avril 19, 2024

Flashpoint Beyond

Auteurs : Geoff Johns, Xermanico, Jeremy Adams, Tim Sheridan, Mikel Janin

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Après avoir tout sacrifié pour aider Flash à remodeler l’univers et sauver la vie de Bruce Wayne, Thomas Wayne se réveille dans un monde qu’il croyait disparu. Contraint d’enfiler à nouveau le masque de Batman, il arpente les rues de Gotham à la recherche de réponses. Une quête qui pourrait bien l’envoyer aux quatre coins du monde ; notamment en Europe.

Avis :

En 2015, le scénariste Geoff Johns proposait Flashpoint. Barry Allen, alors Flash, se réveille sans ses pouvoirs, mais sa mère est toujours vivante. Néanmoins, le monde sombre dans le chaos à cause d’une guerre sans merci entre Wonder Woman et Aquaman. De plus, ce n’est pas Bruce Wayne qui est Batman, mais son père, Thomas, offrant un super-héros plus vindicatif et n’hésitant pas à tuer. Sans trop le savoir, le scénariste allait écrire un petit bouleversement dans l’univers du comics, connaissant un tel succès qu’il fut ensuite adapté dans la série Flash. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Geoff Johns va écrire un sympathique prélude, puis une suite avec Flashpoint Beyond. Malheureusement, le résultat ne sera pas à la hauteur de nos espérances. Avec cette « suite », on a plus l’impression de lire un petit surplus dans l’univers, qui manque cruellement d’enjeux et de piquant.

Comme le laisse supposer la couverture, c’est Batman qui occupe le centre de cette intrigue. On va suivre Thomas Wayne qui est Batman et qui va tout faire pour redonner ses pouvoirs à Barry Allen afin de faire revenir à la vie Bruce. Mais un tueur sévit et tue tous les super-héros capables de remonter dans le temps. En parallèle de cette enquête qui présente un monde étonnant avec des rôles qui s’inversent, Geoff Johns nous propose de suivre Bruce dans un monde parallèle, qui tient une boule de neige qui contient l’univers de Thomas Wayne. La boule menace d’exploser et de créer un gros problème dans la temporalité, de ce fait, Bruce se retrouve confronter aux chevaliers du temps. Bref, un doux bazar, mais qui trouve des explications assez simples au fur et à mesure des pages, montrant finalement une finalité faiblarde.

En fait, Geoff Johns a voulu jouer sur deux tableaux, avec d’un côté un univers parallèle qui permet de jouer avec les identités de certains vilains, et d’un autre, il a montré un Bruce Wayne se berçant d’illusions avec un père qui est vivant, mais dans un univers différent. Dans un premier temps, l’importance se joue sur autour de Thomas Wayne et de sa recherche de trafiquer le temps pour redonner à son fils. Cela le mènera vers des chemins obscurs, où il va apprendre que sa femme est devenue le Joker ou que c’est la femme de Harvey Dent qui devient Double-Face par sa faute. Ce n’est pas incroyable, mais ça a le mérite de proposer autre chose que le sempiternel duel que l’on connait tous. Cependant, là où c’est intéressant, c’est de présenter le fils de Dent comme le futur Robin, donnant une conclusion qui tient la route.

Mais tout n’est pas aussi bien mené dans cette affaire. En premier lieu, on retrouve la bataille entre Wonder Woman et Aquaman, et la résolution de ce conflit est abrupte, pour ne pas dire expédiée manu militari pour raconter autre chose. On a l’impression que Geoff Johns ne savait que faire de ce segment, préférant jouer avec Thomas Wayne et ses états d’âme. De plus, même si on se doute que Bruce Wayne prend une place secondaire, il joue avec la chance, et se permet même de défier les maîtres du temps sur un coup de poker. C’et un peu osé, voire même culotté de proposer une conclusion aussi hâtive et sans une arrière-pensée un peu plus intelligente derrière. Cela donne la sensation de suivre un épisode filler qui étend l’univers de Flashpoint, qui n’atteint pas la grâce du premier volume qui avait pour lui une certaine intelligence d’écriture.

Néanmoins, le tout est sauvé par des dessins qui sont vraiment très beaux. Xermanico fait un joli travail sur le découpage des cases, dynamisant tout cela, alors que le récit est assez plan-plan. On retrouve de belles planches avec des cases qui font des formes particulières, et cela rajoute un petit truc en plus. Le seul bémol viendra de la tronche de Superman lorsqu’il intervient (là aussi autour d’un détour peu subtil et très vite expédié), offrant un costume pas très joli et même une couverture qui manque de finesse et de finition. C’est une broutille, certes, mais ça se remarque assez vite.

Au final, il n’y a pas grand-chose à dire autour de ce Flashpoint Beyond, puisqu’il reste une petite sortie anecdotique autour d’un évènement qui fut tout de même majeur chez DC Comics et a rabattu pas mal de cartes. On a l’impression que Geoff Johns fait le minimum syndical, et même si malgré des élucubrations temporelles, l’ensemble reste lisible, on aurait aimé quelque chose de plus sombre, de plus complexe et d’un peu moins binaire. Quoiqu’il en soit, le plaisir de lecture est là, mais il souffre de la comparaison avec son premier tome qui fut une excellente surprise…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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