuse, « 500 mètres sous terre » se pose comme un film certes divertissant, mais je ne suis pas sûr que ce soit pour les bonnes raisons, tant on reste comme médusé face à l’improbabilité qui est mise en place ici. Il y avait de l’idée pourtant, mais au final, ce film catastrophe made in Kim Ji-hoon nous laisse le cul entre deux chaises, ne sachant pas vraiment ce qu’on a regardé au final, et plus loin encore, on ne sait pas vraiment si l’on a apprécié le film pour sa folie ou pour tout ce qui ne va pas, entre son histoire ou ses effets spéciaux invraisemblables. Bref, une belle déception qui s’est révélée être amusante malgré elle.

Note : 08/20

Par Cinéted

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