avril 25, 2024

In Flames – Foregone

Avis :

La pandémie a eu des effets divers et variés en fonction des groupes et de la façon dont ils ont vécu le confinement. In Flames, qui depuis plusieurs albums se faisait un peu aligner par les fans de la première heure à cause d’une certaine mollesse dans leurs dernières propositions, a « profité » du confinement pour réfléchir à sa musique et rejeter sur le papier et dans les cordes une frustration latente. D’après les dires d’Anders Friden, le chanteur, il a fallu créer pendant la pandémie, sous peine de devenir zinzin, et c’est à la fin de cette période que les membres se sont retrouvés aux Etats-Unis pour faire leur quatorzième album, Foregone. Un album qui devrait ravir les fans des débuts du groupe, puisqu’on retrouve une volonté de frapper fort, tout en gardant en ligne de mire une envie d’aller de l’avant.

Le skeud débute avec une petite introduction instrumentale qui peut surprendre. En effet, The Beginning of all Things That Will End propose une petite mélodie à la guitare acoustique, avant de faire parler violoncelle et contrebasse pour apporter un peu d’épaisseur. C’est beau, et la mélopée évoque Stay With Me, mais avec un côté plus dark. C’est donc avec State of Slow Decay que l’album décroche les guitares électriques et va envoyer du lourd. Non seulement les riffs sont hyper agressifs, mais on va retrouver une véritable énergie dans la voix d’Anders Friden, qui va se faire plaisir dans une alternance typique, avec un couplet en scream et un refrain en chant clair. C’est calibré, mais le titre gagne en galons avec le solo de Chris Broderick (ex Megadeth). Bref, on retrouve le In Flames de la belle époque, et ça fait plaisir.

On retrouvera le même schéma structurel avec Meet Your Maker. Encore une fois, le groupe fait ce qu’il sait faire et n’essaye pas forcément d’innover, restant dans sa zone de confort, avec du growl, du chant clair, un refrain ultra catchy et des riffs agressifs qui donnent envie de headbanger très rapidement. Si certains pourraient reprocher au groupe de faire la même sauce depuis des années, force est de constater que l’on retrouve une verve nouvelle, et que cela fait plaisir à entendre. D’ailleurs, il suffira de poser une oreille attentive que les deux parties de Foregone pour se rendre compte de l’énergie folle du groupe, qui renoue avec un passé glorieux pas si lointain. Mais dans le lot, d’autres titres sortent du lot grâce à leur agressivité, comme The Great Deceiver, ou encore le très bon In the Dark et son entrée en matière remarquable.

Histoire de renforcer un peu tout cela, A Dialogue in B Flat Minor, ou encore End the Transmission sont deux morceaux qui frappent fort et qui proposent en plus des refrains qui rentrent immédiatement en tête. Sans jamais tomber dans une forme de mercantilisme, In Flames arrive à être en équilibre sur deux styles qui caractérisent toute sa carrière, entre violence et quelques envolées plus calmes. C’est d’ailleurs là-dessus que l’album se fait le plus intéressant, puisque même si les titres sont violents et renouent avec les premiers albums des suédois, on reste dans quelque chose d’efficace et de facilement mémorisable, avec notamment des refrains simples, qui restent en tête. On se surprendra plusieurs fois à chanter les refrains, alors que l’on est qu’à deux écoutes de l’album. Le groupe arrive donc à gérer efficacité et nervosité, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Au sein de cet effort, on trouve aussi des morceaux plus doux, qui font écho aux précédents albums. En premier lieu, Bleeding Out se révèle plaisant dans son chant clair et dans son refrain que l’on garde immédiatement en tête. On peut aussi citer Pure Light of Mind, avec une voix de tête qui monte haut dans les aigus, pour nous rattraper avec la mélodie de l’introduction. Une façon de montrer toute la cohérence du groupe qui raccroche des mélopées à d’autres titres pour constituer quelque chose d’assez massif. Reste Cynosure, un peu en deçà du reste, mais qui permet au nouveau bassiste de pleinement s’exprimer. Là aussi, on peut y déceler une envie nouvelle de présenter les nouveaux membres et leurs capacités. Du coup, que ce soit dans les titres nerveux ou les ballades, on y trouve toujours notre compte et ça fait plaisir.

Au final, Foregone, le dernier opus d’In Flames, peut se voir comme un bon retour aux sources de la part du groupe. On retrouve une énergie qui avait un peu décliné au fil des ans, et avec ce nouveau line-up, les suédois semblent repartir sur de bons rails. Entre violence et douceur, Foregone est un album plaisant, qui reste fidèle à l’image que l’on se fait du groupe, et qui permet d’espérer encore un peu plus pour l’avenir. Et ça, ça fait vraiment plaisir pour ces piliers du Death mélodique.

  • The Beginning of all Things That Will End
  • State of Slow Decay
  • Meet Your Maker
  • Bleeding Out
  • Foregone Pt.1
  • Foregone Pt.2
  • Pure Light of Mind
  • The Great Deceiver
  • In the Dark
  • A Dialogue in B Flat Minor
  • Cynosure
  • End the Transmission
  • Become One (Bonus Track)

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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