avril 16, 2024

La Brunante

De : Fernand Dansereau

Avec Monique Mercure, Suzanne Clément, Patrick Labbé, Stéphane Gagnon

Année : 2007

Pays : Canada

Genre : Drame

Résumé :

La rencontre fortuite de Madeleine (Monique Mercure), 72 ans, et Zoé (Suzanne Clément), 35 ans, va lancer ces deux femmes dans une grande balade à travers le Québec, qui les mènera jusqu’à Percé. Madeleine sait que la maladie d’Alzheimer la menace, et Zoé vit dans un désert affectif. Mais quelle force d’attraction les unit ? À l’occasion de ce voyage, l’émerveillement devant la grandeur de la nature et le consentement au mystère de la vie donneront à chacune la force de réinventer son destin, de trouver un sens à leurs existences respectives.

Avis :

Inconnu chez nous, Fernand Dansereau est pourtant outre atlantique un réalisateur sur lequel on peut compter. Né en 1928, Fernand Dansereau, c’est plus de soixante ans de carrière. Une carrière de cinéma qui oscille entre la fiction et le documentaire, support que le réalisateur encore en activité aujourd’hui affectionne tout particulièrement. Si le réalisateur est toujours présent, réalisant aujourd’hui principalement du doc, « la brunante » sortie en 2007 est son dernier film de fiction à ce jour.

Faisant les boutiques d’occasion à Montréal, « La brunante » est le film qui est sorti du lot parmi pas mal d’inédits parce qu’il y avait Suzanne Clément en tête d’affiche. Aimant l’actrice Québécoise, je me suis donc empressé de ramener « La brunante » en France histoire de tenir, je l’espérais, une petite perle. Et si le film n’est pas la merveille que j’espérais, il fut toutefois une jolie petite découverte, tenue par deux actrices superbes.

Madeleine, soixante-seize ans, décide qu’elle n’imposera pas la misère de sa maladie à son entourage. Atteinte par un début d’Alzheimer, la vieille femme sait très bien ce qui l’attend, et c’est au-dessus de ses forces. Aimant ses enfants et ses amies, Madeleine décide de mettre fin à ses jours. Mais avant cet ultime geste, elle voudrait revoir certaines personnes, certains paysages qui l’ont marquée. Rencontrée par le hasard de la vie, Madeleine fait la connaissance de Zoé, une jeune femme abîmée par la vie. La vieille dame l’engage et Zoé se retrouve alors chauffeuse de Madeleine. Ces deux femmes que tout oppose vont s’aider mutuellement, et qui sait, peut-être vont elles se réparer avant que Madeleine ne s’en aille.

Avant tout chose, il y a une énigme qu’il m’a fallu percer avec ce film. « La brunante« , c’est bien, mais qu’est-ce que le mot « Brunante ». J’ai donc été cherché la définition et il s’est avéré que le titre était très bien adapté au film. « La brunante » est donc un mot qui signifie en Québécois, la tombée du jour, le crépuscule du soir et si le titre ne me parlait pas vraiment, très vite, il a pris de la logique à la découverte de ces personnages qui seront une certaine définition de ce mot.

Madeleine n’attend plus rien de la vie, Zoé, elle, traverse une passe difficile. Madeleine le crépuscule, quand zoé sera la tombée du jour. Madeleine sera sûrement par la suite la fin infinie, quand Zoé pourra espérer que la tombée du jour amènera l’aube d’une nouvelle vie.

Bon, une fois que j’ai dit ceci, il est temps de s’attaquer au film de Fernand Dansereau et je dois dire qu’on y trouve du bon et du décevant. Ce qui est très joli avec « La brunante« , c’est bien évidemment son intrigue, la rencontre de ces deux femmes. Fernand Dansereau tient un joli scénario qui s’aventure sur des sujets graves, la vieillesse, la maladie, la fin de vie, le droit de choisir sa fin de vie, le pourquoi d’une telle décision. L’égoïsme, la fierté et l’amour dans un même geste. Le scénario met face à face ces deux femmes de très belle manière. Alors bien sûr, on se doute de ce qui va arriver, mais il faut saluer le travail du réalisateur, qui malgré une certaine prévisibilité, nous tient avec un certain intérêt. Et finalement, cette vie, qu’on a vu arriver, est la plus jolie qui soit pour ses personnages.

Puis en parlant des personnages, on ne peut pas passer à côté de ces deux actrices. Si on pourra reprocher au film de ne pas avoir plus de personnages et de survoler tous les secondaires, Fernand Dansereau a très bien écrit ces deux femmes et ce qui les unit, tout comme il a parfaitement choisi son casting. Monique Mercure est tout simplement sublime dans le rôle de cette vieille femme qui s’offre une tournée d’adieu. Quant à Suzanne Clément, encore une fois surprenante, elle laisse déjà éclater le talent qu’on lui connaît. Drôle et touchante, le film ira jusqu’à lui offrir une fin superbe.

Si le scénario est beau et les actrices excellentes, « La brunante » c’est aussi un film qui déçoit du point de vue de sa mise en scène. Non pas que ce soit mauvais, non, c’est simplement que de ce côté-là, le film n’a rien d’incroyable. Très « téléfimesque », « La brunante » est très simple, trop simple et n’apporte rien de nouveau. De plus, la photographie n’est pas spécialement jolie, le film est terne. Alors bien entendu, on aimerait bien voir des films aussi ternes que celui-là plus souvent, mais avec un sujet comme celui-ci, des personnages comme on en trouve là, il est dommage que la mise en scène ne suive pas vraiment.

Avec ses pour et ses contre, « La brunante » de Fernand Dansereau est une jolie petite découverte. Le réalisateur québécois livre de jolies réflexions et une belle histoire. « La brunante » aurait pu être plus fort et mieux amené, mais au final, malgré cette réalisation qui tire sur le téléfilm, le plaisir et les émotions furent là. À découvrir donc.

Note : 13,5/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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